CHÂTEAU DE FONTAINE

PETITE HISTOIRE
DU CHÂTEAU
DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE

d’hier à aujourd’hui

par Roland POLIART

 

 

ORIGINE

L’origine de Fontaine-l’Evêque remonte sans doute en 868 ainsi que l’atteste le polyptique de l’Abbaye de Lobbes.
Encore est-il que le nom de Fontaine est réuni à celui de Leernes sous la forme de Leerna-Fontanis.
Leernes constituait un domaine agricole donné par Trazegnies au début du VIIIème siècle pour le moins, par Pepin
de Herstal à Usmer, abbé de Lobbes.
Fontaine doit son nom à l’extension de la population du domaine de Leernes.
Sur ce territoire vivaient des personnes soumises à l’autorité immédiate de l’Abbé de Lobbes.
Nous ignorons les raisons qui amenèrent le démembrement de Fontaine et de Leernes mais c’est au XIIème siècle que
le nom de Fontaine est signalé pour la première fois détaché de celui de Leernes dans les « Miracula Sancti Bernardi », œuvre de Geoffroy, abbé de Clervaux, qui écrivit vers 1162 et qui accompagna Saint-Bernard dans le voyage de Liège
à Cambrai.
Par un acte de l’an 1154, Henri II, évêque de Liège, déclare que, pour l’unité de son Eglise, il a acquis plusieurs châteaux, notamment celui de Fontaine.
En 1171, nous constatons que Fontaine avait un seigneur du nom de Wauthier (1), le premier seigneur connu.
Grâce à cette donnée nous pouvons faire remonter à la seconde moitié du XIIème siècle, l’origine du burgus, bâti
sur un éperon rocheux, situé au confluant de l’Ernel (ruisseau de Forchies ou ruisseau du Petit Moulin ou Ernelle)
et de la Babelonne (anciennement « Ruisseau de la tête des morts ») ce qui fait dire qu’il existait déjà un château
sans doute bâti sur le même emplacement que le château actuel datant du XIIIème siècle.
Mais il ne faut pas en déduire que c’est ce château qui a déterminé la formation de Fontaine et son érection en localité indépendante mais il faut en chercher la cause dans la création d’un marché, favorisé par l’heureuse situation géographique du lieu sis route de Liège à Cambrai par Huy, Binche, Mons et Valenciennes et au sud de l’artère commerciale et militaire romaine de Cologne à Reims.
Ce marché attirant de nombreux marchands s’agrandit de plus en plus.
On y éleva des auberges, des comptoirs, des maisons que les marchands occupèrent à l’ombre du burgus.
Ainsi à côté de la population primitive, à côté des anciens censitaires de Lobbes, une population nouvelle, comprenant plusieurs classes, s’était établie.
Cet accroissement de la population rendit le marché permanent hebdomadaire et favorisa le développement d’une petite industrie.
Bientôt, le territoire qui s’étendait au pied du burgus se ceignit d’une enceinte pour protéger le marché contre les attaques de l’extérieur.
Et c’est comme cela que Fontaine devint une bourgade à part entière avec son château et ses deux églises formant
deux paroisses (2).
Un moulin « banal » à eau (le Petit Moulin) situé rue des Clouteries (rue Joseph Wauters) était alimenté par un étang formé par la jonction du ruisseau de Forchies ou ruisseau du Petit Moulin, la Babelonne et le trop plein de l’étang
du château.
La jonction de ces deux ruisseaux nous donnera l’Ernelle qui alimentait d’autres moulins (Grand Moulin, Goblot-Platinerie) sur son trajet avant de se diriger vers le parc de Monceau.
Godefroid Delwarte occupa ce moulin en tant que meunier en 1858.
En 1884, Clément Bivort le loua à 2 meuniers de Carnières, Fernand et Ferdinand, père et fils Wasterlin, pour un loyer annuel de 1125 frs.
Le moulin était destiné à moudre des grains, principalement le froment et l’avoine, et fonctionna jusque dans les années 1949-50.
En 1939, le mécanisme à eau avait été remplacé par un moteur électrique (13 ch).
Ce moteur fut revendu en 1950, aux usines « Dubois-Nocent »« Produits Chimiques », par Monsieur Gino Populin, dernier meunier et locataire du Petit Moulin appartenant alors à Monsieur Warmont.
Dans les années 90 le moulin et les annexes furent rasées pour raisons de sécurité et d’urbanisation.

