Le chateau

LE CHATEAU DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE

 

Besoin d’un permis de conduire, d’une carte d’identité, d’un extrait d’acte de naissance ou autre ? Vous irez le chercher à l’Hôtel de Ville, au château Bivort.

Le château est au centre de notre Ville. Tous, un jour, nous y sommes passés. Et quel plaisir d’aller rechercher ces précieux papiers dans un tel cadre et non, comme dans certaines communes, dans un bâtiment sans cachet. Bien sûr, ce n’est pas toujours commode. Quelle importance !

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À chaque fois, nous y avons rendez-vous avec l’Histoire : ce château, plus vieux qu’il n’y paraît, a traversé bien des tempêtes et des bourrasques en suivant le cours du temps et de la vie des hommes qui l’ont habité. Il s’est toujours redressé.

Aujourd’hui, je vous invite à parcourir son histoire et à l’observer attentivement pour y découvrir ses richesses, nos richesses.

 

Aspect géographique

Le château de Fontaine-l’Évêque, comme la plupart des châteaux médiévaux, est situé sur un promontoire rocheux. Il était autrefois entouré d’eau afin d’en faciliter la défense. Sa façade est orientée vers l’ouest. Le château occupe une position centrale dans l’agglomération fontainoise. Cette position nous est prouvée par les anciens remparts(30) et les fragments qu’il en reste. Il est quasiment impossible aujourd’hui de suivre les remparts, il ne reste, en effet, que très peu de fragments notamment aux boulevards du Midi et du Nord. Nous savons cependant que l’enceinte avait la forme d’un carré long et très irrégulier et était percée de cinq portes défendues par des tourelles(31) .

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La muraille subit de nombreuses transformations, surtout entre 1736 et 1782 où elle fut détruite sur l’ordre du seigneur Michel-Camille de Rodoan(32) .

Histoire et architecture

L’aspect actuel du château date pour la majeure partie de l’édifice du XVIème siècle mais son histoire est beaucoup plus ancienne et remonterait à l’époque celte ! Son histoire est indissociable de celle de notre Ville(33) . L’histoire de notre château est un peu celle de chaque château médiéval de notre pays avec ses incendies, destructions et restaurations successives.

En effet, il semblerait qu’un oppidum fut érigé avant la conquête romaine au confluent de la Babelonne et de l’Ernelle. Un castrum en bois protégé de levées de terre dut précéder une construction plus robuste en pierre. Malheureusement, nous ne possédons aucun document, ni résultat de fouilles attestant ce qui semble être une évolution logique de l’édification des châteaux-forts.

Le château de Fontaine-l’Évêque fut construit en dur sans doute à la fin du XIIIème siècle. Différents éléments nous le prouvent : la chapelle datant de cette époque et surtout le plan du château, l’appareil de construction des tours et le donjon aujourd’hui démoli(34) .

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Le plan primitif de l’ensemble se distingue encore parfaitement : il affectait la forme d’un carré défendu par sept tours, toutes étaient encore présentes en 1744(35) . Parmi ces tours, une se distinguait particulièrement : le donjon. Il était de forme carrée et se dressait à droite de la première porte d’entrée, pour ainsi dire au milieu de la basse-cour. Le donjon fut détruit en 1828 et avait environ 70 mètres de développement (c’est-à-dire 17, 50 mètres de côté); les mûrs étaient très épais (approximativement 3, 25 mètres) le tout sur une hauteur approximative de 32 mètres charpente comprise(36) .

 

 

 

 

En 1408, la principauté de Liège est en guerre : les Liégeois s’opposent à leur prince-évêque, Jean de Bavière. Cette guerre s’étend à notre ville, les bourgeois se révoltèrent contre le prince-évêque mais aussi contre leur seigneur, Baudouin VI de Hennin(37) , et incendièrent le château à plusieurs reprises(38) . Le neveu de Baudouin VI, Baudouin VII(39) , le fit reconstruire vers 1422.

En 1554, l’armée du roi de France, Henri II alors en guerre contre Charles Quint40 envahit le Hainaut, occupa Fontaine et ruina le château. D’après certains historiens, seules les tours et la chapelle échappèrent au désastre. Mais trois tours sur les sept auraient été détruites. Les quatre autres subsistent toujours. C’est de cette époque que date la reconstruction des bâtiments actuels. Ils ont été rebâtis avec toutes les caractéristiques du style Renaissance, entre 1672 et 1678. Michel-Camille de Rodoan entreprit entre 1672 et 1676 de nouveaux et importants travaux dans le style Louis XIV. C’est à ce moment que la porte d’entrée (où se voient encore les traces d’un pont-levis), la grille de l’avenue et la façade de la chapelle en style Louis XIV furent ajoutées(41) .

