CHEZ DUBOIS-NOCENT

LES PRODUITS CHIMIQUES
DE FONTAINE-l’ÉVÊQUE
PROCHIMIC
– CHEZ DUBOIS-NOCENT –

Derrière la gare, rue du Hanois

par Roland Poliart

 

 C’est en 1905 que furent fondées les Manufactures Chimiques René Dubois, qui en 1911, s’érigèrent en
« S.A. des Anciennes Manufactures Chimiques René Dubois », pour devenir en 1942, la S.A. Prochimic et être dissoute
en 1969.

A l’origine, Mr René Dubois, qui était à l’époque chef de service des laboratoires de la S.A. de la Providence
à Marchienne-au-Pont, avait été consulté par les responsables des clouteries de Fontaine-l’Evêque pour la mise au point
d’un procédé évitant le rejet à l’égout des eaux résiduaires acides, provenant du décapage du fil par l’acide sulfurique.
La solution du problème fut apportée par Mr Dubois en donnant le sulfate de fer employé dans l’agriculture, dans la teinture, etc…
A cette fabrication du sulfate de fer, utilisant d’immenses cuves de décantation et des fours à plateaux, était venue s’ajouter, par après, la fabrication de silicate de soude, produit utilisé en savonnerie (Cendria), et comme colle dans la fabrication du carton ondulé.
Il était également utilisé pour la conservation des œufs.
Ce silicate était obtenu en faisant fondre dans un four, similaire à ceux de la verrerie, un mélange de sable blanc pur
et de carbonate de soude.
Ce verre ainsi obtenu étant soluble, était mis en solution dans des autoclaves rotatifs alimentés par de la vapeur à 12 Kg
de pression.
Le produit ainsi solubilisé était filtré et stocké dans d’énormes cuves, en attendant leur expédition par camions ou wagons citernes.
En même temps, la société s’adjoignait une autre division s’occupant de la fabrication des peintures, particulièrement
la « Duboline » (peinture à l’eau), dont un kilo de poudre mélangée à un litre d’eau donnait deux kilos de peinture pour l’intérieur.
L’usine fabriquait également toutes espèces de peinture à l’huile et aux résines synthétiques.
Enfin une quatrième division avait pour objet la fabrication et mise en conditionnement de divers produits, tels que : herbicides (Désherba) à base de chlorate de potasse ; détachant (Olex) ; anti-limaces (Limatox), mélange de son
avec alcool solidifié ; poudre à nettoyer (Cendria) ; carbure de calcium ; insecticides ; déodorants et désinfectants.

Dès 1937, année du décès de Mr Dubois, ce sont Mr André Dubois (jusque 1950), son fils, et MrMarcel Nocent,
son gendre, qui ont assuré la direction de l’entreprise, assisté 20 ans plus tardde Maurice et Jacques Nocent, ses fils.
A partir de fin 1944, l’usine fut occupée par l’armée américaine, qui y installa un dépôt de café alimenté par d’énormes camions GMC ; un trafic de vente de café s’installa parmi les gardes (civils fontainois).
Le café se vendait alors au grain.
Des wagons frigorifiques y emmenèrent également des fruits (pommes). Le chargement et déchargement de ces camions et wagons s’effectuaient par des prisonniers allemands.

A l’arrière sur le côté gauche, les bâtiments où étaient fabriquées les couleurs, complètement disparus, depuis l’incendie qui se déclara en 1968.
Au centre, camion américain pris d’assaut pour ramasser les grains de café tombés dans la benne. (1944).
Après la guerre, l’usine redémarra avec la fabrication du silicate, le désherba, l’anti-limaces, la fabrication des vernis et peintures à l’huile et synthétique (Dubolux, Dubolac, Dubomat, etc…).

Le sulfate de fer ainsi que d’autres produits n’étaient plus fabriqués, mais arrivaient par wagons pour être remis en sacs ou sachets pour la vente.
Après la guerre, le « poussage wagons » s’opérait avec une jeep récupérée à l’armée américaine.
Quelques noms dans le personnel : Dubois ; Marcel, Jacques et Maurice Nocent ; Firmin Baudet ; Bouvry (représentant) ; Julie Dromfot ; Albert Chapelle ; Mario Fasanella ; Georges (le veilleur de nuit) ; Georgette ; Jean Jacqmain ; Joséphine ; Charles Lenoir ; Emile Lenoir ; Marceau ; Marguerite ; Jean Paridence ; Isidore Poliart ; Jean Risselin ; Arduino Rocca ; Bruno Rocca ; Wattier (contremaître) ; Whibaut Nelly.
L’usine connut 2 incendies, le premier, dans les cuves à vernis en 1950, l’autre, en 1968, dans le bâtiment où l’on fabriquait les peintures, ce qui provoqua la fermeture totale de l’usine.
Les bâtiments restants furent rachetés par Fernand Marcelle (Entreprise de construction et marchand de matériaux) qui y installa tous ses bureaux et ateliers avec stockage de marchandises.
Les bâtiments situés après l’usine dans le fond de la rue du Hanois (rasés complètement sauf le corps de logis), n’étaient autres que le gazomètre où l’on fabriquait du gaz de houille à partir de charbon venant du Pétria.
Ce gaz stocké dans une immense cuve était distribué dans toute la ville pour l’éclairage publique, domestique
et le chauffage.
Le dernier responsable de cette usine fut Monsieur Armand Dassonville.

Propos recueillis, en partie, auprès de Monsieur Nocent, Directeur des Produits Chimiques.

Notes personnelles.
Documents et photos : Collection Roland Poliart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 13