Primitivement, le château, entouré de fossés alimentés par des sources et le passage de la Babelonne affectait la forme d’un carré défendu par 7 tours qui existaient encore toutes en 1744.

Parmi ces tours on en remarquait une de forme carrée : le donjon ayant 32 mètres de hauteur et des murs
d’une épaisseur de 3 m 25.
Il se dressait à droite de la porte d’entrée, au milieu de la basse-cour.
Cent vingt marches permettaient d’atteindre l’étage supérieur.
Celui-ci fut démoli en 1828 pour la somme de sept cent francs.
Une partie des pierres provenant de la destruction du donjon servirent à construire le gazomètre de la rue
de l’Hospitau (3).

Plusieurs incendies détruisirent en grande partie le château, notamment en 1408, pendant la guerre des Liégeois
contre leur Prince Evêque.
En 1554, les bâtiments furent encore ruinés par les armées de Henri II.
Après ce sinistre, le château fut reconstruit en style renaissance et nous donna les bâtiments actuels.
D’importants travaux furent encore exécutés de 1672 à 1678 par Michel-Luc-Camille de Rodoan (4).
Citons le portique d’entrée partie rectangulaire avec le pont-levis (5) et la façade de la chapelle, en style Louis XIV
et gardant les armoiries de Rodoan.
L’armée française dévasta de nouveau le château de 1792 à 1794.
Le lundi 11 mai 1794, Dom Norbert Herset (6) célébra la messe dans la chapelle, devant les religieux et les domestiques fuyant leur Abbaye (Abbaye-d’Aulne) pillée et incendiée par les sans-culottes du général Charbonnier.

SEIGNEURS

Du XIIème au XIXème siècle, le château connut 32 seigneurs dont certains portaient le titre de baron.
Le premier seigneur fut Wauthier Ier (1).
Le deuxième fut Wauthier II fils du précédent.
Il épousa Basilie, fille de Roger de Condé et D’Alix de Mons.
C’est lui qui donna aux bourgeois de Fontaine la célèbre charte de 1212.
Il faut également citer le nom du troisième Seigneur de Fontaine (1251-1272) : Nicolas de Fontaine, fils du précédent,
qui s’adonna d’ abord au métier des armes et qu’il quitta ensuite pour embrasser l’état ecclésiastique; il devint chanoine
de Cambrai, archidiacre de Valenciennes et prévôt de Soignies.(7)
Une légende s’est attachée à ce nom.
Un seigneur de Fontaine, nommé Nicolas, homme de guerre, infatigable, violent et cruel, se serait reposé, au retour
d’une de ses expéditions militaires si fréquentes au moyen âge, au bord d’une des nombreuses fontaines qui arrosaient
son domaine.
Il se penchait vers la petite source claire et limpide pour y puiser de l’eau et se rafraîchir, lorsque soudain, il recula terrifié : des caractères de sang surgissaient du fond, montant vers lui.
Vingt fois, croyant à une hallucination, il agita l’eau violemment ; mais le calme revenu les lettres terribles apparaissaient de nouveau.
Il retourna vers le château et s’y enferma.
Une puissance surnaturelle poussa cependant le lendemain le guerrier vers cette source maudite, qu’il avait décidé
de faire combler, de manière à la faire disparaître à jamais ; il s’approcha en tremblant et la rouge inscription est là,
se dessinant sur le sable blanc.
Alors le rude homme de guerre compris l’avertissement que le ciel lui envoyait et tombant à genoux, promis de quitter
les armes, d’entrer au service du Dieu de paix et de miséricorde.
Il tint parole et mérita, par ses vertus, d’occuper le siège épiscopal de Cambrai.
Ces trois personnages : Wauthier II, Basilie de Condé et Nicolas sont rappelés lors de festivités et carnaval
par la présentation de 3 géants.
Les derniers Seigneurs de Fontaine furent Caroline-Ghislaine, comtesse de Rodoan, baronne de Fontaine, et son époux Louis-Marie, duc de Brancas de Laurageais.
Ils connurent une union difficile qui se solda par la séparation et la ruine.

