L’HÔPITAL DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE

L’HÔPITAL
DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE

Documents recueillis et commentés
par Marc POLAIN

Dans le numéro 16 de notre revue (janvier 2010) a paru l’article L’Hôpital et l’Institut où était notamment évoquée l’inauguration de l’hôpital de Fontaine-l’Évêque en septembre 1900.
A l’époque, cette manifestation se déroulant les dimanche 9 et lundi 10 septembre avait fait l’objet de plusieurs annonces préalables et puis d’un long compte rendu dans le quotidien carolorégien Le Pays Wallon (1).
Déjà dans l’édition du lundi 3, sa chronique régionale présentait les festivités en ces termes :
« Fontaine-l’Évêque.
Inauguration de l’hôpital, 9 et 10 septembre.
– La fête s’annonce sous d’agréables auspices.
Le Comité travaille d’arrache pied et l’élan est unanime parmi toutes nos demoiselles pour la décoration et l’aménagement de leurs aubettes (2) respectives.
Au nombre des attractions les plus importantes, citons la pointerie installée par un généreux industriel et où le public pourra s’initier à la fabrication si intéressante de ces petits objets indispensables [des clous], pour ainsi dire,
qu’une mécanique savante et compliquée, véritable merveille, produit en une énorme quantité en un rien de temps (3).
L’installation d’éclairage à l’acétylène (4) par M. Krémer sera aussi absolument remarquable.  M. Krémer
se tiendra à la disposition des curieux pour expliquer le fonctionnement de son appareil et en démontrer les avantages.
L’Etat Indépendant du Congo (5) a bien voulu prêter ses projecteurs cinématographiques reproduisant les plus beaux sites et les merveilles des pays tropicaux.
A la Scala, Les Buttoëres (6) feront fureur dans l’exécution de leur programme entièrement renouvelé
pour la circonstance. »
Le Pays Wallon du dimanche donnait ainsi le déroulement des activités qui allaient débuter l’après-midi même :
« Programme des fêtes des 9 et 10 septembre pour l’inauguration de l’hôpital.
− Dimanche 9, à 15 heures, réception de M. le gouverneur et des sociétés étrangères.
Présentations. Grand cortège auquel prendront part les 22 sociétés (7) de la ville.
A 16 heures, banquet et concert par la Fanfare du 1er Régiment de Chasseurs à pied (8), le Cercle Symphonique de Binche, M. Hublard et les Buttoëres. Grande fancy-fair, splendide fête de nuit.
– Bal.
– Illumination de la façade de l’hôpital et des jardins à la lumière électrique, à l’acétyline et aux lanternes multicolores.
A minuit, retraite aux flambeaux.
− Lundi 10, à 17 heures, concert par la société Lyrique, M. Hublard et les Buttoëres, de la fancy-fair, de la fête de nuit
et des illuminations.
A 22 heures, feu d’artifice (9). »

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* *

Voici le reportage que ce journal consacra à la mémorable journée du dimanche dans son numéro du mardi
11 septembre :

