Début officiel des commémorations de 14-18 pour Fontaine-l’Evêque

Le 16 février 2014 à 10h50, la Fédération Royale Nationale des Anciens-Combattants, Section de Fontaine-l’Evêque donnait rendez-vous à ses invités et membres au monument aux Morts de 1914/1918, situé à l’ancienne gare de la ville. Cette cérémonie d’hommage avait pour but de rendre hommage au Roi Chevalier, Albert 1er, décédé le 17 février 1934, mais également d’ouvrir officiellement les commémorations du centenaire du début de la Grande Guerre.

Les porte-drapeaux des différentes sections, dont celle de Leernes avaient tenus à être présents, de même qu’une trentaine de personnes dont Monsieur le Bourgmestre accompagné de deux Echevins.

Si nous transcrivons les textes des discours ci-dessous (sous la responsabilité de leurs auteurs), c’est pour leur valeur historique qui peut servir de rappel aux anciens, mais également de base de travail aux jeunes.

 16 Fev b

Discours de Monsieur Jean Lheureux, Membre FNC

LA GRANDE GUERRE ? LES PREMICES

Seize Février 1914. Comme aujourd’hui, un dimanche. Quelle est la situation générale de notre pays à ce moment ? Quel sentiment de chacun vis-à-vis de l’économie ou de la politique extérieure ?

L’industrie tourne à plein régime. Dans une Belgique devenue une des plus grandes puissances industrielles au monde, la Wallonie, et plus précisément la région de Charleroi, est au faîte de sa prospérité, avec ses charbonnages, sa métallurgie, ses verreries et un tas d’industrie connexes.

Depuis la date de notre indépendance, nous connaissons la paix, et la neutralité de notre royaume est respectée par tous nos voisins.

En politique extérieure, la situation est par contre beaucoup plus préoccupante. Quelques grandes puissances, telles la Russie et l’empire Austro-Hongrois, sont en déclin et connaissent de graves problèmes intérieurs. Les Balkans, convoités par les Autrichiens, les Russes et les Turcs, sont devenus une poudrière. La France tourne les yeux vers la ligne bleue des Vosges, et caresse le rêve de reconquérir l’Alsace et la Lorraine, perdues en 1870.

L’Allemagne est de plus en plus puissante, et supporte en plus difficilement sa position d’infériorité dans l’attribution des colonies en Afrique. Le Ruanda et la Burundi lui semblent bien peu de choses en regard des territoires immenses gérés par ses concurrents français et anglais ! Et que dire du Congo attribué à la « petite » Belgique ?

Et on arme à tour de bras ! En Allemagne, les usines Krupp fabriquent de plus en plus d’énormes canons appelés à opérer des destructions sans commune mesure avec tout ce que l’on avait connu jusqu’ici. Un autre exemple : la Grande-Bretagne, pourtant déjà la première puissance navale du monde, fait passer, entre 1904 et 1910, le nombre de ses cuirassés de 16 à 44, le nombre de ses destroyers de 24 à 121 et ses croiseurs de 43 à 95. Ils maintenaient de la sorte la proportion du classique two power standard, c’est-à-dire le double de la flotte continentale la plus puissante.

Peut-on croire pour autant la guerre inéluctable ? Et surtout, y a-t-il lieu de craindre qu’elle pourrait y entraîner notre pays ? Les plus optimistes y répondent par la négative. Notre neutralité semble respectée par tous ;  d’ailleurs, n’avons-nous pas les meilleures relations commerciales avec l’Allemagne ? Et notre reine Elisabeth, si proche de la famille du Kaiser, ne constitue-t-elle pas, à elle seule, la certitude que jamais l’Allemagne ne pourrait se rendre coupable d’une telle forfaiture !