ACQUÉREURS

Monsieur Lefèbvre-Meuret acquit des créanciers de Monsieur et Madame de Brancas le château avec ses dépendances, mais il ne les conserva pas longtemps.
En effet, le 22 octobre 1842, Mr Gabriel Lecreps, directeur gérant de la Société Civile dite des Créanciers Hypothécaires
du Sieur Lefèbvre-Meuret, le racheta au nom de cette société, laquelle le céda à Mr Edouart Habart de Charleroi par acte
du 3 mai 1849.
Il fut occupé quelque temps part P. de Haussy qui fut de 1847 à 1850, le ministre de la Justice du Cabinet Charles Rogier et ensuite premier gouverneur de la Banque Nationale.
Enfin Mr Clément Bivort de la Saudée, en devint le possesseur le 9 mai 1864.
Ce dernier le restaura soigneusement en 1869 sous l’habile direction de Mr l’architecte Cador.(8)
Un parc avec pelouses et fontaines y avait été réaménagé à l’emplacement de la plaine de jeux, 3 mètres plus bas..
Ces terrains furent remblayés et nivelés après la guerre 45 par les services de la ville.
Une glacière avait été installée face à la tour nord. Cette glacière est une construction circulaire en briques, avec un toit
en forme de dôme et couvert de terre, dans laquelle on déposait des blocs de glace découpés en hiver, provenant
de l’étang tout proche.
Ces blocs reposaient sur des couches de paille (isolant thermique) et des branchages, ce qui permettait de conserver
de la glace jusque l’été.
Cette glace permettait de consommer crème glacée et sorbets durant la période estivale, déjà à la mode, chez
les puissants du royaume, depuis le XVIème siècle.
L’accès à ce trou d’environ 8 mètres de diamètre et 4 mètres de profondeur était accessible par un petit couloir
fermé actuellement par de grosses pierres qui en interdisent l’accès pour une question de sécurité.
Un jardin d’hiver (serres) avait également été bâti sur l’avant gauche du château et un jet d’eau ceinturé par une margelle agrémentait la pelouse située face à la chapelle.

Les abords du ruisseau de Forchies (Ernel ou Ernelle) traversant le parc avaient été aménagés et une cascade
avait même été créée.

Un passage avec petit pont avait été aménagé au-dessus du sentier passant au pied des douves.
Ce sentier permettait de passer au-dessus de l’étang.
Actuellement on peut encore y voir les escaliers d’accès.
Des fêtes flamandes avec promenades en barques furent organisées sur les étangs situés à l’arrière du château.
Ces étangs étaient alimentés par une source qui se trouvait au pied du gros marronnier, face à la tour Nord.
Cette source fut canalisée par la suite avec une conduite amenant les eaux vers l’Ernelle.

En 1896, une fête de bienfaisance fut organisée par Madame Veuve Bivort, au profit de l’hôpital à ériger dans la ville.
Cette fête rapporta la somme de 6741,50 Fr.
Il fut loué ensuite à des religieuses françaises jusqu’en 1915, qui y installèrent un pensionnat pour filles françaises nobles.

Les Allemands l’occupèrent jusqu’en 1918.
La pêche fut pratiquée dans les étangs du château et coûtait 1,50 Fr en 1924\25, payable à Monsieur Dubois (directeur des Produits Chimiques).

