Mots anciens de notre langue : A

 

Mots anciens
de notre langue
.

par Michel Madoe
et Francis Rocca

 

Les amateurs d’Histoire, d’Archéologie et de généalogie (entre autres) rencontrent souvent, en consultant
des documents anciens, des termes qui ont disparu de notre vocabulaire, mais se retrouvent encore
dans les différents patois.
Nous commençons dans ce numéro un mini-dictionnaire qui pourrait se montrer utile.
Nous nous arrêtons à la lettre A.

ABOUTTS, abouts, les parties adjacentes, les tenants et aboutissants ; du verbe aboutir.
ABSIDE. – Partie arrondie d’une église, située derrière le maître-autel.
ADHERDRE, variante du verbe aherdre, saisir, prendre.
ADVESTIR, investir, mettre en possession.
AFFORAIGE, afforage, droit dû au seigneur sur le vin ou sur la bière.
—–Le comte de Beaumont levait ce droit comme châtelain de cette ville.
AFFORER, mettre la taxe féodale sur les vins et liqueurs.
AGAISE, schiste approchant plus ou moins de la nature de l’ardoise.
AGASSE, mot wallon qui signifie pie, ─ On trouvait à Beaumont l’hôtellerie de Borgne – Agasse. A Mons, une rue porte
—–le même nom.
AGNUS Dei, nom donné à une sorte de cire bénite par le pape de sept en sept ans et sur laquelle est imprimée
—– la figure d’un agneau.
AHANABLE, labourable.
AHAN, labour, récolte.
AHANER, labourer.
AIEUE, aide secours.
AINCOIS, comme anchois.
AINS est à la fois préposition signifiant avant et conjonction adversative signifiant mais.
—–Ce second sens est le plus fréquent.
AISES, ayses, aizes, territoire, district, domaine ; en bas latin : ajacis, agicis, aicis.
AIX, ais, planche, s.f. soyeur d’aix, scieur de long.
AL, à le, à la, au.
ALBALESTRIER, arbalétrier, qui use de l’arbalète. Le serment des arbalétriers de Beaumont était sous le patronage
—–de Saint Georges.
ALUET, ALLEU
ALLEU.- Terme de droit féodal qui signifie bien héréditaire. – L’alleu, ou propriété allodiale ou héréditaire
—– (vrije erve,vrije grond) était la terre libre par excellence réunissant le domaine direct au domaine utile
—– et ne dépendant d’aucune propriété supérieure. L’alleu passait de plein droit, en cas de décès du propriétaire,
—– à ses enfants ou à ses héritiers collatéraux.
AMASUER, bâtir.
AMBACHT.- Veut dire en français métier ou office et signifie une circonscription administrative.
—– Ces circonscriptions territoriales et administratives étaient dirigées par un « officier», en vieux flamand beampte
—– ou amputât. De là, la dénomination de Ambatch ou Métier.
—– Il y avait quatre métiers, dont une partie de ceux de Bouchaute et d’Assenede se trouve encore comprise
—– dans notre pays; l’autre partie a passé aux Pays- Bas.
—–– Voir aussi la notice historique sur Furnes, au mot « Ambatch ».
AMBULER, du latin ambulare, aller, se promener.
AMENRIR, v. a. et n. diminuer, décroitre. – Dérivé de menre moindre ; du latin : aminuere.
AMENRISSEMENT, admenrissement, diminution.
AMMAN (Ambtman).- Bailli ; écoutète (schout).
AMUTINEZ, révoltés.
ANWILLE, Awille, anguille.
ANDIER, chenet.
ANDRIU, (Saint) Saint André.
ANCHOIS, ainçois, conjonction, mais.
ANNALE.- Récit des événements année par année.
ANNALISTES-HISTORIEN.- Celui qui écrit des annales.
ANCIEN REGIME.- Régime féodal ; finit avec la révolution française, qui abolit tous les droits et prérogatives
—–de la noblesse et du clergé.
AOETE, accroissement, augmentation.
APAS, pas, marche, palier.
APPEAU, petite cloche servant à sonner l’heure et la demi-heure.
APPERTENANCES, ce qui fait partie d’un bien ou en dépend immédiatement ; les dépendances au contraire
—– sont moins unies à l’objet.
APRIZE, instruction.
AQUERRE, acheter, acquérir.
AQUES, acquisition.
