Eglise Saint Martin

LEERNES

Visitons l’Eglise Saint Martin

Présenté et photographié
par Jacques Mettens

 

Suite à ma visite de l’église, je vais essayer de vous faire partager ce que j’ai pu voir et apprendre.
Cela commence comme ceci, alors que je me parquais sur la place Degauque (dernier bourgmestre de Leernes), une voix
me crie, alors Monsieur Mettens, on se parque dans un cimetière (surprise ???), mon guide, Monsieur Foubert, vient d’arriver et m’explique que la place était encore vers 1900 un champ de repos.
(voir la place communale de Leenes par Michel Mairiaux C. H. A. F. n°6)

Le mur d’enceinte de l’église, à l’origine, était en briques, plus tard il fut remplacé par un mur en pierres et finalement
une ouverture fut créée pour y installer le monument à la mémoire des héros de la guerre 1914- 1918.
Au-dessus de la place, on peut voir la maison de la laïcité, ancienne maison communale qui jadis était un presbytère construit par un curé nommé Baudhuin Le Roy et donné en succession aux autres prêtres de la commune.

Nous suivons l’allée centrale bordée d’arbres.
Devant nous le porche, à notre droite on peut voir une pierre funéraire enchâssée dans le mur et dédiée à Jeanne Andrien
datant de 1578, elle représente, dans sa partie supérieure, le Christ en croix avec la Vierge et Saint Jean de chaque côté,
agenouillés, en dessous d’eux on remarque cinq personnages.
Dans sa partie inférieure, une inscription, presque illisible, mon mentor me la traduit :

« devat gist et reposat le corp
de Jane Andrien en son temps
espeuse a Valérin de Dapremy
laquelle trespassa le 17 ème jour
de septemdre en 1575 (ou 1578).
Priez Dieu por leurs âmes »

Au dessus une autre pierre plus récente où on peut lire:

« Lecteurs,ayez pitié
Des ces trepassez
cy devant reposent
les corp de
Jean Roger
décédé le dernier 7 bre 1706
et de Suzanne du marteau
so épouse
décédée le 2ème de l’an 1718
Priez Dieu pour leurs âmes. »

 

 

 

 

 

Nous allons prendre le chemin en pavés
qui tourne autour du bâtiment ce qui se fera
dans le sens horlogique.
Avançons et levons les yeux, on remarque
des lignes de maçonnerie qui nous montrent
qu’il existait anciennement à cet endroit 3 chapelles.
Continuons notre trajet pour nous trouver
devant une chapelle protégée par une grille
en fer, restaurée en 1938.
Elle représente « Le bon Dieu de pitié» et
on peut y voir un Christ en plâtre.

 

 

A côté de cet ensemble une annexe fermée par une grosse porte en bois.
A l’intérieur de cette annexe, une ouverture permettait d’assister à la messe.
Celle-ci fut construite sur la demande de Madame de la Jonchière lors de la perte de son jeune enfant.
Cet espace s’appelle « Le Trou Madame ».
Sur le linteau de la porte nous pouvons lire à droite la date de 1621 ainsi que les armoiries de la famille de la Jonchière
(un écu entouré d’un cartouche et chargé de trois roues).

Continuons notre petite promenade, nous sommes derrière la sacristie qui fut ajoutée au 18 ème siècle.
Un incendie ravagea le chœur. Baudhuin le Roy curé de l’époque la fit reconstruire de 1610 à 1663.
La consécration de l’autel eut lieu le 30 juin 1617.
Nous passons devant la pierre tombale de Monsieur le curé Remy décédé en 1888.

Nous apercevons maintenant une belle porte en bois qui aboutit dans la nef centrale (incendiée par des énergumènes
il y a quelques années).