Inauguration de l’Hôpital

La jolie petite ville de Fontaine-l’Évêque est en fête depuis hier, à l’occasion de l’inauguration d’un hôpital.
De nombreuses maisons sont pavoisées aux couleurs nationales et, à part certains libéraux boudeurs, il est visible
que la population tout entière est unie dans une même pensée joyeuse, pour applaudir au succès et au couronnement
de l’œuvre de charité entreprise par nos amis.
Nous rappellerons brièvement que les ressources financières nécessaires pour l’édification de l’hôpital furent assurées
par des fêtes flamandes données depuis 1895 avec l’aide de la vaillante jeunesse fontainoise, par des donations généreuses (10), tombolas, concerts, etc.
Ajoutons qu’un comité comprenant diverses notabilités de la ville n’a pas un instant quitté la brèche avant d’avoir accompli sa mission.
Disons également que l’administration communale et la Province sont intervenues par voie de subsides, pour permettre aux promoteurs de l’œuvre de la réaliser dans d’excellentes conditions.
Le bilan se résume par 70.000 francs de recettes dus aux donations et aux fêtes uniquement.
Et cela en quatre années !
La construction de l’hôpital a coûté plus de 43.000 francs.
Il reste à pourvoir aux frais d’ameublement et d’aménagement, qui prendront à peu près le surplus des recettes ;
l’adjudication aura lieu avant la fin de cette année.
Ajoutons que le conseil d’administration des charbonnages de Fontaine-l’Evêque a décidé d’assurer à ses frais l’entretien de deux religieuses infirmières. (11)
Enfin, le Comité des fêtes flamandes continuera à s’occuper de l’œuvre par une fête annuelle et la ville, s’il y a lieu, interviendra pour équilibrer le budget de l’hôpital.

Le cortège
– Les autorités

Raoul du Sart de Bouland, le très estimé gouverneur du Hainaut (12), avait bien voulu accepter de rehausser
de sa présence la cérémonie d’inauguration.
Hier, à 3 h., il arrivait à la gare de Fontaine-l’Évêque, accompagné de M. Williquet, greffier provincial, et était reçu
par M. de Dorlodot, commissaire d’arrondissement, et M. Despy, bourgmestre (13).
Conduit en landau (14), avec une escorte de quatre gendarmes, à l’hôtel de ville, M. le Gouverneur y reçut les membres
du collège échevinal et du conseil communal.
Entretemps, diverses sociétés ainsi que de nombreux curieux arrivaient sur la Grand’Place et bientôt un beau cortège s’organisait pour conduire à l’Hôpital M. le Gouverneur, M. le commissaire d’arrondissement, M. le greffier provincial
et les autorités communales.
En tête du cortège chevauchaient quatre gendarmes en grande tenue ; puis venaient le Comité organisateur des fêtes,
la fanfare du 1er régiment de Chasseurs à pied, conduite par le lieutenant Dufrane et dirigée par M. De Ridder ;
la mutuelle Saint-Vaast et Saint-Christophe ; la nombreuse Gymnastique catholique ; les Fanfares Gauloises ; la mutuelle La Concorde (15) ; la Société Lyrique de Fontaine-l’Évêque ; l’Orphéon Fontainois, société chorale ; les Amis Réunis,
société d’archers ; le Cercle Symphonique de Fontaine-l’Évêque, et les voitures conduisant les autorités.
Quatre gendarmes à cheval fermaient le cortège qui traversa la ville au milieu d’une double haie de curieux sympathiques.

A l’Hôpital
– La réception officielle

Lorsqu’on arriva à l’hôpital, les autorités furent reçues par une vibrante Brabançonne.
Aussitôt après autorités et invités prenaient place dans une des grandes salles du bâtiment à inaugurer
pour la réception officielle.
M. le Gouverneur, ayant à ses côtés M. le commissaire d’arrondissement, M. Williquet, M. Despy, bourgmestre,
et MM. Bourguignon et Bastin, échevins, reçoit successivement : MM. Delval, député permanent ; Grosfils et Moreau, directeurs-gérants de charbonnages ; Buchet, juge de paix (16) ; Adant, huissier ; Théodore Delporte, F. Delhaire, fabriciens ; A. Caulier, G. Delmiche, A. Delporte, membres de la commission des Hospices ; L. Delporte, receveur
des Hospices ; E. Lagache, président du Comité organisateur des fêtes flamandes ; Oscar Brichaux, secrétaire ;
Pierre Carlier, Alexis Delporte, A. Delwarte, R. Depasse, membres de ce Comité ; le lieutenant Dufrane ; les médecins spécialistes de l’Hôpital, MM. les Drs Boval et Blondiau ; le Dr Houze, de Binche ; les membres du bureau de Bienfaisance, MM. Marcel, Hins, Briclet ; M. le notaire Briard ; M. Simon, architecte auteur des plans de l’hôpital ; MM. Ch. Gérard, percepteur des Postes ; Sohal, receveur des Contributions ; Dessily, géomètre du Cadastre ; Toussaint, chef du service des Accises ; André, secrétaire du bureau administratif de l’Ecole moyenne ; G. Bil, directeur de l’Ecole moyenne ;
H. Cornil, J. Lafontaine (17), A. Docquier, professeurs ; Godefroid Frère, inspecteur des viandes ; A. Livin, instituteur
en chef ; Wiry et Couche, sous-instituteurs ; Mme Livin, institutrice en chef ; Mlle Rosa Frère, sous-institutrice,
et Mlle Tahon, institutrice de l’école gardienne des Gaulx.

