HECQ Oscar Henri Ghislain

HECQ Oscar Henri Ghislain est né à Forchies-la-Marche le 6 Mai 1890. Fils d’Augustin HECQ  et de Éloïse BURY, domicilié à Fontaine-l’Évêque.

Milicien de la Classe 1910, il effectue son service militaire dans les rangs du 1er Régiment de Chasseurs à Cheval où la mobilisation d’août 1914 le surprend comme beaucoup de ses amis.

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Oscar HECQ en petite tenue (à gauche sur la photo)

Le régiment coopère ensuite à la couverture de la retraite de l’Armée belge vers l’Yser, cours d’eau que l’unité franchit le 15 Octobre 1914. C’est la Bataille de l’Yser qui commence. Les hommes y serviront tantôt aux tranchées, tantôt en réserve. Une fois le front stabilisé, les cavaliers se battront à Peruyse (1914), dans le secteur du Fort de Knocke-Labiettehoeck (1915), à Dixmude (début 1916) et ensuite à Noordschoote-Steenstrete vers le mois de mai de cette même année. Il occupera ensuite Ramscappelle mi-1916. Il sert dans cette unité comme Brigadier (équivalent de Caporal à la cavalerie) jusqu’au 25 mai 1916, date à laquelle il est transféré au 2ème Régiment de Carabiniers où il ne reste que quelques jours.

Comme Brigadier, il est directement affecté au 4ème Régiment de Chasseurs à Cheval (dans le secteur de Ramscappelle) jusqu’au 26 Janvier 1918. Sa nouvelle unité se battra dans les secteurs connus comme Peruyse, Ramscappelle, Dixmude et Knocke, ou dans de nouveaux comme Oud-Stuyvekenskerke, Drie-Grachten et Steenstrate, en imposant toujours aux Allemands.

Le régiment devant être dissous en Février 1918, le 27 janvier, il est muté au Groupement Léger de D.A. (Division d’Armée). Il y effectue son service jusqu’au 9 février 1918 avant d’être transféré à sa dernière affectation, la 49ème Batterie du 9ème Régiment d’Artillerie. C’est dans cette unité qu’il connaîtra la fin de la Grande Guerre, le 11 Novembre 1918. Le 9ème Régiment d’Artillerie fait partie de la 3ème Division d’Armée qui a mérité le surnom de « DIVISION DE FER ». Pour quelques détails, nous dirons que le 1er groupe du 9A (I/9A) est composé des 49ème, 50ème et 51ème batteries montées de 75mm, ce qui porte le nom de 7c5 à l’Armée belge. Nous comprenons mieux la place de ce cavalier de formation dans cette batterie montée.

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Oscar HECQ en grande tenue, à gauche sur la photographie

Le 9A fait partie de la 9ème Division d’Infanterie formée sur Arrêté Royal du 24 janvier 1918. L’ordre du Jour de la Division d’Infanterie en date du 24 Avril 1918 rappelle la qualité et la conduite exemplaire du régiment. Cet Ordre (O.J.D.I.) est signé par le Général-Major Baltia, commandant le 9ème D.I.. Quelques temps plus tard, lors de l’offensive libératrice, le régiment se couvre de gloire par une formidable préparation d’artillerie sur la forêt d’Houthulet tenue par l’ennemi.

Oscar HECQ sera démobilisé le 10 septembre 1919, après avoir passé neuf années dans l’armée… un très long service militaire. Sa fille cadette, Georgine, se souvient qu’il était revenu de Charleroi à pied, passant par le bois de Goutroux pour rejoindre Fontaine-l’Évêque.

Son matricule était, pour le 9ème d’Artillerie, le numéro 1501 alors que celui qu’il avait reçu comme jeune cavalier milicien était le numéro 1224. Ce numéro a probablement changé avec l’Arme (de Cavalerie à Artillerie).

Sa citation à l’Ordre du Jour du 9e Régiment d’Artillerie :

« Pour le courage et le dévouement dont il a fait preuve au cours de sa longue présence au front. » 23 novembre 1918.

Hecq Osacr citation

Le statut de « marraine de guerre » a été en quelque sorte, créé à l’initiative de femmes, au lendemain de la célèbre bataille de l’Yser. Il s’agissait de relever
ou entretenir le moral des troupes, le plus souvent coupées de leur famille, mais également d’offrir aux soldats des objets de première nécessité dont ils avaient besoin. Il fut fait appel à de jeunes femmes et jeunes filles de bonne volonté pour écrire aux militaires bloqués dans les tranchées. Elles se dévouaient en petit travaux de nécessité et écrivaient des lettres d’encouragement, envoyaient des colis aux soldats, qu’elles rencontraient parfois lors de leurs permissions. Je donnerai un seul exemple qui résume tout : Jules Blasse, Médecin durant la Grande Guerre n’oubliait jamais de montrer le petit papier qu’il avait un jour reçu et qui contenait une paire de chaussettes « Sois fort et courageux, vaillant soldat belge, la France t’admire. – Yvonne Duclos, 12 ans ».
En 1915, si ces jeunes femmes supportent nos soldats, pour la plupart, elles sont étrangères. Notre pays étant presque entièrement occupé, nos concitoyennes n’ont pas, ou presque pas de contact avec nos militaires. Ce sont les Françaises et les Britanniques qui vont se charger de cette cause importante.

