10. Les prisonniers militaires de Leernes, par Alain ARCQ

Si la piste des prisonniers de guerre est parfois difficile à suivre, nous avons parfois la chance de découvrir certaines traces dans les documents administratifs de nos communes. Malheureusement, tous les registres ne sont pas précis mais, pour le cas de la Commune de Leernes, les procès-verbaux des Conseils Communaux portent même leurs noms.
Vous trouverez ci-dessous les P.V. des séances qui parlent de ces prisonniers, de l’aide qui leur a été accordée, de même qu’à leur famille.

Séance du 22 juillet 1915
2°) d’une lettre du Comité Communal de Secours, en date du 14 courant, informant que le nombre de prisonniers de guerre s’élève à six, en cette commune, les nommés Dohaud Alphonse, Lauvaux Jules, Leclercq Zéphir, Michot Gustave, Nélis Ernest et Leroy Jules. Le Conseil communal, à l’unanimité des sept membres présents, décide d’allouer un subside de 30 francs par mois au Comité Communal de Secours, à titre de secours en faveur des prisonniers de guerre de cette commune, soit 5 francs à chacun des 6 prisonniers de guerre.

NELIS Ernest prisonnier Mod

LEROY Jules b

Séance publique du 25 août 1916
Présents M.M. Michel R. Bourgmestre, Berteaux Al. et Demoulin A. Échevins, Louis E., Lequeux A., Fayt N. et Hanart Al. Conseillers
Ordre du Jour
7°) Prisonniers de Guerre – communication et décision
Lecture est donnée d’une lettre du Comité de Secours de l’Arrondissement administratif, en date du 14 courant, adressée à M. le Président du Comité de Secours de cette commune et transmise en communication par ce dernier, et relative aux secours en faveur des prisonniers internés en Allemagne dans les camps prisonniers.
M. le Bourgmestre fait remarquer que si la Commune n’a plus continué à partir du 1er avril 1916 à allouer un subside mensuel de cinq francs en faveur de chacun des prisonniers internés en Allemagne, c’est à la suite d’une lettre de M. le Président du Comité de Secours de l’Arrondissement administratif de Charleroi, en date du 22 mars précédent, informant qu’en vertu d’ordres reçus de l’Autorité occupante, il n’était plus permis à la section des prisonniers de guerre créée au sein du Comité régional de secours, de s’occuper encore de l’envoi de colis aux prisonniers. Il invitait donc à cesser à partir de ce jour de transmettre des fonds à cette section.
Le Conseil Communal, à l’unanimité des sept membres présents, décide : allouer à partir du 1er septembre prochain, un subside de 5 francs mensuellement, en faveur de chacun des prisonniers de guerre de cette commune, internés en Allemagne, et ce, par l’intermédiaire de leurs parents.

Séance du 8 octobre 1918
Présents M.M. Michel R. Bourgmestre, Berteaux Al. et Demoulin A. Echevins, Louis E., Sohier A., Lequeux A., Fayt N. et Delmotte O. Conseillers
3ème Objet : Vu sa décision en date du 25 août 1915, d’allouer à partir du 1-9-1915, un subside de fr. 5.- mensuellement, en faveur de chacun des prisonniers de guerre de cette commune qui sont internés en Allemagne et ce par l’intermédiaire de leurs parents,
Vu la lettre du comité de secours de cette commune en date du 3 août 1918, informant de ce que en sa séance du 30 juillet écoulé, il a émis le vœu de voir d’Administration Communale verser à l’agence de Marchienne les subsides qu’elle accorde aux parents de nos soldats prisonniers en Allemagne, vu les avantages que cette agence fait au prorata des subsides versés, que l’Administration Communale pourrait, le cas échéant passer par l’intermédiaire du Comité de Secours ou s’adresser directement à l’agence de Marchienne ;
Le Conseil Communal, à l’unanimité des sept membres décide :
Verser au Comité local de secours, le subside mensuel de cinq francs alloué en faveur de chacun de nos soldats prisonniers en Allemagne, adressé jusqu’à présent par l’intermédiaire des parents.

Il y a ainsi deux pistes de secours. L’une, dans un premier temps, directement aux prisonniers, l’autre par l’intermédiaire des parents. Le plus important est de constater que l’on ne les oublie pas et qu’on les soutient. Ceci reste primordial lorsque l’on est loin des siens, sans espoir de retour direct …

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