2. Numismatique : les potins nerviens

Les potins nerviens

Cette petite monnaie gauloise était fabriquée par coulage d’un mélange de divers métaux dont le cuivre, l’étain et le plomb. Il s’agit en fait d’un métal très proche du bronze. Lorsque je parle de coulage, il faut savoir que le métal fondu était coulé entre deux moules gravés. Le potin possédait ainsi un avers et un revers (ou plus simplement un côté pile et un côté face dirait-on aujourd’hui). Il reste néanmoins une certitude que certaines de ces pièces gauloises aient été frappées à l’aide de coins.

Ceci dit, avant d’en revenir à aux monnaies de « nos ancêtres les Gaulois », il faut savoir qu’en France, le nom potin est également donné par les fondeurs de cloches au métal liquide prêt à être coulé.

Revenons à nos trouvailles

Les potins aux rameaux, pour les identifier par leur nom de collection et d’archéologie, sont attribués à la tribu de Gaule du Nord connue sous le nom des Nerviens. Ils couvrent une période monétaire allant de +/- 60 à +/- 40 avant Jésus Christ, soit durant la période de conquête de nos régions par Jules César.

Profitons de l’occasion pour émettre l’opinion de certains historiens locaux dont je fais partie, qui pensent que la célèbre bataille du Sabis, opposant Jules César et Boduognat (ou Boduognatos) en l’an -57 avant notre ère, se serait déroulée entre Hourpes et Thuin dans la vallée de la Sambre. C’est peu après cette dernière que Jules César aurait dit : « Horum omnium fortissimi sunt Belgae », traduit par « De tous les peuples [de la Gaule], les Belges sont les plus braves ! ».

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Ceci dit, l’entité de Fontaine-l’Évêque était bien en territoire nervien et cette grande tribu était autant connue pour ses valeurs guerrières que pour son commerce très étendu avec les autres grandes tribus.

Un peu d’humour : Jules César parlait déjà des Belges 500 ans avant que les Francs n’occupent Lutèce (Paris pour les incultes). Vous pouvez la replacer aux Parisiens…

Les pièces que je vous présente ce jour sont de dimensions de 19mm X 21mm pour la plus foncée et de 21mm X 23 mm pour la plus claire.

Potins

Potins trouvés sur l’entité de Fontaine-l’Évêque

Sur cette dernière, vous remarquerez que le point de coulage n’a pas été limé. C’est en effet par ces côtés que les pièces formaient un « arbre » ou une « ligne » lors du coulage du métal. On les cassait ensuite avec une pince et normalement on les finissait en les limant afin de leur donner une forme ronde sans aspérité. Il s’agit de pièces dont la finition est dite « grossière ».

Arbre potins

Exemple reconstitué d’un « arbre » de potins coulés

Description du potin

Avers : Axe vertical, formé de sept globules, accosté de quatre mèches ondulées de part et d’autre ; bourrelet périphérique.

Revers : Cheval stylisé à droite, divers ornements mal venus (globules et croissants) entre les jambes, devant la croupe et au-dessus du dos ; bourrelet périphérique.

commentaires
  1. Severs Luc dit :

    Bonjour
    je fais une étude sur l’ensemble des monnaies au rameau A. Vos deux exemplaires en font partie. Les avez vous pesées ? Si oui, pourriez vous me communiquer les poids ?
    Merci

    Luc Severs

    • chaf6140 dit :

      Cher Monsieur Severs,
      Je n’avais pas pensé à peser ces potins mais voici chose faite à la pharmacie voisine. Le plus clair avec « ergot » pèse 3,12 gr et le plus foncé 3,27 gr. Le métal semble plus noble à la vue. Comme nous sommes en pays « nervien », il va de soi que notre site vous est ouvert pour toute publication adéquate.
      Bien à vous

      Alain Arcq
      Rédacteur

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