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La réception terminée, M. le Bourgmestre prend la parole ; il dit que l’hôpital est le fruit du travail commun de toutes
les bonnes volontés et que jamais il ne fut fait appel en vain au concours des Fontainois pour cette œuvre charitable.
Il fait ressortir les avantages hygiéniques de la création de l’hôpital, les excellentes conditions dans lesquelles celui-ci
a été créé et le peu de temps qu’il a fallu pour parvenir à leurs fins, aux hommes généreux qui se sont dévoués
dans ce but.
Il rend un éloquent hommage à MM. Bourguignon, Grosfils, Roland Delattre, Lagache, Livin et A. Brichaux, qui ont pris
une part prépondérante à la réalisation de l’œuvre.
Il y associe les Sociétés locales, le Cercle symphonique de Binche et la fanfare des Chasseurs. M. le Bourgmestre
remercie aussi la presse, qui a sans cesse prêté son concours pour la réussite des fêtes.
Après un hommage spécial et un pieux souvenir à l’adresse de Mme Bivort de la Saudée, qui fut une généreuse donatrice,
l’orateur remercie encore M. le directeur-gérant de Monceau-Fontaine, et M. Simon qui a créé et réalisé les plans
de l’hôpital.
M. le Bourgmestre remercie enfin M. le Gouverneur de sa présence.
Il déclare en terminant remettre l’hôpital à la Commission des Hospices civils, espérant que son zèle et son dévouement
feront le nécessaire pour que l’œuvre produise des résultats féconds. (Applaudissements.)

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M. le Dr Bourguignon, au nom de la Commission des Hospices, remercie l’administration communale et, à son tour, il rend hommage à tous ceux qui ont contribué à la création de l’hôpital. Il invite ensuite M. le Gouverneur à déclarer inauguré l’hôpital.

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M. le Gouverneur prononce une courte allocution.
Il félicite l’administration communale, les donateurs et tous ceux qui ont eu à cœur de réaliser le bien en faveur des malheureux.
Il déclare ensuite ouvert officiellement l’hôpital de Fontaine-l’Évêque.

L’hôpital

Tandis que les personnages officiels quittent la salle de réception, nous jetons un coup d’œil dans les diverses salles
de l’hôpital.
Celui-ci est construit de façon fort simple, mais avec toutes les exigences modernes.
Il est bâti sur un terrain de 1 hectare 33 ares, au nord de la ville, au hameau de la Grange-Pain (18).
Une vaste cour précède les bâtiments, à l’arrière desquels seront aménagés parc et jardin.
Du terrain disponible encadre également l’hôpital sur les côtés.
Le bâtiment principal, au centre, est à un étage, qui servira de logement pour le personnel ; au rez-de-chaussée
se trouvent les pièces destinées au logement du concierge, à la salle de visite, à la salle d’attente, etc.
De chaque côté du bâtiment principal, il y a une annexe avec petite cour vitrée ; enfin, aux deux ailes du bâtiment
se trouvent les salles de malades, une pour hommes et une pour femmes.
Chacune de ces salles sera divisée par des cloisons, permettant d’en faire au total 20 chambrettes.
L’éclairage se fait par l’acétylite Kremer (19) et le chauffage ainsi que l’aération sont installés dans les meilleures conditions hygiéniques.
Les deux ailes sont reliées par un joli promenoir vitré donnant sur les futurs jardins.
C’est simple, joli sans complications et parfaitement réussi.

