Clément Bivort (Famille)

Famille Bivort
Branche
de
Fontaine-l’Evêque

Par Danièle Delporte & Roland Poliart

  1. Détails :

Eugène était le quatrième enfant et le quatrième fils de Clément de Bivort et de Marie Amélie Lancelot.

En 1904, il obtint des jugements de tribunaux belges et français lui permettant, ainsi qu’à ses descendants, de reprendre le nom de « de Bivort de la Saudée ».
Son épouse était la fille de Léon de Basterrèche et de Manette de Saules.
Elle était l’arrière petite-fille de Pierre de Basterrèche, (plus de 50).
Il était Maire de Bayonne et député royaliste des Basses Pyrénées.
Henry, le fils aîné de Clément, s’engagea comme volontaire de guerre et prit part, comme sous-lieutenant auxiliaire
au 13ème Régiment de Ligne, 4ème Division d’Armée, à la guerre de 1914-1918.
Il fut tué, le 28 septembre 1918, à la tête de ses hommes, à Woumen ( Flandre Orientale), lors de l’offensive
des Flandres.
Il était décoré de l’Ordre de Léopold, de l’Ordre de Saint- Georges, de la Croix de guerre et a été cité de l’Ordre
de l’Armée.
Louise, le quatrième enfant de Clément, a été décorée de la Croix de guerre Française 1939-1945 avec citation.
Elle est décédée à Paris, le 23 octobre 1968, à l’âge de 71 ans.
La branche de Fontaine-l’Evêque est une branche cadette de la famille Bivort.
Elle a été fondée par Clément Joseph Bivort de la branche de Jumet, ou celui-ci est né le 1er octobre 1819.
Il était le quatrième et le plus jeune fils de Henry Marie Joseph Ghislain de Bivort et de Marie Joseph Jeanne Lucie Cornet de la Hulpe.
Son acte de naissance dans les registres d’Etat-Civil de la commune de Jumet est rédigé comme suit :
« L’an mille huit cent dix neuf, le 2 octobre, à cinq heures de relevée, par devant nous Pierre-Joseph Hans, échevin
et officier de l’Etat-Civil de la commune de Jumet, district de Charleroy, province de Hainaut, délégué par Monsieur
le Mayeur, est comparu Henry Marie Joseph Bivort, Marchand de fer, âgé de trente six ans, demeurant à Jumet, lequel
nous a présenté un enfant du sexe masculin, né hier à deux heures de relevée, de lui déclarant et de
Marie Josephine Lucie Cornet, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Clément Joseph.
Les dites présentations et déclarations faites en présence de Pierre Joseph Dury, secrétaire de l’administration locale
de Jumet, âgé de vingt-sept ans et de Georges Hermant, huissier de la dite administration, âgé de soixante-neuf ans,
tout deux demeurant à Jumet, lesquels après lecture, ont signé avec nous ainsi que le comparant, le présent acte.

Signé: H.J.Bivort; F.J.Bury; G.Hermant; P.J.Hans. »

