SITUATION ADMINISTRATIVE DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE en 1896

RAPPORT
SUR LA SITUATION
ADMINISTRATIVE
DE LA VILLE
DE FONTAINE-L’ÉVÊQUE
AU 30 OCTOBRE 1896

Document et Cartes postales
avec annotations :
Roland POLIART

 

FETES

En toute première ligne, nous citerons la fête de bienfaisance donnée dans le parc de Mme Veuve Bivort au profit
de l’hôpital à ériger.
Le résultat obtenu a dépassé toutes nos espérances ; la somme importante versée dans la caisse de la Commission
des hospices civils dispense de tout commentaire.
Nous adressons nos remerciements les plus sincères à « Madame Bivort pour l’empressement avec lequel elle a mis
son magnifique parc à notre disposition ; au Comité, pour le dévouement et le désintéressement dont il a fait preuve ;
aux sociétés de musique qui ont pris part à la fête et aux nombreux amateurs qui ont prêtés leur concours à l’organisation
de la kermesse flamande.

Etangs du château Bivort en 1895 où de grandes fêtes y furent organisées.
Clément Bivort de la Saudée pris possession de ce château le 9 mai 1864 et le restaura soigneusement en 1869
sous l’habile direction de l’architecte Cador.

Il fut ensuite occupé par des religieuses françaises jusqu’en 1915 puis par les allemands jusqu’en 1918, il passa
par différentes banques et fut racheté par la ville de Charleroi qui le revendit à la ville de Fontaine-l’Evêque en 1945.

En 1954, le château devint le 4 ème hôtel de ville de Fontaine

Hygiène publique

Personnel
Les personnes admises a exercer l’art de guérir en cette ville sont au nombre de 11, à savoir :
4 docteurs en médecine, chirurgie et accouchements ;
3 pharmaciens ;
4 sages-femmes ;

Etat sanitaire de la ville
L’état sanitaire est très satisfaisant.
Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour la désinfection des égouts, bouches d’égouts, urinoirs etc.…

Surveillance des denrées alimentaires
La police à fait soumettre à l’analyse chimique 27 échantillons de différentes denrées alimentaires, dont 18 pour le compte de la ville et 9 pour le compte de l’Etat.
Ces analyses ont donné lieu à deux poursuites au sujet desquelles la justice n’a pas encore statué.

Service d’inspection des viandes de boucherie
En 1895, les experts inspecteurs ont ordonné l’enfouissement de deux vaches atteintes de tuberculose.
Pendant cette même année, il a été contrôlé 1 cheval, 517 vaches, 447 veaux, 467 porcs, 13 moutons, 1 chèvre et
4,750 kilos de viande préparée.

Service de boues et immondices
Ce service se fait très régulièrement et n’a donné lieu à aucune plainte.

Expertise des taureaux
9 taureaux de cette ville ont été présentés à l’expertise de 1896, tous ont été admis.
Le taureau appartenant à Mr Hecq Augustin a obtenu la première prime (médaille d’argent et septante-cinq francs)
dans la 1ère catégorie.

Police

En 1896, le tribunal de simple police de cette ville a rendu 1117 jugements.
Sur 1688 prévenus, 1369 ont été condamnés ; 484 condamnation ont été conditionnées.
57 vagabonds ont été arrêtés, 49 ont été condamnés.

Au centre de la carte, avec le clocheton, l’hôtel de ville (2 ème) qui fut construit en 1751après un accord financier
passé entre la ville et le Seigneur de Fontaine.
Cette maison de ville fut incendiée le 18 février1819 et presque toutes les archives de la ville périrent dans le sinistre.
Après des réparations terminées en 1874, on l’éleva d’un étage et une salle des fêtes fut construite.
Un autre incendie la dégrada en 1911. Après la fin des réparations en 1913, les services de police furent placés
au rez-de-chaussée tandis que le tribunal de justice de paix siégeait au premier étage.

Les services communaux furent transférés au château de Haussy, racheté par la ville en 1913 pour en réaliser
le nouvel hôtel de ville (3 ème).
Dans les années 70 ; le service de police fut transféré au château Bivort tandis que le tribunal était transféré
au château Bastin (Place Cornille).
L’ancien hôtel de ville fut démolit en partie pour être transformé en magasin (Quincaillerie Scaillet)ouvert
au mois de juin 1975.

Personnel
Le personnel de la police se compose actuellement du commissaire de police, du garde champêtre et de deux agents, dont un est en même temps fontainier et concierge à l’ hôtel de ville, l’autre, spécialement chargé de la police rurale.
La brigade de gendarmerie se compose d’un maréchal des logis et de 4 gendarmes à cheval.
Le canton militaire de Fontaine-l’Evêque comprend, outre notre ville, les communes de Forchies-la-Marche, Goutroux, Landelies et Leernes.

Livrets d’ouvriers
Pendant l’année 1895, il a été délivré 64 livrets d’ouvriers et 104 carnets en exécution de la loi du 13 décembre 1889.

Milice
Sur 54 miliciens qui ont pris part au tirage au sort en 1896, 12 ont été présentés à l’incorporation, 6 ont été appelés
à former le contingent, 6 ont été exemptés.
Sous le rapport de l’instruction, les miliciens se répartissent comme suit :
3 sont illettrés,
45 savent lire et écrire,
6 ont reçu une instruction supérieure.