Le banquet

Les autorités et les invités, au nombre d’une cinquantaine, prennent place dans une des futures salles de malades,
où a lieu le banquet offert par l’administration communale à M. le Gouverneur.
Banquet très bien ordonné et très bien servi par la maison Wester-Beukeleers, de Charleroi.
Mets excellents et vins de bons crus circulent et mettent bientôt une jolie animation dans cette salle destinée à devenir
un asile de souffrance.
A l’heure des toasts, M. Despy porte la santé du Roi, de la Famille royale et du prince Albert, aux applaudissements
de tous les convives.
Il boit ensuite à M. le Gouverneur qui, en mille circonstances, a prouvé qu’il était un véritable ami des ouvriers
et des malheureux. (Applaudissements.)
M. le 
Gouverneur répond et dit tout le plaisir qu’il éprouve à se trouver dans un milieu loyaliste et royaliste comme Fontaine-l’Évêque.
Il souligne l’accueil cordial qui lui est fait ici et parle ensuite de la nécessité d’édifier des hôpitaux partout, dans les centres industriels.
En terminant il porte la santé des membres du Conseil communal, de la Commission des Hospices, des organisateurs
des fêtes flamandes et de la population fontainoise tout entière. (Applaudissements.)
M. le 
notaire Bastin remercie les invités et rend hommage aux initiateurs de l’œuvre de l’hôpital.
Il adresse ses remerciements à M. le député permanent, aux donateurs, à la commission des Hospices, à la commission
des fêtes et à la presse à laquelle il fait encore appel pour l’avenir. (Applaudissements.)
M. 
Delval remercie l’administration communale dont il souligne le dévouement.
Il se félicite de ce que la Province ait subsidié l’œuvre de l’hôpital et ne doute pas qu’elle interviendra encore. (Applaudissements.)
M.
Grosfils répond au nom des donateurs.
Il expose dans un langage très éloquent les vues humanitaires des industriels au sujet de leurs ouvriers.
Il dit que l’hôpital est la réalisation d’un beau rêve, dont la conception est due surtout à l’Orphéon fontainois
et à la Lyrique.
M. Grosfils ajoute ses félicitations à celles exprimées précédemment, en l’honneur de ceux qui ont conçu l’œuvre
et de ceux qui en ont assuré la réalisation.
Une courte réponse, au nom de la presse, par M. Tiré, du Pays Wallon, met fin à la série des toasts.

La fête

A l’issue du banquet, tous les invités se rendent dans les futurs jardins de l’hôpital, qui regorgent de monde et où ont été installés tourniquet, panopticum (20), laiterie, tirs, échoppes et attractions de tous genres.
C’est une fête merveilleuse favorisée par un temps superbe et qui se déroule au milieu d’un éclairage splendide
et d’une folle animation.
La fanfare du 1er Chasseurs, si habilement dirigée par M. De Ridder, a la première pris place sur le kiosque édifié au centre des attractions ; le concert qu’elle a donné a charmé tous les auditeurs.
Le Cercle symphonique de Binche, sous l’excellente direction de M. Cocquiart, égrène ensuite les perles musicales
de son répertoire et accompagne avec de délicieuses nuances l’artiste clarinettiste hors ligne, M. Hublard, un jeune Fontainois
qui, de simple chaînetier, est devenu professeur au Conservatoire de Strasbourg (21).
L’enthousiasme qu’il a provoqué à Fontaine, hier, est inénarrable (22).
Bref, la fête a été charmante en tous points et la décoration des rues conduisant à l’hôpital, l’illumination de celui-ci,
le pavoisement des locaux et jardins aux couleurs nationales, n’étaient pas sans y ajouter une note pittoresque
et réjouissante.
Nous ne voulons pas terminer ce compte-rendu sans remercier M. Joseph Sinon, industriel et conseiller communal,
qui s’est montré d’une rare obligeance vis-à-vis de la presse.
Honneur aux Fontainois !

