La chapelle de la Briqueterie, par Lucienne BERGHMANS

Pleine de charme et de mystère avec une pierre tombale illisible à l’entrée, cette chapelle est la seule, avec la chapelle castrale, que les habitants de notre ville peuvent encore admirer.

Chap. Briq. d

Carte postale. Collection © Marc Polain

Dédiée à la Vierge sous le nom de Notre-Dame de Bonsecours (ou de Bon Secours), on la retrouve sur le plan Popp sous l’intitulé de «Chapelle de la Briquetterie».

Aujourd’hui : chapelle de la Briqueterie, comme le nom de la rue où elle est sise au hameau des Mays.

Sur un acte du palais de Justice de Fontaine-l’Évêque en l’an 11 de la République (vers 1802), elle n’a pas été vendue comme bien national car réclamée par les propriétaires qui demandent la permission de continuer à poursuivre le culte catholique. Il s’agit donc bien d’une chapelle privée située dans la paroisse de Saint Christophe «extra muros».

Chap. Briq. c

Sérigraphie de Marc Polain. Collection © Marc Polain

Sur le plan Ferraris (vers 1771-1778), nous pouvons aussi la découvrir. A qui appartenait-elle ?

Nul ne s’est encore vraiment penché sur cette question …

Nous pouvons remarquer que l’édifice est un oratoire ancien et original de forme octogonale, comprenant une assise en moellons, des murs en briques, raidi aux angles par des chaînages en pierre de taille.

Son aspect le rattache stylistiquement au XVIIe siècle (on avance la date de 1650). Son soubassement en ressaut est en pierre également.

Au XVIIIe siècle, le sanctuaire fut l’objet de remaniements et d’adaptation au goût du jour (ajout d’un porche, décoration intérieure, plafond en stuc avec rocailles, lambris et mobilier).

La toiture à huit pans se termine par un clocheton quadrangulaire et est percée, pour moitié, par une fenêtre plein cintre avec embrasure de pierre.

Sur la porte en chêne avec peintures en fer forgé, portant la marque du ferron(nier) L.W., on peut lire des graffiti de 1716 à 1755.

Chap. Briq. b

Photographie © Ferenc Zobak

Cette porte cloutée présente un judas et une aumônière en fer destinée à recueillir de la monnaie pour l’entretien de la chapelle.

L’autel en bois présente un agneau crucifié et vexillifère ou en vexillaire (portant drapeau/étendard), un retable avec peinture du XVIIIe siècle, bois peint en partie marbré et doré surmonté de deux torchères et de deux triangles (Trinités ?)

Au milieu, une niche avec cinq têtes d’angelots (fin du XVIIe, début du XVIIIe siècle) entourent la statue habillée de la Vierge et de l’Enfant (XVIIIe siècle),   bois d’une hauteur de 25 cm, robe et voile en dentelle du siècle dernier.

Vous serez éblouis par la série des 12 peintures (en bois et toile), s’abimant fort malheureusement, ornant les lambris, dues au peintre J. Bauvin (1805), peintre dont je n’ai malheureusement pas retrouvé de trace. Dix de ces œuvres vous sont présentées ci-après.

Cet oratoire est classé. En effet, l’aspect typique (particulièrement intéressant pour l’histoire de la localité), sa structure et sa conception architecturale contribuent à le retenir au nombre des rares exemples de ce type, si pas unique, en Hainaut occidental.

Actuellement, cette chapelle est la propriété de la Fabrique d’Eglise décanale Saint Christophe.

Sources :

* Archives de la Justice de paix de Fontaine-l’Évêque – Michel Mairiaux (Fontaine-l’Évêque – Ville de Charleroi).

* Marc Polain (pour les cartes postales et la sérigraphie).

* Commission Royale des Monuments et Sites.

* Bibliothèque Royale de Belgique.

* Photos de la chapelle – 14/09/2008 – et mise en page : Ferenc Zobak.

* Plans Popp – PC 1858 (Ingénieur géographe de Bruges).

* Carte de Cabinet des Pays-Bas Autrichiens, levée à l’initiative du Comte de Ferraris (1771-1778).

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