Le château passa à la caisse patronale de Bruxelles en 1927 puis à la banque d’escompte et de travaux.
Un projet de lotissement fut lancé en 1927.
Une nouvelle route traversant le parc du château était prévue.
La banque le revendit à Léon Dessy (ancien Frère Trappiste de Chimay venant de Tournoison et à qui le village appartenait) le 12 août 1943 pour la somme de 700.000Fr.
Après avoir coupé et vendu tous les arbres, celui-ci revendit le château à la ville de Charleroi pour la somme
de 2.400.000Fr.
Celle-ci le revendit, en 1945, à la ville de Fontaine-l’Evêque pour la somme de 2.060.000 Fr.
C’est alors que le château fut classé pour la 1ère fois.
Sa superficie était de 10 hectares et comprenait le café hôtel (coin de la rue de la Bouverie avec la rue du château) ainsi que la ferme du château.
L’allée centrale était bordée d’ormes majestueux plusieurs fois centenaires.
En janvier 1962, pour raison de sécurité, ils furent abattus et revendus pour la somme de 85.000Fr.
En 1954, la ville de Fontaine-l’Evêque chargea l’architecte Brigode (9) de sa transformation en hôtel de ville.
Le domaine du château fut classé officiellement le 12 novembre 1985.

INTÉRIEUR, SUPERFICIE et AMÉNAGEMENTS

Au total, le château contient plus de 120 pièces.

► On peut y découvrir 2 belles pièces, richement meublées et témoin d’un passé actuellement révolu et décorées
de médaillons dus à Moretti.(10) Les mêmes médaillons se retrouvent sur les murs de l’orangerie du château de Freyr
près de Dinant. Dans la première pièce (salon bleu), une statue en albâtre sur pied de stalle représentant une dame est un achat, dû à Monsieur Brigode, effectué lors des travaux de 1954.
► La deuxième pièce est celle où se tiennent les réunions du collège. Elle servit sans doute de petit théâtre avec ses deux colonnes. Une peinture rappelant la bataille de Fontaine-l’Evêque garni la salle. L’original se trouve au musée de l’armée
à Vienne.

A admirer également :

► La salle des mariages avec quelques peintures d’artistes locaux.
► La salle des pas perdus avec la photo des différents bourgmestres de la ville.
► Le bureau du secrétaire communal avec la carte de Fontaine au plafond (11) et le coffre de la commune de Leernes
qui nécessite plusieurs clés pour l’ouvrir.
► La tour nord (dernières réparations en 1873) où séjourna, Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne (1769-1834), secrétaire de Napoléon Ier et historien.(12)
► Dans l’annexe construite en 1869 (sur la gauche de l’entrée), secrétariat n°1, on peut y admirer une cheminée en grès, style renaissance, portant les blasons des seigneurs de la Jonchière et provenant de l’ancien château de Leernes, datant de 1265.
► Un musée de la mine (13) a été installé dans les souterrains de ce château. En 1991, à cause d’un problème d’humidité, il fut fermé provisoirement. Après des aménagements exécutés contre l’humidité, le musée fut rouvert en 1995.
► De gros travaux de consolidation du portique ont été entrepris en 1990 pour être terminés le 20 avril 1991.
Lors de ces travaux, un premier pont fut remis à jour au pied du portique. Celui-ci se trouvait 3 mètres plus bas
juste en-dessous du pont existant actuellement et débouchait face à une porte se trouvant toujours, dans les fondations du portique. Le parachèvement extérieur du portique s’effectua pendant les trois derniers mois de 1991.
►Un escalier à larges marches a été construit en novembre 1992. Il relie les douves au portique.
►Afin de retrouver une partie des étangs entourant le château, le curage de ceux-ci a été réalisé fin de l’année 92
par la firme de Decooman. La conservation de certaines plantes a été nécessaire afin de reconstituer le biotope de ces fossés.