Compléments

Un articulet du jeudi 20 septembre du même quotidien rappelle le succès obtenu par les fêtes
de l’inauguration de l’hôpital.
Le produit net des festivités (23) s’éleva à 3.000 francs, somme versée dans la caisse de l’Hôpital.
Le Comité y remercie les phalanges musicales et tous ceux qui l’ont aidé dans cette entreprise, tout spécialement la presse dont le généreux concours a permis une affluence extraordinaire.

A propos du site de l’Hôpital.

Deux articles parus en 1897 dans Le Pays Wallon évoquent l’acquisition du terrain sur lequel sera réalisé l’hôpital
quelque trois années plus tard :
− 29 octobre. Le Conseil communal avait au point no 6 de sa séance du 20-10-1897 :
« Hospices civils : Budget de 1898, approuvé.
Le conseiller Sinon propose au Conseil d’émettre un vœu : celui de voir la commission des hospices procéder prochainement à l’achat du terrain pour l’hôpital.
Il y a urgence, 27.000 francs sont actuellement acquis pour l’oeuvre et d’autres donateurs importants attendent
que l’on se décide à acquérir un emplacement.
Ce vœu est admis à l’unanimité ; il sera transmis à la commission des hospices. »
− 14 novembre. « L’emplacement du futur hôpital fait l’objet de nombreuses délibérations au sein de la commission
des hospices.
A notre avis il y aurait lieu de prendre une prompte décision ; les démarches sont faites, les prix des terrains sont connus ; sur ces terrains on peut faire un million de briques, l’emplacement que l’on désigne le plus avantageux est certes celui qui se trouve au centre des sociétés charbonnières (24).
La commission est décidée à voter dans la quinzaine.
Très-bien et agissons.

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Parmi les activités réalisées en vue de rassembler des fonds pour l’édification de l’hôpital, signalons encore la parution en 1897 (25) d’une brochure de 30 pages, consacrée à l’histoire abrégée de notre ville et rédigée par L.D. (Louis Delattre, docteur en médecine et écrivain belge réputé, né à Fontaine-l’Évêque en 1870).
Elle fut vendue au profit exclusif de l’établissement à ériger. En 1909, Louis Delattre père était président du Conseil des Hospices civils fontainois.

Un souvenir imprimé nous est resté : le Règlement de l’Hôpital de Fontaine-l’Évêque ; daté de 1926, il traite en douze pages des points suivants : Admission et entrée des malades, Sortie des malades, Service sanitaire, Des infirmiers, Régime alimentaire, Propreté et salubrité, Police intérieure, Service administratif, Cultes, Visite du public, Dispositions particulières aux malades payants et séparés, Dispositions générales.

Notes et commentaires.

N.B. L’orthographe et les usages d’époque ont été respectés dans les parties de texte reproduites.