Clément, qui habitait Jumet, a transféré son domicile, le 10 août 1844, à Monceau-sur-Sambre.
Il était chevalier des ordres de Léopold et de Saint-Grégoire-le-Grand et commandeur de l’Ordre de Pie IX.
Il a été Conseiller au Conseil Provincial du Hainaut.
En 1842, âgé de 22 ans, il fut appelé par la Société Générale aux fonctions de directeurs-gérant du charbonnage de Monceau-Fontaine et c’est sur ses conseils que cette société de Monceau-Fontaine, décida de s’adjoindre à sa concession celle du Martinet et plus tard les charbonnages de Piéton et du Bois-des-Vallées, soit en tout 3.000 hectares avec
8 ou 9 sièges et quatre mille ouvriers.
Sa famille possédait la moitié des 20 parts : tranches de la société des charbonnages d’Amercœur, ces charbonnages
avaient été reçus par concession de l’Impératrice d’Autriche, en1743.
Devant la crise qui sévissait dans les charbonnages en 1856, Clément avait été chargé par son père et ses oncles,
de négocier la vente du charbonnage d’Armercœur, ne trouvant pas d’amateur, il persuada sa famille de le laisser réorganiser l’affaire.
Il fut nommé administrateur-délégué et il y installa des puits d’extraction modernes munis de machines à vapeur ( Machine à feu ), et il réussi a en faire, à sa mort survenue en 1875, une des affaires les plus prospères du bassin
de Charleroi.
Clément était Président des sociétés Ouvrières Catholiques, nommé par acclamations dès la première réunion,
il fut fondateur du Cercle Catholique de Charleroi et Vice- Président de la Ligue Nationale Belge.
Son action fut continuellement contre le travail du dimanche et contre le travail des femmes et des enfants
dans les mines.
Il fonda avec son frère le Chanoine Edouard Bivort, la Paroisse de Jumet-Gohissart, dont il construisit partiellement
à ses frais l’église et une école de garçons ou il installa les Frères Maristes et une autre école pour les Sœurs.
Son frère, le Chanoine Edouart bâtit le presbytère et son fils Eugène continua leur œuvre en bâtissant le Cercle Catholique.
A la mort de Clément, le 18 septembre 1875, six discours furent prononcés à la chapelle de sa demeure, le Château
de Fontaine-l’Evêque, le premier discours par, Monsieur Lional ( ou Limal?) directeur du charbonnage de Monceau-Fontaine; le second par Monsieur Stainier, au nom de l’association charbonnière; le troisième par Monsieur de Grand Ry,
au nom de la ligue Nationale; le quatrième par Monsieur Limbourg, au nom de la fédération des sociétés ouvrières catholiques; le cinquième par Monsieur Tahon, au nom du Cercle Catholique de Charleroi et le sixième
par Monsieur Jules Houtart, au nom du défunt.
De nombreuses personnalités et 18.000 personnes défilèrent devant le cercueil et suivirent le cortège funèbre,
tant il était estimé.
L’épouse de Clément était la fille De Nicolas Lancelot, bourgmestre de Monceau-sur-Sambre, chevalier de l’Ordre
de Léopold, et de Marie Charlotte Amour Léopoldine. Clément doit être considéré comme le fondateur de la branche
de Fontaine-l’Evêque, branche cadette de la famille Bivort, dont, entre autre l’acte dressé le 9 février 1860 par le notaire
Joseph Deglimes de Marchienne-au-Pont.
Une autre partie des renseignements relatifs à la branche des Bivort de Fontaine-l’Evêque provient des archives familiales de Monsieur Edouart de Bivort de la Saudée, descendant de Clément.
Eugène était le quatrième enfant et le quatrième fils de Clément Bivort et de Marie Amélie Lancelot.
En 1904, il obtint des jugements de tribunaux Belges et Français lui permettant, ainsi qu’à ses descendants, de reprendre le nom de« de Bivort de la Saudée ».
Son épouse était la fille de Léopold de Basterrèche et de Manette de Saules.
Elle était l’arrière-petite-fille de Pierre de Basterrèche, financier et armateur qui arma à ses frais plusieurs corsaires
(plus de 50).
Il était maire de Bayonne et député royaliste des basses Pyrénées, sous la restauration.
Il fut arrêté par le comité de salut public, le 17 septembre 1793.
Il décéda en 1827, en son château de Biaudos.
Marie Gabrielle de Basterrèche était également l’arrière-petite-fille du général Comte de Saulles, lequel accompagna
le Maréchal de Hochambeau en Amérique.
Elle était tertiaire de Saint-François de Sales et avait la médaille de la reconnaissance Nationale.
Au moment de son décès elle habitait au 80 Boulevard Léon Schmidt à Etterbeek-Bruxelles.
Henry, le fils aîné de Clément, s’engagea comme volontaire de guerre et prit part, comme sous-lieutenant auxiliaire
au 13ème Régiment de Ligne, 4ème division d’armée à la guerre de 1914-1918.
Il fut tué, le 28 septembre 1918, a la tête de ses hommes, a Woumen Flandre orientale, lors de l’offensive des Flandres.
Il était décoré de l’ordre de Léopold, de l’ordre de Saint-Georges, de la croix de guerre et a été cité a l’ordre de l’armée.
( voir nos héros de la guerre 1914-1918).
Louise, le quatrième enfant de Clément, a été décorée de la croix de guerre Française 1939-1945, avec citation.
Elle est décédée à Paris, le 23 octobre 1968, à l’âge de 71 ans et a été inhumée dans le caveau de famille du cimetière
de Fontaine-l’Evêque.
Jacques, le cinquième enfant de Clément, était connu sous le vocal de « Révérend Père de Bivort de la Saudée»
et fit d’abord partie de la société de Jésus (Jésuites), qu’il quitte pour rentrer dans l’ordre des prêtres de l’Oratoire
(Oratoriens), ceci pour avoir plus de liberté, en tant qu’écrivain sur la question alors controversée, de l’Union des Eglises.
Il écrivit de nombreux ouvrages religieux, dont certains figurent parmi les ouvrages de la Bibliothèque Nationale
Albert 1er à Bruxelles.
Parmi ces ouvrages, citons les suivants, dont les références sont celles de la dite bibliothèque.
Clément Joseph Bivort est un descendant, a la seizième génération, de Henri de Bivort qui vivait en l320, dans les environs de Tirlemont et qui était, en 1979, l’ancêtre le plus ancien connu.
La branche de Fontaine-l’Evêque a adopté les armoiries de la branche aînée de Nisme, c’est-à-dire « d’argent au sautoir engrêlé de gueule, accompagné en chef d’une rose de sable. Heaume a sept grilles couronné d’un tortil de baron-cimier
à trois plumes d’autruche blanches. Un lambrequin mouvant du Heaume. »

Devise : « ln Deo Fidemus ».