CHAPELLE

Sa construction date de la même époque que la construction du château.
De style gothique.
Deux grandes fenêtres ogivales, sans meneaux, éclairent la nef, vers le nord.
Le chœur et l’abside ont de belles voûtes à nervures, les fenêtres à meneaux ouvragés sont en lancettes ; elles sont garnies de vitraux dont l’un représente Charles Borromée, patron de ce petit temple. Datant du XIIIème elle échappa
à l’incendie de 1408, mais le chœur actuel parait postérieur au XIVème siècle.
La façade primitive, qui tombait en ruine, fut démolie de 1672 à 1678 et remplacée par une nouvelle dans le style
de l’époque (Louis XIV) ; on la décora des armoiries de la famille de Rodoan qu’on y voit encore aujourd’hui.
Le lundi 11 mai 1794, Dom Norbert Herset (6) célébra la messe dans la chapelle, devant les religieux et les domestiques fuyant leur abbaye incendiée par les révolutionnaires français, les « sans-culottes », commandés par Saint-Just
et le général Charbonnier.
A la fin du XVIIIème siècle ; elle avait été convertie en salle de bal et rendue au culte en 1872.
Après l’occupation du château, par les sœurs jusqu’en 1915, la chapelle fut de nouveau abandonnée jusque la dernière restauration de 1954.
Une exposition du peintre Ben Genaux (8 mai 1970) fut organisée pendant les fêtes du Centenaire de Louis Delattre.
Elle servira de musée d’histoire locale avec l’ouverture du musée du clou en septembre 1980 lequel a été déménagé
à côté du musée de la mine, dans la salle de la poudrière en janvier 1992.
En octobre 1993, une autre exposition, « il était une fois le gaz » fut présentée pour le Bicentenaire de Pierre Camille Montigny (1793-1861).
En 1994, la chapelle fut rendue au culte en remplacement de l’église Saint Christophe devenue inaccessible à cause
des dégradations dues aux fissures des plafonds.

QUATRE GRANDES EPOQUES DE REMANIEMENTS

► Entre 1672 et 1678 : Michel de Rodoan
– façade de la chapelle en style Louis XIV (1643-1715).
– portail d’entrée, fer forgé et pont-levis
► En 1780 époque des artistes italiens et des architectes qui avaient mis à la mode les ouvrages en plâtre, Charles
de Rodoan qui épousa une comtesse de Mérode redora un peu son blason en recouvrant les plafonds d’ornements
en plâtre, des niches furent créées et dotées de statues et les murs furent décorés de guirlandes et de moulures encadrant
des trophées. Il installa également un grand escalier en chêne avec une belle rampe historiée.
► Enfin en 1869, Clément Bivort de la Saudée le remis en état à l’intérieur comme à l’extérieur. Il y fit même bâtir
par l’architecte Cador le nouveau bâtiment accolé vers le midi à la bâtisse du XVème siècle construit en briques
et pierres blanches.
► Un dernier remaniement eut lieu en 1954 pour devenir l’hôtel de ville actuel. Il fut réalisé par l’architecte Brigode.(9)

RUE DU CHÂTEAU

Sur la gauche, en allant vers le château, à l’emplacement du mur, une salle fut construite dans les années 50
par Adolphine (tenancière du café de la « Résistance », rue de la Bouverie).
Cette salle s’appelait alors les « Heures Joyeuses ».
On y organisait des bals, des expositions des ventes publiques et fancy-fair. Elle servit également de local à la société carnavalesque : les Chinels Fontainois, groupe actuellement disparu.
Par la suite, ce bâtiment fut revendu à la ville qui l’aménageât en salle de gymnastique pour les écoles, où l’on y pratiqua également le basket-ball et le judo kodokan.
A l’étage, une petite salle (le pigeonnier) servit de local au Cercle d’Art Fontainois et par après au cercle de photo:
« Photo groupe image ».
Les bâtiments suivants qui étaient initialement la ferme du château, avec comme derniers occupants : « les Lapiniers », furent transformés en restaurant et en salle pour banquets dénommés « La Ferme du Château ».
A droite, au N°8, la petite école de Mademoiselle Camille Leclercq qui a été l’école gardienne fréquentée
par Louis Delattre (1874).
Celui-ci évoqua cette école dans son œuvre « Le fil d’or » (1927).
En 1900, les parents de L. Delattre achetèrent cette maison après avoir vendu celle de la Grand’ Rue (face à la poste),
à Mr Emile Leclercq.
Par après cette maison fut occupée par Mr Becqart-Foret.