Eclairage public
Le nombre actuel de lanternes s’élève à 165.
Satisfaisant à votre désir, nous avons fait augmenter l’éclairage d’une demi-heure, c’est-à-dire que nous avons porté l’heure d’extinction des réverbères de 11 heures à 11h1/2 heures.
Cette modification n’a donné lieu à aucune réclamation, et vous serez appelés, lors de la formation du budget communal
de 1897, à statuer sur le maintien de cette mesure.

Grand rue avec réverbère à gauche et ancien gazomètre à droite (Maison Lecocq).
Cette usine à gaz avait été installée par Pierre Camille Montigny, (industriel fontainois et armurier) afin d’éclairer initialement, son atelier et certains quartiers de la ville par après.
Il en avait reçu, du roi Guillaume Ier, roi de Hollande, l’autorisation le 27 septembre 1827.
Le musée du gazomètre représente la cloche à gaz (réservoir) avec tous les accessoires de contrepoids, départ et arrivée du gaz ; installée par Mr Montigny dans le fond du jardin.

A gauche réverbère accroché sur le mur du « Moulin à paille Higuet », où l’on fabriquait des aliments pour bétail à base
de paille et de mélasse de sucre.
Ce bâtiment a été complètement rasé lors du nouveau tracé du Boulevard du Nord avec la rue du Pétria.
L’enceinte de Fontaine passait à cet endroit (au niveau de la rue de Babelonne) et était percée d’une porte,
« Porte de Binche »où l’on payait l’octroi pour rentrer dans la ville.

Cimetière
Le service des inhumations se fait très régulièrement et ne donne lieu à aucune plainte.
En exécution de votre discussion, nous avons fait remettre à neuf le corbillard de la ville.
Depuis le premier janvier jusqu’à ce jour, il a été délivré 22 permis de placer des monuments funéraires au cimetière communal.


Sur la gauche, au milieu (monument blanc), l’ancien cimetière de la rue de la Babelone

Le bâtiment au milieu, situé sur la Babelone (rasé complètement), était un moulin à farines appelé « La Parapette »

Travaux publics
La voirie vicinale a été l’objet de toute notre sollicitude, et nous pouvons affirmer que les chemins sont généralement
en très bon état.
Comme travaux d’une certaine importance, nous citerons :
1° Construction d’un égout à grande section à la rue de Binche (travail actuellement en cours d’exécution).
2° Restauration de l’Eglise Saint-Vaast.
3° Restauration de la demeure du fossoyeur et de la morgue.
4° Travaux de peinture à l’Hôtel de ville, au greffe de la justice de paix, à l’école moyenne, à l’école primaire des garçons.
5° Aménagement d’une place sur les Gaulx.
6° Amélioration du chemin entre la ruelle Luton et la rue des Clouteries.
7° Rectification et amélioration du chemin du Grand Moulin.

Distribution d’eau
Le service des eaux laissant à désirer, nous avons chargé la Commission spéciale prise au sein du Conseil de rechercher les mesures propres à améliorer ce service.
La commission susdite s’est assurée le précieux concours de MM Grosfils et Zicot à qui nous adressons nos remerciements
les plus sincères.
Après une étude sérieuse et approfondie de la question, la section dont il s’agit conclut à la construction d’un réservoir.
Le litige avec la Société Anonyme du Centre pour conduite d’eau et de gaz est sur le point d’être terminé.
Monsieur Cambier, administrateur–délégué de cette société, s’engage à rendre étanche la canalisation placée en tranchée,
à démonter la partie en galerie, à remplacer les tuyaux nécessaires pour amener les eaux dans le réservoir et à reprendre
pour un prix à fixer de commun accord, les tuyaux non utilisés ; à ces conditions, il toucherait le montant total
de sa soumission.
Le service dont il s’agit étant un des plus importants, nous sommes disposés a ne reculer devant aucun sacrifice,
pour procurer à nos habitants une eau saine et en abondance.
Si vous consentez à nous suivre dans cette voie, et à mettre à notre disposition les crédits nécessaires, nous pouvons
vous assurer qu’avant la fin de l’exercice prochain, nous aurons atteint notre but.

Quartier situé au bas des Gaulx.
Une chapelle dédiée à Saint-Antoine y avait été bâtie en 1550 et un ermite qui instruisait les enfants s’y installa.
A côté de cette chapelle (disparue), au pied des escaliers menant au calvaire Mascaux, il existait une source appelée fontaine de Saint-Antoine renommée jadis pour la guérison des rhumatismes.
Cette source servait également comme approvisionnement en eau pour tout le quartier.
Elle est toujours en exploitation par la société des eaux (Société Wallonne des Eaux).
Le pompage situé dans la cour de Sténuick renvoie les eaux vers le château d’eau situé à la limite de Fontaine Anderlues.

Source : Rapport sur la Situation Administrative de la Ville de Fontaine-l’Evêque.
Présenté par le Collège des Bourgmestres et Echevins au Conseil Communal en séance publique du 30 octobre 1896.
Fontaine-l’Evêque et Marchienne-au-Pont.

Duvivier Frères Imprimeurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 14