Le Moyen Age

Le Moyen Age

par Anne Pellin

 

Selon le Larousse, le Moyen Age est une période de l’histoire du monde située entre l’Antiquité
et l’époque moderne.

En Europe, on situe traditionnellement le Moyen Age entre la disparition de l’Empire Romain en 476
et la fin de la guerre de 100 ans en 1453.

Au Vème siècle, l’Europe de l’ouest est terrifiée par de nouveaux envahisseurs, les HUNS. Leur irruption entraîne une nouvelle vague d’invasions, prélude à la fin de l’Empire d’Occident que se partagent
les Barbares. Si pendant des décennies les Barbares se sont intégrés pacifiquement au monde romain,
c’est dans le plus grand désordre qu’ils se ruent en masse au-delà du Rhin et du Danube.
Ils fuient affolés l’irruption des Huns dont le chef est Attila.

Les Barbares ont pour nom : Wisigoths, Germains, Vandales, Suèves et Alains.

Avec l’installation des Ostrogoths en Italie en 481, les Germains sont maîtres de l’Occident
et l’unité romaine est définitivement rompue.

Les Francs descendent d’anciennes tribus germaniques et sont installés en Rhénanie, en Belgique et en Artois. C’est avec Clovis que le Royaume Franc sera unifié. Vers 450, les Francs se répartissent en deux groupes : les Francs du Rhin entre Trêves et Cologne et les Francs Saliens entre le Rhin et L’Escaut.
En 457 apparaît le royaume de Tournai : celui de Childéric le père de Clovis.

 

Clovis devient roi des Francs Saliens en 481 et fonde
la dynastie Mérovingienne.
Victorieux à Soissons du romain Syagrius, il devient le maître
de toute la Gaule du Nord.
Après diverses campagnes et victoires contre les Thuringiens
et les Alamans, il se convertit et se fait baptiser à Reims; il devient ainsi le seul roi barbare légitime aux yeux des catholiques.

Soutenu par le clergé, il peut occuper pacifiquement le territoire situé entre Loire et Seine. Des expéditions victorieuses menées contre les Burgondes et les Wisigoths le rendent maître d’une Gaule s’étendant des Pyrénées aux Bouches du Rhin.

Il meurt à Paris en 511.

 

Ses fils se partageront l’héritage mais préserveront l’unité du Royaume des Francs.
Le dernier roi mérovingien sera Dagobert.

A la mort de Dagobert, les maires du palais ont un pouvoir important : rôle politique, dirigent l’armée royale, lèvent les impôts, président le tribunal du palais, deviennent de véritables chef du gouvernement. Ils ont pour nom : Pépin de Landen, Pépin de Herstal, Charles Martel, Pépin le Bref.

Sous Pépin le Bref, l’ancienne Gaule Romaine est enfin rassemblée. Il impose la dîme à tous les cultivateurs du royaume, réforme les monnaies, il s’efforce de rétablir le monopole royal sur la frappe. Ainsi sur les DENIERS d’argent, qui deviennent pour 5 siècles la monnaie de L’Europe, on constate la disparition des noms des monétaires privés qui battaient monnaie dans un millier de localités différentes. A sa mort, il partage son royaume entre ses deux fils : Carloman qui meurt en 771 et Carolus Magnus = Charlemagne.

Charlemagne instaure la dynastie des Carolingiens. Charlemagne hérite d’un royaume restauré et consacre tous ses soins à l’étendre. La guerre est l’institution nationale du peuple Franc et le roi, ministre de Dieu, a pour mission d’assurer la transmission de la Foi jusqu’aux limites de l’univers.

Le service militaire ou service D’OST est dû par tous les hommes libres.
L’armement, l’entretien des montures, le ravitaillement des hommes est à la charge des combattants. Charlemagne agrandit son royaume par les guerres : en Italie, en Espagne (contre les musulmans)
en Bavière, en Saxe, contre les pays Slaves. Pendant les dernières années de son règne, il se préoccupe
de défendre les frontières. Il perfectionne le système des Marches, territoires confiés
à des « Comtes de la marche » ou Marchii.

Le jour de Noël 800, le pape sacre Charles empereur et le fait acclamer par la foule. Sous son règne,
des institutions rudimentaires voient le jour.