ANECDOTES

► L’Abbé Pièrard qui habitait le château en 1941 fut arrêté en juin 41 pendant qu’il faisait passer les examens de religion à Robert Lardinois. Il fut emprisonné à la prison de Charleroi et embarqué vers l’Allemagne. Il n’en est jamais revenu.
► Fin de la guerre 40/45, les locaux de l’école moyenne des filles et des garçons étant occupés par l’armée américaine, les élèves reçurent des cours dans les salons bleus du château fin septembre. Un morceau de plafond en mauvais état
est tombé pendant les cours. Elèves du moment : Francine Gusbin, Jeanine Golenveau, Odette Mandoux, Lucie Dubois.
► Avant la réhabilitation du château par la ville nous (auteur et copains) pouvions entrer dans ce château par certains soupiraux et l’on pouvait découvrir d’énormes caves et quantités de salles à l’abandon. Une table avec miroir cassé
se trouvait en dessous de la carte située au plafond de la tour actuellement bureau du secrétaire. On avait même découvert un petit souterrain qui consistait en un couloir d’une vingtaine de mètres de long avec une petite salle au milieu. Cette salle était construite avec des pierres assemblées par un mortier dans lequel on voyait des os. Les entrées ont été actuellement bouchées.
►Dans les années 1950, une exposition « Foire Commerciale » réalisée par les différents commerçants de la ville
fut organisée dans les différentes salles du château. On y présenta le premier enregistreur sur fil d’acier, le « Sono fil »
de chez ACEC, ancêtre de l’enregistreur à bande.
►1958, l’école de peinture se trouvait dans la partie gauche du château (services communaux actuels). Ces cours
étaient donnés par Fernand Polain. Par la suite ces cours furent donnés à l’école communale, Bd du Nord et enfin à l’école industrielle Léo Collard.

Légende :