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Mais pendant tout le XVIIIème siècle, le splendide château fut à peine entretenu et rarement habité ce qui le délabra fortement car la fortune des Rodoan fut fortement entamée par la vie fastueuse de cour qu’ils menaient.

 

 

 

En 1783, Charles de Rodoan42, dernier seigneur de Fontaine, épousa une comtesse de Mérode fortunée ce qui lui permit de réparer enfin le château. Il en profita pour transformer complètement l’intérieur. Les meneaux des fenêtres furent enlevés ainsi que les gîtages apparents des planchers43. Ces derniers furent remplacés par des plafonds plâtrés.

La construction de corps de cheminée, de trophées, du grand escalier orné de très intéressants stucs dus aux frères Moretti figurant des médaillons aux effigies de poètes et philosophes de l’Antiquité44, le tout dans le style Louis XVI compléta cette importante restauration qui doit être l’œuvre d’artistes français et peut-être même italiens.

Les salons de l’aile orientale contiguë à la chapelle castrale ont été agréablement décorés. Dans le premier salon dit le « Salon Rose », les stucs évoquent des activités saisonnières et artistiques. Le second salon dit le « Salon Bleu » s’orne de feuillages et de fleurs entrelacés gracieusement. Quatre colonnes cannelées d’ordre corinthien complètent le décor. Il semblerait que les stucs soient aussi l’œuvre des frères Moretti. Des toiles peintes décorent le dessus des portes.

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Les cuisines, quant à elles, étaient décorées de véritables faïences de Delf de couleurs bleues ou chocolat datant de la fin du XVIIIème siècle(45) .

Cependant, entre 1792 et 1794, le château fut à nouveau dévasté par les armées françaises alors qu’elles prenaient possession de notre territoire(46) . Les propriétaires n’entretinrent pas le château et celui-ci se délabra. C’est Madame de Rodoan qui fit exécuter les réparations nécessaires. Enfin, la triste union de la dernière héritière des Rodoan(47) avec le marquis de Brancas vint hâter la ruine du domaine de Fontaine-l’Évêque(48) . Le château fut alors mis en vente mais ne trouvant pas d’acquéreur, il fut racheté par un consortium de créanciers. Le mobilier d’époque fut vendu et dispersé aux enchères publiques.

Ensuite, Clément Bivort(49) l’acquit le 9 mai 1869 et confia à l’architecte carolorégien Auguste Cador sa remise en état. Cette nouvelle restauration fut intelligente. En effet, l’architecte garda à chacune des pièces son cachet. La plupart des appartements ont conservé leur style Louis XVI et la chapelle sa façade Louis XIV, tandis que les façades de l’édifice appartiennent au style Renaissance(50) .

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Les façades sont construites en moellons et pierres de taille et sont percées de fenêtres dont les meneaux ont été réédifiés. À la place du hall, s’élevait autrefois une lourde construction datant du XVIIIème siècle dont les façades étaient en briques avec chaînes et angles en pierre de taille. Une partie de cette construction fut démolie et une autre remaniée en un hall de style Renaissance(51) . Cette salle est ornée d’une cheminée provenant du château de la Jonchière, voisin à l’époque de celui de Fontaine.

Le château fut ensuite loué à des religieuses françaises jusqu’en 1915. Elles y installèrent un pensionnat pour les filles de la noblesse française. Puis il fut occupé jusqu’en 1918 par les Allemands. En 1927, il passa à la caisse patronale de Bruxelles puis à la banque d’escompte et de travaux. Celle-ci le revendit à Léon Dessy(52) le 12 août 1942.

En 1954, la Ville acquit le château. Sa superficie était alors de dix hectares et comprenait le café hôtel (au coin de la rue de la Bouverie avec la rue du Château) ainsi que la ferme du château. L’entrée principale était bordée de superbes ormes.

La Ville, en 1954, chargea l’architecte Brigode de sa transformation en hôtel de ville. Seules les pièces sans valeur furent sacrifiées. Les autres furent restaurées à nouveau mais dans leur propre style. Voici la description que l’on en faisait à l’époque(53) .

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Près de la chapelle, une porte simple conduit dans deux très belles pièces de style Louis XVI. La première fera office de salle de réunion pour les sociétés locales; la seconde richement meublée et décorée deviendra une salle de réception. En même temps, elle sera pour le visiteur, un exemple de ce que pouvait être la vie de château au XVIIIème siècle. On y trouve une belle cheminée et plusieurs médaillons intéressants dus à Moretti, l’un est signé par l’artiste lui-même. La porte principale nous conduit dans le hall d’entrée renfermant un magnifique escalier monumental et de forts intéressants médaillons.