Le gouvernement central réduit se compose du personnel du palais, des chefs des services domestiques et des clercs de la chapelle, à la tête desquels se trouvent les chanceliers, chargés d’expédier, les actes officiels.

le territoire est divisé en 300 comtés environ, confiés à quelques familles apparentées à la dynastie;
les comtes, chargés de percevoir les impôts et de rendre la justice sont en partie rémunérés par le produit des amendes. Ils sont trop souvent liés à l’aristocratie locale et corrompus.

Pour les contrôles, Charlemagne institue
les « missi dominici ».

Le souverain appuie son pouvoir sur l’Eglise
qu’il garde dans une étroite tutelle.

L’empereur intervient dans les débats théologiques,
se charge de l’évangélisation des païens soumis,
mais refuse toute ingérence de l’Eglise dans la société
et estime que le pape doit se cantonner au rôle de pasteur.

 

 

La base matérielle du pouvoir carolingien repose sur les domaines royaux où domine la grande propriété. L’existence de l’aristocratie suppose un large ravitaillement, des greniers toujours pleins, des champs
de dimensions exceptionnelles compte tenu du bas niveau des rendements, la disposition enfin
de vastes étendues incultes pour l’approvisionnement en gibier.

L’élevage des chevaux et les plaisirs de la chasse. Pour les exploiter, on fait appel à une main-d’œuvre composée d’esclaves comparables à beaucoup d’égards à ceux de la Rome Antique.

Toutefois, dès la fin des conquêtes carolingiennes, les grands propriétaires commencent à « caser »
leurs esclaves c’est-à-dire à les installer en nombre croissant sur une terre où ils peuvent s’établir
avec leurs familles et dont ils peuvent tirer leur subsistance. En échange, les maisons paysannes,
ces « manses » doivent au domaine du maître des prestations diverses et surtout des prestations de travail. A côté de ces manses serviles beaucoup de grands domaines intègrent à cette époque des exploitations préexistantes de paysans libres. Les dernières années du règne de l’empereur témoignent de la distance entre l’idéal de celui-ci et la réalité quotidienne.
Charles constate la négligence des hommes et c’est sans doute ce qui l’amène à jeter les bases de la vassalité laquelle enlèvera une partie de ses pouvoirs au souverain.

Charles oblige les comtes à devenir ses vassaux s’assurant leur fidélité personnelle en leur octroyant une partie de ses domaines. Quarante ans après la mort de Charlemagne, l’empire d’occident vole en éclats. Miné par les successions, assailli aux frontières, il cède la place à cinq royaumes où les seigneurs gagnent en puissance marquant ainsi les débuts de la féodalité.

Troisième fils de Charlemagne, Louis le Pieux succède à son père en 814.

Il poursuit la réforme de l’Eglise, la règle bénédictine s’impose à toutes les abbayes.
En 839, peu avant de mourir, il partage l’empire entre ses trois fils :

Lothaire, Louis et Charles.

S’ensuivent des guerres et une succession de rois de plus en plus faibles, place à la puissance de la vassalité. Une étape est franchie vers une royauté féodale. C’est la fin de l’époque carolingienne.

Le paysan du Xème siècle vit dans une masure, se nourrit de racines et de glands, un sentiment
de terreur l’habite : peur de la famine, des épidémies, de l’obscurité, des forces de la nature.
Les phénomènes dont les causes leur échappent (inondations, tempêtes, désordres célestes) semblent
des manifestations de puissances mystérieuses qu’il faut concilier par tous les moyens.

La crainte la plus effroyable est celle de la mort, la peur de l’enfer où le poids des fautes peut plonger
à jamais le pécheur.
Cette peur est à l’origine du culte des saints, qui prend alors une ampleur impressionnante.

Entre 980 et 1030, l’occident vit une période d’attente confuse où se mêlent la peur et l’espérance.
Mais après avoir surmonté ses craintes, il connaît un essor prodigieux au cours duquel se met en place
la société médiévale.

En 997, les musulmans détruisent Saint Jacques de Compostelle et le Saint Sépulcre de Jérusalem.
Dès 1095, la reconquête des lieux saints devient le but de centaines de chevaliers invités
par les prédicateurs sillonnant l’Europe.

Le pape Urbain II
a promis  à ceux qui partiraient
l’absolution de leurs péchés.

C’est en partie pour cette raison
que les seigneurs

« prennent la croix »

faisant coudre sur leurs vêtements

la croix qui fait d’eux des « croisés ».

Persuadés de l’imminence de la venue du Christ sur terre,

des foules de pèlerins se mettent en route pour Jérusalem.