1. Lancé par Henri Gobbe, Le Pays Wallon, dont c’était la onzième année de publication, avait ses bureaux et ateliers installés au quai de Namur, voie intégrée au boulevard Tirou lors de son tracé sur le comblement de la Sambre
(sa parution s’arrêtera définitivement en mai 1940).
Feuille démocrate chrétienne, on remarquera dans ses colonnes quelques traits sentis à l’adresse des libéraux
dont elle stigmatisa l’attitude à l’occasion de l’inauguration de l’hôpital : ni la fanfare libérale, ni la gymnastique libérale,
ni la mutuelle libérale n’ont participé aux manifestations « parce que l’Hôpital est la réalisation d’un point du programme
du conseil communal catholique » (édition du mercredi 12 septembre).
2. Nous les appellerions maintenant des stands de foire.
3. Il s’agit visiblement d’une machine à clous provenant d’une clouterie mécanique.
4. L’acétylène (ailleurs on trouvera aussi les termes acétyline et acétylite) est un gaz incolore inflammable, produit
par l’action de l’eau sur le carbure de calcium, utilisé dans les lampes et chalumeaux à acétylène.
5. Il est étonnant que le rédacteur qualifie encore le Congo d’Etat indépendant : l’Etat libre du Congo, que possédait personnellement le roi des Belges Léopold II depuis le Congrès de Berlin de 1885, fut légué par testament à la Belgique
en 1889 et accepté par elle en 1908 pour devenir Colonie du Congo belge.
Le roi mourut le 17 décembre 1909.
6. La Scala, Les Buttoëres : on ignore le type d’activité de cet ensemble (orchestre ou chorale), mais on constate
sa participation aux concerts.
Ainsi les commentaires de la journée du lundi 10 (édition du 12) disent qu’ils sont de Charleroi
et qu’ils « ont fait florès » (ils ont eu un beau succès).
7. Nous serions bien en peine de les nommer toutes.
8. Cette musique était adjointe au 1er régiment de Chasseurs caserné à Charleroi.
9. L’article se terminait par l’horaire des trains, spécifiant que l’Hôpital se trouvait à 500 mètres à peine de la gare :
« Tous les trains seront dédoublés. Pour jouir de tout le programme, il convient d’arriver à 15 h. de la direction de Binche
et à 15 h. 5 de la direction de Charleroi. Les derniers départs sont : vers Binche à 21 h. 39 et vers Charleroi à 23 h. 4. »
10. Voici déjà ce que rapportait d’ailleurs l’édition du mercredi 6 octobre 1897 :
« Un généreux anonyme a fait savoir à M. le docteur Bourguignon, échevin de notre ville, qu’il mettrait à sa disposition
la somme de 2000 francs dès que le terrain serait acquis pour la construction de notre hôpital. Bravo ! et merci !
Nous n’en doutons pas, d’autres âmes compatissantes suivront cet exemple de générosité et bientôt Fontaine verra s’élever
l’édifice tant désiré par nos pauvres malades. »
11. Les religieuses du service de l’Hôpital furent les Soeurs de Charité de Namur.
12. Le baron Raoul du Sart de Bouland fut gouverneur du Hainaut de 1893 à 1908.
13. Le docteur Jules Despy fut bourgmestre de 1896 à 1922 ; son nom fut attribué à l’antique rue de Binche aboutissant auparavant à la porte de Binche dans l’enceinte urbaine.
14. Landau : voiture hippomobile à quatre roues et à capote (deux soufflets pliants).
15. Dans la même édition sont cités parmi ceux ayant reçu officiellement la décoration spéciale de mutualité de 2e classe, deux membres de La Concorde fontainoise : Saturnin Dormans, 40 ans, secrétaire, et Alfred Grosfils, fondateur
et président d’honneur.
16. Oscar Buchet, juge de paix, qui vécut centenaire, habitait la rue qui porte maintenant son nom, face à la place
Charles Brogniez (anciennement place Saint-Bernard, dont la chapelle, disparue, rappelait le passage du saint
au XIIe siècle).
Le personnage est souvent pris à partie par le quotidien (d’obédience catholique) et soumis à une critique plutôt acide ; voyons par exemple dans le journal du 4 juin 1901 à propos d’une « grrrrande manifestation libérale à Fontaine » :
