Exposition de Gozée 11 novembre 2012

GOZEE ce 11 novembre 2012

Le village entretient la mémoire de ses enfants

par Pierre Dejardin

Avec la célébration de la fin de la guerre, les gozéens se sont rappelés de son début dans le village : l’affrontement des armées française et allemande

Dans la perspective du 100ème anniversaire du début de la première guerre mondiale, la commémoration de l’armistice a pris un faste particulier à Gozée. Au monument aux morts, Elsa Roland et Elina Pataccia, élèves de 5ème primaire ont rappelé le drame de la guerre et la joie de l’armistice : « c’est notre devoir de mémoire, ont-elles dit, vis-à-vis de tous ceux qui nous ont légué les valeurs de courage pour la défense de la nation et de la démocratie mais également celles du pacifisme. » Paul Furlan, bourgmestre, rappelait les enjeux de la paix.

Écoles Gozée a

Attentifs jusqu’au moindre détail…

Des représentants de la ville, du Foyer culturel, des deux implantations scolaires et un bon nombre de citoyens participaient à la cérémonie. Ils ont été invités à visiter une exposition présentant des pierres gravées et offertes, en l’honneur des soldats gozéens et des soldats français et allemands tombés dans le village lors de la bataille du 23 août 1914. Ces pierres, monuments et tombes sont des repères dans l’histoire tant à Gozée qu’à Craonnelle sur le monument aux  Basques où les associations patriotiques gozéennes ont scellé une plaque de reconnaissance en 1960, remplacée en 1989.

Les chairs meurtries et broyées étaient évoquées par les noms des victimes gozéennes, des cartes du Sud Ouest montrant la multitude de villages français dont le monument porte le nom d’un ou plusieurs hommes tombés à Gozée. Ces pertes étaient stigmatisées par les traces retrouvées sur place par Désiré Monseu : pointes de casque, obus, balles, baïonnettes,… Panneaux et vitrines présentaient des papiers écrits à l’encre ou au crayon : carnet de notes de soldats, lettres aux familles,…

Écoles Gozée b

Bien guidés et accompagnés de leur institutrice, les enfants prennent attention aux explications

Durant toute la journée, les visiteurs ont repris conscience de cette tranche d’histoire du village et de la région représentée aussi par les illustrations et commentaires « Sambre Rouge » de la Coordination Haute Sambre (CHS) qui travaille à commémoration de la guerre en août 2014 dans la région. Des représentants de l’Amicale du 144ème régiment d’Infanterie français ont parcouru avec intérêt les locaux de l’exposition.

Lundi, les élèves des classes des deux écoles communales de Gozée ont visité l’exposition avec leurs enseignants et guidés dans l’histoire par les organisateurs. Ils se sont montrés très intéressés par cet exercice d’observation, d’écoute et de découverte.

Le poilu, Jean Lambert, honoré à Gozée.

Lors de la cérémonie au monument aux morts de Gozée, hommage a été rendu au poilu Jean Lambert. La veille, dans le petit village de Bésingrand, arrondissement de Pau, dans le Sud-ouest de la France, les autorités françaises avaient dévoilé une stèle dressée en son honneur. Une association qui travaille sur la généalogie des villages de cette région avait retrouvé ce soldat français du 49ème régiment d’infanterie oublié, mort pour la France à l’âge de 21 ans, le 23 août 1914 à Gozée. Son nom est maintenant gravé sur une plaque. Jusqu’alors, le village d’où il est parti à la guerre n’avait pas de monuments aux morts et aucune commémoration n’y était organisée le 11 novembre. A Gozée, dans l’exposition, textes et photos ont illustré cet oubli de l’histoire et l’hommage que lui a rendu son village 98 ans après. Reçu par mail, le discours prononcé par le maire à cette occasion figurait parmi les documents présentés.

plaque gozée

Plaque à la mémoire de Jean LAMBERT, tué à Gozée le 23 août 1914

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