 

Nous longeons la tour du XI ème siècle  qui supporte le clocher et qui, dans sa partie la plus épaisse mesure 2,5 m d’épaisseur, le millésime
inscrit dans les traces de maçonnerie nous indique JOTTE l’an 1590.
La deuxième tombe est devant nous, dédiée à Boulanger N et datant
de 1886.
Entrons dans l’église par une double porte cochère en chêne, décorée d’une colonne centrale et de deux fois trois colonnettes, de sculpture
différente mais placées symétriquement sur les battants.
Cette porte serait du 16e siècle et proviendrait soit de l’Abbaye
de Lobbes ou de l’Abbaye d’Aulne, ce qui n’est pas impossible.
Ce qui est certain c’est qu’elle n’a pas été construite sur place,
mais très bien ajustée par des ouvriers très compétents.

 

Nous sommes dans l’église et prenons la nef centrale, nous nous trouvons devant le nouvel autel au-dessus duquel
une grande croix moderne en chêne est suspendue.
Reprenons notre sens horlogique, nous contournons les bancs de communions, provenant du Collège Saint Vincent
de Soignies et datant de la fin du 19e siècle (un banc porte une plaque en cuivre sur laquelle nous pouvons y lire :
« A la mémoire de ma sœur Hortense Maton.  Priez Dieu pour son âme ».
Ils sont en bois sculpté et représentent les symboles de la passion.
Encore quelques pas et nous sommes devant le maître-autel (il date du 18 ème siècle dans le style du 15 ème siècle)
au-dessus duquel trône un tableau non signé provenant de l’Abbaye de Villers-la-Ville et qui daterait du 18 éme siècle.
En dessous trône le tabernacle (du 2 ème quart du 20 ème siècle).
Nous regardons les vitraux (une petite étude sera faite prochainement).


Voici la sacristie, au dessus une première pierre sur laquelle est gravé un écu portant, sur champ de gueules,
un chevron d’or, accompagné en chef de deux étoiles à six rais d’or et en pointe sceptre en sautoir.
Au dessus de l’écu on peut lire (COGITA MORI et en dessous, MAISTRE BAVLDVIN PASTEVR DE LERNE, A FAIT ERIGER
C EST EPITHAE EN MEMOIRE DE FEU JEAN LE ROY, SON PERE, QUI TREPASSA LE 25 DE NOVEMBRE L’AN 1615
ET DE JEANNE DELHAYE, SA MERE, TREPASSEE LE 23 JANVIER 1625. PRIEZ DIEV POVR LEVRS AMES ET LE DIT
PASTEVR EST DECEDE LE 14 DE FEVRIER 1663
(une pierre sur laquelle est gravée, un Christ en croix et trois prieurs, dédiée à Baudhuin le Roy, pasteur de Leernes,
et à ses parents 1615-1625-1663).
Au – dessus de la porte nous retrouvons le blason de Denis de la Jonchière (3 roues) , les deux clefs de voûte du chœur
sont décorées des armoiries de la famille Jonchière-Hertoghe (2 têtes de cerfs).
Vers le milieu du chœur, sur des socles encastrés dans le mur, 2 angelots.
Ceux-ci appartenaient à un chariot de procession, ils étaient au nombre de 4 et ils soutenaient un dôme.

 

Nous quittons le chœur et passons devant la chaire de vérité
datée du 19 ème siècle et représentant 4 évangélistes
(St Marc, St Mathieu, St Jean et St Luc).
En levant les yeux nous voyons un trou dans lequel passait
une corde pour activer la cloche (appelant les fidèles à l’office religieux), celle-ci fut volée.
Nous passons devant l’autel de droite appelé autel Saint Joseph,
celui-ci est du 18 ème siècle et la table du 19 ème siècle.
La statue de St Joseph (récemment restaurée) est entourée
de celles de St Hubert et de St Eloi, toutes deux datant  du 19 ème siècle.

 

 

A droite on peut voir une crédence de style ogival géminé
du XV ème siècle, dégagée lors de la restauration de 1948.
C’est une ancienne piscine destinée à contenir l’ eau du baptême.
Les piscines ont progressivement disparu des églises (vers
le XV ème siècle) , pour faire place aux cuves que l’on connaît actuellement.