Ces optimistes ignorent que le Kaiser, obnubilé par la crainte de se trouver pris en tenaille entre deux ennemis : la France à l’Ouest et la Russie à l’Est, a chargé un vieux-chef d’état-major, le général von Schlieffen, d’établir un plan d’attaque par surprise de l’ennemi français. L’idée maîtresse de ce plan est d’abord de concentrer le gros des armées allemandes le long des frontières occidentales du Reich en n’assurant qu’une protection minimale à l’Est face au danger russe. Ensuite d’attaquer à travers le Luxembourg et la Belgique pour contourner par le Nord toutes les forces françaises massées le long de la frontière franco-allemande, puis de faire pivoter l’aile droite allemande vers le Sud pour prendre Paris et enfin encercler les troupes françaises. Ce plan impliquait l’obtention d’un droit de passage par la Belgique et ne pouvait évidemment qu’être rejeté par nos gouvernants.

Ainsi que je l’ai expliqué plus haut, la situation internationale est explosive ; une étincelle suffirait à déclencher l’apocalypse.

Cette étincelle survient le 28 juin. Ce jour-là, un conjuré serbe, Gabriel Princip, assassine le prince héritier François-Ferdinand. De promesse de représailles des uns à la mise en garde des autres, d’appel des premiers à l’aide des alliés de ceux d’en face de leurs adversaires, une évidence se fait bientôt jour : l’Europe est en guerre !

Le lendemain du 4 août, le plan Schlieffen entre en lice. Les hordes teutonnes violent notre sol. Pour nous commencent quatre années de sang, de larmes et de malheur.

16 Fev c

Discours de Monsieur Marcel Chantraine, Volontaire de Guerre 44/45 et Résistant

ALBERT 1er est né à Bruxelles le 8 avril 1875, quelques années plus tard, le 2 octobre 1900, il épouse la Princesse Elisabeth de Bavière et eurent trois enfants.

Après la mort du Roi Léopold II, Albert hérite de la couronne royale et est proclamé Roi des Belges le 23 décembre 1909.

Pendant les cinq premières années de son règne, il s’occupa très activement des affaires de l’Etat et particulièrement de la réorganisation de l’armée.

Le 2 août 1914, l’Allemagne en guerre demande  à la Belgique le passage de ses troupes sur son territoire. En accord avec ses ministres, le Roi Albert refuse l’entrée et le passage des Allemands sur notre territoire. Ne s’occupant pas de ce refus et du manque de défense de l’armée belge, les troupes allemandes pénètrent et attaquent notre pays, ce qui y provoque bientôt une désorganisation totale des activités.

Quelques jours après le début de l’invasion, le Roi quitte Bruxelles pour prendre la tête de l’armée et défendre le pays face à l’envahisseur. Sa bravoure au combat, à côtés de ses soldats, lui vaut l’admiration du peuple belge et de ses alliés qui le surnomme bientôt « le Roi Chevalier ».

Alors que le Roi soutient le courage de ses troupes, son épouse la Reine Elisabeth visite les hôpitaux et s’efforce d’adoucir le triste sort des blessés.

Sous le feu de l’ennemi, des villes, des villages sont pillés et incendiés par l’envahisseur qui s’installe chez nous et fait subir les pires tourments à la population.

Sur l’Yser, dans les tranchées, le Roi et ses soldats résistent malgré les tonnes d’obus et les gaz dévastateurs qu’ils doivent endurer. En novembre 1918, la guerre prit fin et notre pays nous est rendu ! Lentement mais sûrement, la Belgique reprend sa liberté et le travail reprend.

Le Roi Albert, grand sportif et alpiniste chevronné a gardé le plaisir des rochers de Marche-les-Dames. Le 17 février 1934, notre souverain bien-aimé fait une chute mortelle en se fracturant le crâne. Son corps sans vie n’est retrouvé qu’après quelques heures de recherches difficiles.

Ce tragique événement a marqué, voici 80 ans, la mémoire du peuple belge. La disparition de celui qui fut le plus héroïque et le plus modeste des souverains jeta la consternation dans le monde entier. Le soir du 19 février 1934, escorté d’une double haie de soldats de l’Yser et par la présence de la population, Albert 1er reçut les derniers hommages rendus au Roi Chevalier, durant le transfert de sa dépouille vers le Palais Royal de Bruxelles.

16 Fev a

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