(1) Wauthier Ier : époux de Béatrix, fille de Raoul de la Viesville, il mourut en 1183 à l’Abbaye d’Aulne où il avait pris l’habit religieux peu de temps avant sa mort. Ses 2 frères, Guy et Foulques, partis à la deuxième croisade, prêchée par Saint-Bernard et l’Abbé Lambert de Lobbes dans nos régions, moururent en Palestine après 1182.
(2) La première église, Saint-Vaast ou de Bougnies, relevant du diocèse de Liège est déjà mentionnée en 1211, tandis que l’église Saint-Christophe est érigée en1246 sur la rive gauche de la Babelonne, à la suite d’un accord conclu
entre Wautier II, seigneur de Fontaine, l’Abbaye de Lobbes et Guy de Laon, évêque de Cambrai.
(3) Rue de l’Hospitau (Hôpital) : située dans le fond de la place. Une série de maisonnettes avaient été construites, vers 1830, dans cette rue pour les plus déshérités de la ville. La plus ancienne datait de 1775. Un des premiers hôpitaux
de Fontaine y avait sans doute été construit à proximité. Les habitants quittèrent ce quartier lors de l’ouverture
de la Cité Chavée en 1930.
(4) Michel Luc Camille de Rodoan : vingt-septième seigneur, baron de Fontaine, seigneur d’Anderlues, avait épousé
en secondes noces en 1692, Marie-Madeleine de la Rivière-Romblay. Il mourut à Fontaine-l’Evêque le 31 juillet 1701.
(5) Pont-levis. En réalité, on peut voir des traces du mécanisme de pont-levis taillées dans les pierres latérales du portique. Un autre pont a été mis à jour 3 mètres plus bas lors de travaux entrepris pour la consolidation du portique. Ce pont était sans doute la première entrée au château et a disparu lors de la construction du portique par le seigneur Michel Luc Camille de Rodoan dans les années 1672 à 1678.
(6) Dom Norbert Herset : dernier père abbé à l’Abbaye d’Aulne. Né à Verviers en 1738, Il fit à Louvain d’excellentes études qu’il termina comme licencié en théologie Il décéda au Béguinage de Saint-Trond le 15 septembre 1806 en ayant perdu tout espoir de rétablir sa chère Abbaye.
(7) Troisième seigneur : Nicolas. En 1247, à Lyon, le pape Innocent IV le sacra évêque de Cambrai. En 1257, Richard d’Angleterre, comte de Cornouailles et empereur d’Allemagne, le nomma Chancelier et prince de l’Empire. Il mourut
le 18 mars 1272 et fut inhumé dans la cathédrale de Cambrai. Son cercueil a été descendu dans le caveau des anciens abbés du Saint Sépulcre.
(8) Auguste Cador : né à Charleroi le 21 octobre 1822, architecte de la ville de Charleroi. Le 21 février 1857, il prit
un brevet d’inventions pour deux modèles de fers spéciaux pour poutrelles. Il fut membre correspondant de la commission des monuments à Charleroi. Chevalier de l’Ordre de Léopold. Il fut également membre et fondateur de la Société Paléontologique et Archéologique de Charleroi.
(9) Monsieur Brigode : (1902-1978), architecte, docteur en archéologie et en histoire de l’art et professeur à l’Université Catholique de Louvain.
(10) Les Moretti : De 1772 à 1778, les frères Antonio et Carlo Moretti, célèbres stucateurs italiens, travaillent à l’ornementation du Palais épiscopal de Namur, de la Cathédrale Saint-Aubin, de maints hôtels et châteaux du Namurois dont l’orangerie du château de Frayr. En 1780, ils ornèrent le salon du château de décors et médaillons en plâtre,
à la demande du seigneur d’époque : Charles Amour de Rodoan, Comte de Rodoan et de la Marche, 31ème seigneur de Fontaine.
(11) Carte ancienne dessinée sur le plafond de la tour Nord Ouest, entourée des 12 signes du zodiaque et représentant
le centre de Fontaine en reprenant différentes fosses, charbonnages et lignes de chemin de fer. Suivant certains écrits
cette carte fut offerte par L. A. Fauvelet de Bourrienne à la duchesse de Brancas pour la remercier de l’hospitalité reçue. Cette carte a été restaurée lors des derniers travaux effectués au château en 1953/54.
(12) C’est au château de Fontaine en 1828, que la Duchesse de Brancas, comtesse de Rodoan et châtelaine de Fontaine,
lui donna l’hospitalité et où il écrivit « Mémoires sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration ».
(13) Le musée de la mine était initialement un outil didactique servant au cours, section mines, formant des futurs conducteurs et porions dans les charbonnages en exploitation. Il avait été construit dans le souterrain du château situé entre les 2 tours et avait une centaine de mètres de long ce qui faisait penser à un bouveau (galerie principale située
dans le fond d’une mine). Après la fermeture des mines ce travail fut converti en musée de la mine.

Bibliographie

► Recherche Historique sur la Ville et la Seigneurie de Fontaine-l’Evêque. A. G. Demanet 1886.
► Histoire de la Ville de Fontaine-l’Evêque J.A.S. Parée. 1968.
► Histoire des Institutions Politiques de Fontaine-l’Evêque. Victor Rousseau.
► Histoire nationale et générale en relation avec quelques faits d’Histoire locale et régionales. Marc Lejong. 1951.
► Les Fastes de l’Abbaye d’Aulne « la Riche » par G. Boulmont 1907.

Sources :

Notes personnelles et renseignements provenant de :

  • Monsieur Jules Warmont ; participation à la vente du Château en 1943.
  • Monsieur Raoul Cambier . Président des Chinels. Société carnavalesque actuellement disparue.
  • Monsieur Franz Populin, fils du dernier meunier occupant le petit moulin.
  • Monsieur Marcel Dubois ancien bourgmestre d’Anderlues. (Ecole de peinture avec Mr Polain).
  • Monsieur Nocent directeur des Produits chimiques.
  • Monsieur Staumont, ancien propriétaire du château Bastin.
  • Documents, cartes postales et photos, collection Roland POLIART.

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 23