 

 

 

 

 

Laissant les services communaux sur notre gauche, nous entrons dans le grand hall aménagé lors de la dernière restauration; une grande fenêtre prend jour sur une petite cour intérieure; au fond du hall, un bel escalier en chêne sculpté mène au premier étage. À gauche du pied de cet escalier, un couloir conduit au Cabinet du Bourgmestre, installé dans la tour, à la salle du Collège échevinal.

Cette dernière pièce est ornée d’une imposante cheminée en grès du XVIème siècle provenant du château de la Jonchière et portant les blasons des seigneurs de l’endroit. Au premier étage, à côté des différents bureaux, une vaste salle bien proportionnée préside aux mariages et aux séances du Conseil communal. Signalons encore, dans une tour, une vieille carte de Fontaine, peinte au plafond et entourée des douze signes du zodiaque.

À l’extérieur, les deux tours indépendantes sont reliées par un souterrain; l’ensemble a été transformé en un intéressant musée de la Mine. En 2005, le château abrite toujours l’Hôtel de Ville et le musée de la mine

Mais nous ne pouvons parler du château sans aborder l’histoire de la chapelle Saint-Jean-Baptiste. La chapelle date du XIIIème siècle et fut probablement élevée par Nicolas(54), seigneur de Fontaine et évêque de Cambrai.

Ce monument très vaste pour une chapelle castrale, est fort gracieux; il est formé de deux travées voûtées d’ogives et complétée par un chevet à cinq pans. Il se termine par un petit chœur à nervures élégantes éclairé par trois fenêtres et reçoit encore le jour, à gauche de l’autel, par deux fenêtres correspondantes, fermées à moitié au XVIIIème siècle, rouvertes aujourd’hui.

À droite, on distingue parfaitement de l’intérieur les traces de deux fenêtres correspondantes, bouchées lorsque, postérieurement, on éleva des bâtiments contre les murs de la chapelle(55) .

C’est pendant la restauration de 1672 à 1678 du château que la chapelle prit sa façade actuelle de style baroque Louis XIV. Cette façade est ornée de guirlandes et de deux chimères enroulées portant les armes des Rodoan.

Un soleil doré et un petit campanile élégants trônent au-dessus du toit. Deux plaques commémoratives sont appliquées sur la façade. L’une est consacrée aux volontaires de 1830; l’autre aux journées d’inauguration du château rénové(56) .

À la fin du XVIIIème siècle, la chapelle fut transformée en salle de bal et afin de régulariser la salle, on cloisonna le chœur. Ensuite, on y éleva une cheminée décorée des blasons des seigneurs de Fontaine et ceux des familles alliées. Quant à la cloche, elle fut enlevée à la Révolution française et emmenée à Mons. La chapelle castrale fut rendue au culte en 1872.

Elle n’a plus changé de visage par la suite; elle se transforme de temps à autre en musée local. Elle est utilisée actuellement comme église paroissiale, l’église Saint Christophe étant inutilisable

Lorraine Demoulin

Bibliographie

– DEMANET (A.G.), Recherches sur la ville et seigneurie de Fontaine-l’Évêque, Bruxelles, 1878 (réédité en 1982).

– LEMAIGRE (G.), Fontaine-l’Évêque in La raison d’hier et d’aujourd’hui, s.l., juin 1972.

– MAIRIAUX (M.), Fontaine-l’Évêque, ville de Wallonie, Fontaine-l’Évêque, 1999.

– MAIRIAUX (M.), Mémoire d’hier, Fontaine-l’Évêque, 1984.

– PARÉE (J.A.S.), Histoire de la ville de Fontaine-l’Évêque, s.l., s.d.

– PENNART (R.), Une ville du Hainaut montre l’exemple in Auto-Touring, s.l., 15 février 1963.

– PETITJEAN (O.), Le château de Fontaine-l’Évêque in Touring Club de Belgique, s.l., 15 avril 1933.

– POLIART (R.), Fontaine vu par les cartes postales, s.l., juin 1988.