 

Nous passons devant un premier confessionnal et apercevons devant nous la chapelle dédiée à Saint Quirin.

Se présente au-dessus de nous, le jubé, reconstruit en 1846 suite à sa vétusté, ensuite la porte d’entrée de la tour
est un remarquable et rarissime travail de sculpteur du 12 ème siècle représentant le sacrifice d’Abraham et s’apparentant
aux personnages figurants sur le linteau du porche de la Collégiale de Nivelles.
Cette pièce porte l’inscription en latin :
RES MIRANDA SATIS FIT FILIUS-MOSTIA PATRIS-EN CRUSIS lN SIG DUPLEX M COLLIGO.
Qui peut se traduire par Chose admirable, le fils devient la victime de son père.
Et voilà dans le signe de la croix, je trouve encore ce mystère.

Voici maintenant les fonts baptismaux dont la base en pierre,
est du 16 ème siècle, on peut y lire :
« CI GIST / B ( N)CRPC …P(A) SA ET JANE … SA FEME »
ce qui ferait penser à la récupération d’une ancienne pierre funéraire.
La cuve en pierre est du 15 ème siècle et le couvercle est en laiton battu.
Nous nous dirigeons vers le deuxième confessionnal et nous voyons
devant nous l’autel de la Sainte Vierge qui date du 18 ème siècle
et remanié au 19 ème siècle.
La statue de la Vierge est récente, à gauche la statue de Saint Martin patron de la paroisse qui vécut au 4 ème siècle, à droite la statue
de Saint Quirin, vénéré chez nous ( il vécut entre le 1er et 2 ème siècle) ces deux statues datant du 19 ème siècle.

Nous rejoignons la nef centrale pour sortir par la nef latérale tout en remarquant que nous marchons sur des pierres tombales 5 sont illisibles et les 2 autres portent l’une le millésime 1720 et une autre 1778.

On peut y lire :

 

MRC FRANCOIS JOSEPH
PASTEUR DE LERNE
A FAIT POSER CETTE PIERRE
EN MEMOIRE
DE SIMON HAVAY SON PERE
DECEDE LE 17 7BRE 1720
DE MARTE JOSEPH HAVAY
DECEDE LE 13 MAY 1726
DE CATHERINE SES SOEURS
DECEDEE LE 19 MAY 1720
TOUS TROIS ICY lN SEPULTURE
REQUIESCANT lN PACE AMEN

Voilà nous sortons, tout en regardant le chemin de croix en terre cuite polychromé datant du 19 ème siècle, acheté
par monsieur Moureau curé de Leernes de 1955-1973 et placé par Monsieur Zénon Lizen instituteur à l’école communale
pour garçons et président de la Fabrique d’Eglise.

La visite est terminée, n’oubliez pas le guide !

 

 

Merci à Monsieur Foubert qui m’a guidé bien gentiment au cours
de cette visite, nous nous reverrons certainement car il y a encore beaucoup de choses à dire (historique archéologie, les cloches)
sur notre très beau patrimoine qu’est l’église de Leernes.

 

Bibliographie :

Leernes église Saint Martin par Messieurs :

Marcel Foubert
Albert Haumont
Michel Mairiaux
Gérard Michielse

 

– Chapelle Saint Quirin

Tableau hors texte

Dans le chœur, à gauche, on peut voir un tableau ancien de la Ste Vierge provenant de l’Abbaye de Villers-la-Ville.
Il fut sauvé du pillage (mise à sac de toutes les églises par les révolutionnaires français) en 1794 et gardé depuis
cette date, comme une relique précieuse par une famille de Leernes, d’un commun accord avec la Fabrique de l’église
de Leernes celle-ci en reçut la garde.
Ce tableau n’est pas signé mais d’après son style il daterait de 1700.
L’artiste a voulu représenter la Vierge décrite par Saint Jean dans l’apocalypse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 12