Hecq Oscar marraine

Sa marraine de guerre, Émilie WASHAUX

Oscar HECQ aura une marraine comme beaucoup d’autres soldats. Elle se nomme Émilie WASHAUX. L’a-t-il rencontrée lors d’une permission loin du front ? A-t-il franchit le « Channel » ? Nous disposons d’une de ses lettres, ou plutôt d’un mot écrit en parfait français au dos d’une photographie faite à  Londres chez Basil Portraitial. Le texte en est simple : « A mon filleul de guerre et ami Oscar Hecq. Souvenir d’amitié de sa marraine Émilie Washaux. Highgate n5 London 31 septembre 1918 ».

Je tiens à signaler la rareté de cette découverte. Très peu de marraines de guerre ont laissé des traces dans l’histoire de la Grande Guerre. Chaque fois qu’un filleul s’éteignait, sa marraine de guerre partait vers l’oubli avec lui.

Par contre, en Belgique, le souvenir des « marraines » est encore bien présent dans le cœur des prisonniers de guerre belges du conflit de 1940 à 1945. Nombre de jeunes femmes de notre pays ont soutenu le moral de nos prisonniers enfermés de l’autre côté du Rhin. Certaines idylles ont vu le jour et se sont terminées par un mariage au retour de la libération des camps de prisonniers. Mais ceci est une autre histoire.

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En permission à Paris

Détail de permission.

Comme beaucoup de soldats belges, c’est en France qu’il passe ses trop rares permissions. A-t-il traversé La Manche pour voir Londres comme certains de ses camarades de combat ? Nous n’en possédons pas la preuve. Par contre, une photographie indique bien qu’il s’est rendu à Paris. En effet, gravée en relief sur cette dernière, l’adresse de l’artiste photographe : L. Courbet 171-173 Rue du Temple Paris. On peut imaginer la joie de la permission tant attendue dans cette ville de légende ! Et pourtant, il pense à faire une photo qu’il fera parvenir aux siens, de l’autre côté des lignes ennemies.

En 1937, la Maison d’Éditions J. ROZEZ, S.A. de Bruxelles, éditait un livre qui devait marquer le souvenir de ceux qui furent les héros belges de la Grande Guerre : le « LIVRE D’OR DE LA CARTE DU FEU ». On peut y lire, page 251 : « HECQ Oscar H. Gh. – Fontaine-l’Évêque – Brigadier – 9ème Régiment d’Artillerie – 8 Chevrons de front – Croix de Guerre avec Palme – Médaille de la Victoire – Croix de l’Yser – Médaille Commémorative de la Guerre 1914-1918. »

Il est à noter que bizarrement, aucune photographie n’a été fournie à l’éditeur. De plus, alors que la majorité des ses engagements sur le front sont aux 1er et 4ème Chasseurs à Cheval, c’est au 9ème Régiment d’Artillerie qu’il apparaît.

Il recevra ainsi les décorations suivantes :

  • Médaille de l’Yser par décision ministérielle du 30 avril 1919.
  • Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 décernée le 19 septembre 1919.
  • Croix de Guerre 1914-1918 avec Palme pour citation à l’Ordre du Jour de l’Armée obtenue le 23 novembre 1918, et confirmée par l’Arrêté Royal 8901 du 28 février 1921.
  • Carte du Feu n°3218 décernée le 22 septembre 1936.
  • Palme en plus pour la Croix de Guerre en date du 6 novembre 1937, sur décision royale du 21 juillet 1937. (Ceci fera deux palmes sur sa Croix de Guerre).
  • Médaille de la Victoire.
  • Croix de Feu.

En mars 1913, il épousera Bertha Lucie Joséphine Philomène Pochet, habitant Fontaine-l’Évêque, avec laquelle il aura quatre enfants, deux filles et deux garçons. Malheureusement la Grande Guerre viendra séparer ce couple, comme beaucoup d’autres dans notre pays. Les domiciles retrouvés dans les archives étaient, en 1921, rue d’Henrichamps n°3 (aussi donné comme n°1) et en 1920, rue Jolibois n°3 tous deux à Fontaine-l’Évêque. En 1945 il est signalé dans son dossier militaire comme habitant rue de Roux n°65 en notre ville (où habite sa fille Georgine).

Il reprendra la ferme d’Henrichamps, appartenant à monsieur Dewandre, située à Fontaine-l’Évêque, transformée aujourd’hui en deux habitations privées.