La fin du monde ne semblant pas venir, un sentiment de soulagement s’empare alors de tous.
Un grand mouvement d’expansion anime L’OCCIDENT du XIème siècle au XIIIème siècle.

Chez nous, le paysan essarte quelques ares sur la forêt ou la friche limitrophe.
Des entreprises de colonisation entraînent la création de villages nouveaux.

A proximité d’une cité épiscopale mais aussi d’un monastère ou d’un château, à un croisement de routes
ou au passage d’une rivière apparaissent de nouvelles agglomérations appelées « bourgs »
dont les habitants, qui reçoivent le nom de « bourgeois », se consacrent aux activités marchandes
et artisanales. Les bourgs naissent car les campagnes s’ouvrent aux échanges.

Bientôt marchands et artisans se regroupent en « guildes » pour défendre leurs intérêts et pour obtenir
de leur seigneur les libertés nécessaires à l’exercice de leur profession.

Parallèlement à la ville, s’affirme le village. Désormais fixe, parfois enclos, construit avec des matériaux durables , occupant une superficie réduite au cœur d’un territoire réparti entre les chefs de famille,
le village devient le cadre de l’existence paysanne.
La conscience d’intérêts communs se cristallise autour des points d’ancrage :
Le château, l’église, la place publique, le moulin, le lavoir, la forge.

Chaque village s’identifie à une paroisse.

Pendant ce temps, en France, l’accession au trône

de Hugues Capet (Xème siècle) met un terme au règne

des Carolingiens et donnera la dynastie des Capétiens

dont le dernier représentant fut Louis XVI.

La croissance agricole est à son apogée au XIIème siècle.

Les défrichements sont de plus en plus importants.

Les abbayes lotissent leurs terrains à des conditions

très favorables, attirant autant de colons.

 

 

 

Les paysans possèdent un moyen de pression face à l’arbitraire seigneurial. Les seigneurs finissent
par vendre des « chartes de franchise » ou libertés qui fixent et codifient charges et coutumes.
D’un village à l’autre d’une seigneurie à l’autre, les conditions varient.
Les affranchissements individuels entraînent la quasi disparition du servage.
Dans les villes, les bourgeois conscients de leurs intérêts communs et de l’obstacle que constitue
la contrainte seigneuriale à leurs activités, s’organisent en guildes professionnelles ou en confréries religieuses pour aménager les conditions d’exercice de leur profession.
Puis ils se coalisent pour réclamer des franchises que celui-ci leur vend très cher.

Parfois la revendication prend un tour révolutionnaire. Les bourgeois s’unissent par un serment collectif et forment une « commune ». Le plus souvent l’autorité seigneuriale reconnaît la commune
et lui concède des franchises qui suppriment les entraves au commerce. Petit-fils de Frédéric Barberousse, Frédéric II est roi de Sicile et empereur d’Allemagne et prend le pouvoir en 1208.

Il s’attache à édifier un état encore plus puissant et centralisé que celui de ses ancêtres, les rois normands. Il se prétend l’authentique successeur des empereurs de la Rome Antique.

Au milieu du XIIIème siècle, Louis IX règne sur la France pendant plus de vingt ans.

IL est alors le souverain le plus puissant et le plus prestigieux d’Occident, le plus populaire aussi pour sa foi profonde et son amour de la justice et de la paix. Sa mère était Blanche de Castille.

Il participa à la 7ème croisade, il meurt de la peste en Terre Sainte.

Vingt ans après, il est canonisé Saint Louis.

Au XIIIème siècle, l’Eglise n’échappe pas aux bouleversements qui agitent l’Europe.
Dans les villes de nouveaux ordres religieux, plus proches des populations, s’installent.

Ils ont en commun de dénoncer l’opulence d’une Eglise des riches
et seigneurs. Ce sont notamment l’ordre des Dominicains (Saint Dominique de Guzman) et l’ordre Franciscain (Saint François d’Assise)

En 1285, Philippe IV, dit Philippe le Bel, petit fils de Saint Louis monte sur le trône de France. C’est sous son règne que se dérouleront les tragiques Matines Brugeoises et l’affaire des Templiers.
L’essor économique que connaît l’Occident du Xème au XIIIème siècle est exceptionnel par son ampleur
et sa durée.

Il est contrecarré par l’épidémie de Peste Noire qui ravage l’Europe en 1348 et la guerre de Cent Ans
qui s’étale de 1337 à 1453, ce qui correspond à la fin du Moyen Age.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 1