ARBROYES, buissons, broussailles.
ARCADE,-Espace entre deux colonnes et surmonté d’un arc de forme quelconque.
ARCATURE,- Petite arcade, cintrée ou en arc-brisé contournée d’une archivolte.
ARC-BOUTANT,-Demi- arcade, épaulant un mur pour contre-buter une voûte.
ARCHIVOLTE, Moulure de la courbe d’une arcade ou d’une arcature.
ARMOIRIES– Ce sont des emblèmes de noblesse ou de dignité que les familles, les villes ou villages prenaient
—– ou recevaient comme signe distinctif.
ARQUEBOUSIER, pour arquebusier qui porte et tire l’arquebuse. Le serment des arquebusiers de Beaumont
—– reconnaissait Saint Laurent pour patron. – Ce mot désigne aussi le fabriquant d’arquebuse.
ARQUEBUSE, harquebouse, arme à feu qu’on faisait partir à l’aide d’une mèche ou d’un rouet se bandant avec une clef.
ARQUEBUSE à CROC, grosse arquebuse que l’on appuyait sur un croc pour tirer.
ARRIERE-FIEF ou FIEF-ARRIERE. – Fief relevant d’un autre fief qui était lui-même mouvant d’un fief supérieur.
—– Le vassal tenait l’arrière- fief en plein-fief du seigneur féodal ou dominant dont il relevait immédiatement.
AS, aux.
ASILE(Le droit d’) consistait dans l’immunité assurée aux criminels qui se réfugiaient dans les églises ou
—– dans les lieux bénits, « op gewijde plaetsen ».
—– Il ne s’étendait toutefois qu’à une certaine catégorie de malfaiteurs, à l’exclusion des assassins, des voleurs
—– de grand chemin, des pillards d’église, etc.
ASNEE, charge d’un âne.
ASSEN, assentiment ; par l’accort et assen. Substantif dérivé de assentir.
ASSENNE, Assennement, consignation, désignation d’un revenu à prendre sur certains fonds, hypothèque,
—– saisie féodale.
ASSENTIR, donner son assentiment.
ASSERVIR, servir.
ASSIS, assy petit aix, petite planche, de axis.─ Couvert d’assis, couvert en planches ; on trouve encore des maisons
—– couvertes de la sorte dans le pays de Beaumont et de Chimay.
ASSONT, en haut, au sommet.
ASTHEUER, à cette heure, à présent, maintenant.
ATRE, cimetière.
AUBAINE, droit par lequel un étranger qui abandonnait la terre de son seigneur payait à celui dans la terre duquel
—– il allait une certaine somme et par lequel, s’il ne lui prêtait pas serment de fidélité, celui-ci devenait l’héritier
—– de ses biens.
AUBANITE(Le droit d’) était le droit de succéder aux étrangers qui décédaient sur le territoire de la seigneurie.
AULBAIN, aubain, étranger.
AULNAIGRE, aunage, mesurage des étoffes.
AULNE, aune, mesure de longueur pour les étoffes. L’aune dont on usait à Beaumont équivalait à 0m 73424.
AUTEL (Recevoir un). – Exemple : L’abbaye de Saint-Ghislain, qui avait reçu l’autel de Henri-pont, en 1177, le céda
—– en 1182, aux religieux de Cambron, en même temps que celui de Ronquières . En d’autres mots : c’était
—– l’abbaye de Cambron qui, en dernier lieu, toucha les dîmes du village, à charge d’entretenir une partie de l’église,
—– de nommer et de payer le curé.
AUTEL, pareil, semblable.
AVALLER, descendre ou faire descendre, abaisser.
AVOUE OU VOUE─ Celui qui était choisi pour défendre certaines localités, mais surtout les églises et les monastères
—– et qui, en retour, lui cédèrent une partie de leur bien ou de leurs droits seigneuriaux.
AVOUERIE.- Dignité héréditaire de protecteur ou de justicier dans la localité. – Voir aussi aussi au mot Avoué.
—– Les avoueries avec leur dotation devinrent des fiefs héréditaires et passèrent des pères aux fils.
—– Elles pouvaient, comme les autres fiefs, être l’objet de contrats.
AYRS, aires, nids des grandes espèces d’oiseaux de proie.

 

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La suite aux prochaines parutions.

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 20