Une seule de ses filles d’Oscard Hecq est aujourd’hui encore en vie, la plus jeune, Georgine. Elle est la tante de Monsieur Leroy. Nous pouvons la voir sur cette photo, prise à la ferme d’Henrichamps par le second fils qui joue photographe. De gauche à droite et de haut en bas nous pouvons découvrir Georgine, Yvonne, Arthur (l’aîné), son épouse Lucie Pochet et Oscar Hecq. Le photographe se nommait  Raymond (le plus jeune fils).

Hecq Oscar famille

Mais Monsieur Leroy possède encore un document exceptionnel de notre histoire locale. Il est la preuve que la Ville de Fontaine-l’Évêque a mis ses militaires à l’honneur en février 1921. Document simple et émouvant, affichant le portrait du Roi Chevalier en son centre supérieur, un dessin assez naïf imprimé chez J.E. COOLS Imprimeur – Éditeur à Bruxelles montre les souffrances endurées par les hommes à qui il rend hommage.

Hecq Oscar diplôme

Enfin, pour terminer, les archives familiales contiennent également le texte du « discours prononcé sur la tombe de l’ancien combattant Hecq Oscar par monsieur Duquesne, Président. »

Ce dernier nous donne quelques détails sur la vie de cet ancien militaire, dont « la vie de forçat qu’il avait subie dans les boues de l’Yser avait fortement ébranlé la santé. Depuis plusieurs années, sans une plainte et avec un courage exemplaire, il lutta contre le mal qui le terrassait…»

Malheureusement, sans doute plein de bonnes intentions, monsieur Duquesne s’est trompé dans le tracé de la carrière militaire d’Oscar Hecq. En effet, il décrit la campagne 14-18 du 9ème Régiment d’Artillerie, oubliant qu’il était aux 1er et 4ème Chasseurs à Cheval jusque janvier 1918.

Comme quoi il ne faut pas toujours se fier à la bonne volonté des gens.

Mais comme le Président Duquesne, nous terminerons cet article en nous adressant directement au héros que fut Oscar Hecq :

« Repose en paix dans la terre que tu as loyalement défendue. »

Hecq Oscar photo montage

Photo montage obtenue par la superposition d’une photo de Lucie Pochet et une photo d’Oscar Hecq prise le 29 mai 1916.

Avec nos remerciements à madame HECQ G. et monsieur LEROY D. pour la communication et la mise à notre disposition de leurs archives familiales.

commentaires
  1. wemans dimitri dit :

    bonjour, je vois sur le photo en grande tenue Oscar HECQ, ou ils sont trois, j’aimerai savoir qui est la personne à droite de la photo, je pense à louis wauters, pouvez vous me le confirmez?

    • chaf6140 dit :

      Cher Monsieur,

      Après enquête, il est en effet possible que ce soit feu Louis Wauters aux côtés de Oscar Hecq. Néanmoins, à l’heure actuelle, nous ne pouvons le confirmer à 100 %. Je vous recontacte dès que possible.
      Bien à vous Alain ARCQ

      • wemans dimitri dit :

        Bonjour,

        Merci, cela me donne un chemin à suivre car j’amerai connaitre son histoire, monsieur Wauters était tres proche de ma famille.
        Je sais qu’il à servit au 9eme et son matricule sans etre à 100% sur est le 999.

        Bien à vous.

        Wemans Dimitri.

  2. crustin dit :

    Bonsoir,
    je suis enseignante et j’aimerais utiliser des extraits de vos commentaires sur les marraines de guerre dans un dossier pédagogique que je réalise pour des élèves de 6ème primaire et de 1ère secondaire.Est-il possible d’avoir votre accord?

    Bien à vous,
    Agnès Crustin.

    • chaf6140 dit :

      Bonsoir Madame,

      Je vous remercie de votre correction car beaucoup copient sans demander d’autorisation. C’est avec plaisir que nous vous donnons notre accord à la seule condition de citer nos références WordPress.com et le nom de l’auteur.

      Bien à vous

      Alain Arcq

  3. phileruth dit :

    Bonsoir,
    Je suis journaliste pour le groupe « L’Avenir », et je prépare un supplément sur la Première guerre mondiale, où nous devons notamment illustrer le phénomène des marraines de guerre. Me donneriez-vous l’autorisation d’éventuellement utiliser la photo d’Oscar Hecq (en permission à Paris) et celle de sa marraine de guerre?

    Bien à vous

    • chaf6140 dit :

      Cher Monsieur,

      Ceci est un fait évident que vous pouvez utiliser cette photographie.
      Je vous demande toutefois de citer la source du site.

      Bien à vous

      Alain ARCQ
      Secrétaire C.H.A.F.

  4. phileruth dit :

    Cher Monsieur,

    Merci pour votre réponse. Entre-temps, le supplément est paru, et nous avons utilisé une autre photo, d’un journal de guerre écrit par un soldat belge.
    Je vous remercie en tout cas pour votre aimable attention

    Bien à vous

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