 

 

30 L’enceinte fortifiée daterait du XIIème siècle ou du XIIIème siècle au plus tard. PARÉE (J.A.S.), Histoire de la ville de Fontaine-l’Évêque, s.l., s.d., p. 103.
31 Il s’agit des portes du Marteau, de Leernes, de Binche, de Nivelles et de la Bouverie. Elles sont citées dans le registre de la Cour de Fontaine de 1629. PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 11.
32 MICHEL CAMILLE JOSEPH de RODOAN : Vingt-huitième seigneur de Fontaine, fils de Michel Luc Camille de Rodoan, né le 24 avril 1696, baron de Fontaine, seigneur d’Anderlues, avoué de Souvret; il ne contracta pas d’alliance. Il abandonna plus tard ses biens à son frère Antoine et mourut en 1773. Ibidem, p. 83.
33 Bien que l’histoire du château et celle de la ville soient liées, nous n’aborderons pas dans cet article, l’histoire de la cité.
34 DEMANET (A.G.), Recherches sur la ville et seigneurie de Fontaine-l’Évêque, Bruxelles, 1878 (réédité en 1982), p. 352.
35 PARÉE (J.A.S), op.cit., p. 103.
36 DEMANET (A.G), op.cit., p. 352.
37 BAUDOUIN VI de HENNIN : onzième seigneur de Fontaine-l’Évêque. Il épousa Marguerite, fille de Guillaume Proest de Melin, échevin de Liège, seigneur de Thynes. N’ayant pas d’enfant, il fit en 1419, déshéritance de sa terre de Fontaine en faveur de son neveu Baudouin. PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 81.
38 Rappelons qu’à l’époque Fontaine-l’Évêque était une ville franche. Elle était l’objet des convoitises politiques du comté de Hainaut et de la principauté de Liège. Le seigneur du lieu tenait avec le comté de Hainaut tandis que la population prenait le parti de la principauté de Liège. De là découlèrent de nombreuses occupations du territoire, des incendies et des ruines. PARÉE (J.A.S), op.cit., p. 13.
39 BAUDOUIN VII de HENNIN : douzième seigneur de Fontaine-l’Évêque, fils du frère de Baudouin VI, Jean de Hennin. Il épousa Marie de Berlaymont. C’est lui qui reconnut la souveraineté de la principauté de Liège sur Fontaine-l’Évêque. Ibidem, p. 81.
40 À l’époque, nos régions appartenaient à Charles Quint.
41 DEMANET (A.G.), op.cit., p. 352-353.
42 CHARLES AMOUR, Comte de Rodoan et de la Marche, Vicomte de Carnoy, Baron de Fontaine, seigneur d’Anderlues, chambellan de l’Empereur, naquit à Namur le 30 juillet 1757. Il fut inauguré en qualité de seigneur de Fontaine à sa majorité le 7 mai 1781. Il épousa en 1783, Marie Philippine, Comtesse de Mérode-Westerloo. En 1795, la municipalité accorda à Madame de Rodoan l’autorisation de vendre et d’exploiter ses coupes de bois pour réparer le château « rendu inhabitable par les dévastations commises par les armées françaises ». PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 84
43DEMANET (A.G.), op.cit., p. 355. — PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 104.
44 MAIRIAUX (M.), Mémoire d’hier, Fontaine-l’Évêque, 1984, p. 26.
45 MAIRIAUX (M.), Mémoire d’hier, op.cit. […], p. 26.
46 PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 104.
47 CAROLINE GHISLAINE, Comtesse de Rodoan, Baronne de Fontaine, épousa en 1807, Louis-Marie, Duc de Brancas et pair de France. Celui-ci après avoir dissipé sa fortune à la vie de cour, voulut dilapider celle de sa femme qui demanda la séparation des biens. Le château tomba dans un état lamentable et fut vendu pour couvrir les dettes du Duc et de sa femme. Ibidem, p. 84.
48 DEMANET (A.G.), op.cit., p. 355.
49 C’est à lui que le château doit son surnom : le château Bivort.
50 PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 104.
51 DEMANET (A.G.), op.cit., p. 356.
52 Ancien trappiste de Chimay venant de Tournoison et à qui le village appartenait.
53 PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 105-106.
54 NICOLAS DE FONTAINE : troisième seigneur de Fontaine-l’Évêque, fils de Wauthier II. Dès son plus jeune âge, il s’adonna au métier des armes puis il embrassa l’état ecclésiastique. Il fut chanoine de Cambrai, archidiacre de Valenciennes et prévôt de Soignies. En 1247, le pape Innocent IV le sacra évêque de Cambrai à Lyon. Dix ans plus tard, Richard d’Angleterre, Comte de Cornouailles et empereur d’Allemagne, le nomma Chancelier de l’Empire. L’évêque Nicolas mourut le 18 mars 1272 et fut inhumé dans la cathédrale de Cambrai. Il avait donné son château et ses terres à sa sœur Mahaut. La légende s’est emparée de ce troisième seigneur de Fontaine (voir à ce sujet PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 79.). Nicolas fut considéré pendant des centaines d’années comme le patron de la Ville. Ibidem, p. 79-80.
55 PARÉE (J.A.S.), op.cit., p. 105.
56 MAIRIAUX (M.), Fontaine-l’Évêque, ville de Wallonie, Fontaine-l’Évêque, 1999, p. 49.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 0