Thomas Louis Bourgeois

Thomas Louis BOURGEOIS
Nos personnages célèbres

par Jacques METTENS

 

Chanteur et compositeur français né à Fontaine-l’Evêque le 24 octobre 1676.
Ces compositions de musique profane, et surtout vocale, sont connues tandis que celles instrumentales de circonstance
ou de chambre ont, quant à elles, pratiquement disparus.
Jusque 1700, on ne connaît rien de sa vie : où est-il allé à l’école, où a-t-il suivi des cours de musique ?
Ce qui est certain, c’est qu’on le retrouve à partir de 1700 en tant que maître de chapelle(1) à la cathédrale de Toul
(où il publia un premier recueil de « Pièce en trio » en 1701) ensuite à celle de Strasbourg jusqu’en 1705.
Se consacrant très vite à la musique profane(2) , il est engagé à l’Académie Royale de musique à Paris.
A l’opéra de Paris, il est engagé en 1707, comme haute-contre(3) .
Pour ce théâtre, il compose deux grandes œuvres :
« Les Amours déguisés » en 1713, et « Les plaisirs de la paix » en 1715, deux opéras-ballets
et un livre de cantates(4) , ces dernières restant le genre préféré de Thomas Louis Bourgeois.
Il en composera 33, assez différentes les unes des autres.
Sa première cantate fut écrite en 1707.
Pour la duchesse de Maine, petite fille de Louis II de Bourbon, dit le Grand Condé, il écrit une œuvre musicale
« Le comte de Gaballis », avec laquelle il participe aux Grandes Nuits des Sceaux.
En 1715, il devient surintendant de musique du prince de Condé et il compose sa cantate la plus populaire
« Zéphire et Flore », tirée de son livret (1718) et, en 1721, il collabore avec Aubert pour « Diane »
récemment retrouvée (beaucoup d’autres ayant disparus)  pour une interprétation privée de Chantilly.
Il se rend ensuite probablement à Lille puis à Bruxelles où, de 1721 à Pâques 1725, il dirige le Théâtre de la Monnaie.
La gestion financière étant désastreuse, il part pour La Haye (Hollande).
Là, en 1725, il acquiert un succès grâce à ses cantates.
On le retrouve à l’Académie de Dijon en 1728. Dès 1729, lorsque celle-ci déclinera, il se rend à Paris où il écrit
un troisième opéra « Les peines et les plaisirs de l’amour », ballet héroïque-livret de Pierre de Morand
représenté chez le duc de Bourbon.
En 1740, il est de nouveau à Paris où il vit grâce à des mécènes et joue un peu partout.
Le reste de sa vie est aussi obscure que le début, et nous savons juste qu’il décède pauvre en 1750 ou 1751 à Paris.

Note pour les mélomanes :

« Les Amours déguisés », opéra-ballet en un prologue et trois entrées, de Louis Fuzelier et Thomas Louis Bourgeois.
Le prologue conte l’affrontement entre Vénus et Minerve.
Les entrées ont pour titre « la haine », « l’amitié » et « l’estime ».
En 1714, « l’estime » fut remplacée par « la renaissance ».

 

 

Pour mieux le connaître, nous avons trouvé un CD édité Musique en Wallonie par et intitulé
Cantates françaises (Ariane, Le berger fidèle, L’Amour et Psyché, Phèdre et Hippolyte)
et interprété par
l’ Ensemble Ausonia
Soprano: Isabelle Desrochers
Ténor: Thibaut Lenaerts

 

 

 

 

(1) Maître de chapelle : celui qui dirige chanteurs et musiciens, le mot chapelle désigne l’emplacement où se tenait dans l’église, le chœur des chantres revêtus de la chape.
(2) Musique profane : l’art profane puisant aux sources non religieuses, à autant d’attrait que la musique chrétienne.
(3) Haute-contre : dans la musique classique une haute-contre (toujours au féminin, le pluriel fait hautes-contre) est une variété de ténor dont la tessiture(5) est particulièrement élevée.
(4) Cantate : une cantate est une composition vocale et instrumentale qui comporte plusieurs morceaux sur un thème.
(5) Tessiture : la tessiture désigne l’ensemble des notes qu’un chanteur ou un instrument est capable d’émettre facilement depuis le grave jusqu’à l’aigu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 3