« C’est M. Buchet, juge de paix, l’homme influent, l’homme du libéralisme sectaire et doctrinaire, l’homme de la vieille forteresse libérale démolie complètement par les Despy, Bastin, Bourguignon, Sinon, Genin, Cortembos, Lavianne, Delporte, Delcourt, etc. », avis tendancieux de la partie adverse, à tempérer évidemment.
17.
− Le directeur Bille a succédé à M. Colinge en octobre 1893 (l’école avait été créée par arrêté royal de septembre 1881
et établie à la rue de Binche en septembre 1882).
− Hippolyte Cornille (né à Brye, près de Fleurus, en 1861) fit ses études à l’Ecole normale de Nivelles ; il entra en fonction à l’Ecole moyenne pour l’année scolaire 1883-1884 ; il devint directeur de l’Ecole industrielle en 1892, par la suite inspecteur-adjoint de l’Enseignement technique du Hainaut.
Il décéda en 1928 et c’est à sa mémoire qu’une place fut dédiée à Fontaine-l’Evêque.
− J. Lafontaine, régent entré en fonction en mai 1886. Avec le précédent et le directeur Colinge, ils tinrent l’école industrielle sur les fonts baptismaux, dans les bâtiments de l’Ecole moyenne, transportée en 1916 dans l’ancien château
de Haussy de la Grand-place.
18. Rue Grange-Pain, souvent confondue avec la rue Jean Pain sur les Gaulx, est l’ancienne appellation de la rue
de l’Hôpital.
19. Se reporter à la note 4.
20. Panopticum : type d’architecture carcérale due à l’Anglais Jeremy Bentham (1748-1832), où la surveillance des cellules disposées en cercle s’effectuait dans une tour centrale.
En l’occurrence, il s’agit sans doute d’une attraction foraine (le panoptique) où un tableau circulaire (panorama
d’un paysage, d’une scène de bataille, etc.) placé à l’intérieur d’une rotonde et éclairé, était vu des spectateurs à partir d’une terrasse centrale dans la pénombre.
Cette attraction est peut-être à rapprocher de ce qui est dit dans l’article du 3 septembre à propos des projecteurs cinématographiques et des sites et merveilles des pays tropicaux.
21. Le Conservatoire strasbourgeois n’a pu livrer de renseignements à son sujet.
Il y a lieu de croire qu’il s’agit d’Adolphe Hublard, né le 16-12-1875 à Fontaine-l’Evêque, chaînetier, habitant au faubourg de Marchienne (rue Buchet) à l’époque de son domicile fontainois.
22. L’édition du 12 relatant le succès de la journée du lundi met l’accent sur le public venu nombreux et sur la prestation acclamée de la Société Lyrique. « M. Hublard, le talentueux clarinettiste fontainois a joué à l’orchestre de la Lyrique
à la place des deuxièmes clarinettistes qu’il occupait anciennement avant de quitter Fontaine.
Très modeste et malgré toutes les démarches des musiciens et des chefs, il a refusé de prendre place au 1er rang. »
23. Le sympathique Aug. Delporte, trésorier des fêtes flamandes, affirme qu’il a vendu pour les deux journées 4950 cartes d’entrée (édition du mercredi 12 septembre).
24. On suppose que cette situation était centrale par rapport aux concessions des Sociétés de charbonnages de Fontaine
et de Monceau-Fontaine et Martinet.
25. Les divers mandataires y sont cités : le bourgmestre, le Dr Jules Despy, les échevins : le Dr Ch. Bourguignon et le notaire F. Bastin ; les conseillers communaux : F. Bivort de la Saudée, F. Cortembos, E. Delcourt, Th. Delporte, J. Genin, E. Lavianne, J. Sinon, J. Triffet ; le secrétaire communal : Jules Falaux ; le receveur communal : Aug. Christophe.
Le Comité des Hospices se composait ainsi : le président A. Grosfils (sans doute le décoré cité dans la note 15), ingénieur ; les membres : A. Baudoux, industriel, M. Briard, notaire, A. Delporte, négociant, A. Fosselart, industriel ; secrétaire : J. Falaux ; trésorier : L. Delporte. Ces noms figurent pour la plupart dans les divers articles que publia Le Pays Wallon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 20