Le 17 novembre 1904, la cour d’Appel de Bruxelles rendit l’arrêt suivant, d’une portée générale, au sujet des particules
et surnoms de familles nobles.
Les revendications des surnoms qui ont servi à distinguer les membres d’une famille, avant la loi du 6 fructidor an II,
sont autorisés a la condition qu’ils soient incorporés au nom d’une manière à en faire partie intégrante
( Bruxelles 17 novembre 1904 – Journal des Tribunaux 1904 N° 1299 – Pandectes périodique 1904 – n°l344 ).
En décembre 1904, Eugène Bivort ( Fondateur de la branche de Fontaine l’Evêque) avait demandé au tribunal
de Charleroi, de changer son état-civil en« de Bivort de la Saudée ».
Sa requête avait été refusée par ce tribunal, mais la cour d’appel, ainsi que plusieurs jugements de tribunaux.
Belges et Français ont reconnu aux descendants le nom« de la Saudée ».
Par la suite, d’autres membres de la famille Bivort ont été autorisée, par des tribunaux belges, à porter le nom de
« de Bivort de la Saudée.
Il s’agit de Jacques Bivort, de la branche de Spy, autorisé par le tribunal de Nivelles, le 22 octobre 1974,
et de Alexandre de Bivort, de la branche de Fleurus, autorisé par le tribunal de Bruxelles, en 1977.

  1. Le château Bivort

Le château Bivort de Fontaine l’Evêque et son parc ont été acquis en 1864 par clément Bivort, fondateur de la branche
de Fontaine l’Evêque de la famille Bivort.
Ce château avant d’appartenir a la famille Bivort, appartint entre autre, aux seigneurs de Fontaine, puis aux maisons de Hennin, de Condé, de Croy, de Herzelles et de Rodoan, dont la dernière descendante épousa le duc de Brancas.
Clément Bivort acheta le château à, Monsieur Edouard Habart, de Charleroi.
Le château fut dévasté en 1792 et en1794 par les armées révolutionnaires Françaises et fut entièrement restauré, en 1865 par l’architecte Auguste Cador, de Charleroi, sur les ordres de Clément Bivort.

Au décès de Clément de Bivort, le Château en indivision entre ses enfants, fut repris par deux de ceux-ci :
Edmond et Eugène, vers les années 1900, le louèrent aux sœurs du Sacré-Cœur.
En 1927, le château fut vendu par la famille Bivort à la caisse patronale, société d’assurance de Bruxelles.
Cette dernière le laissa à l’abandon et en 1943 le vendit à Monsieur Dessy. Celui-ci le revendit au « Grand Charleroi ».
A la libération, lors de la liquidation du « Grand Charleroi », la ville de Fontaine l’Evêque le racheta pour la somme
de 2.060.000 francs.
En 1979, le château Bivort , propriété communale de Fontaine l’Evêque, était devenu la maison communale de l’entité
et abritait tous les services communaux.
Les services population ont été transférés dans les bâtiments de la Grand rue à la mi-décembre 2006.
Le château abrite également dans les souterrains, un musée de la mine et du clou, visitables sur demande.
La porte d’entrée du château et du parc entourant le château ainsi que la façade de la chapelle attenante au château
sont en beau style Louis XIV et furent construits entre 1672 et1678 sur l’ordre du seigneur Michel de Rodoan.
La Chapelle, longtemps abandonnée, ne fut rendue au culte qu’en 1872, après sa décoration par Charles Albert.
De nouveau abandonnée après la guerre 14/18, elle retrouva une nouvelle destination comme musée du clou
de juillet 1980 jusque novembre 1992 où elle fut alors réservée à des manifestations culturelles.
Elle fut de nouveau rendue au culte en 1994 suite à la fermeture de l’Eglise Saint-Christophe.
Dans la tour de gauche du château, des appartements furent occupés par Bourienne, l’ex-secrétaire de Napoléon,
où il écrivit ses mémoires (100 volume – Bruxelles 1829).
Le parc, assez vaste, fut dessiné par Fuchs et est traversé par l’Ernelle, se jetant dans la Sambre, à Marchienne.
Ce château datant du XIIIème siècle et bâti sur l’emplacement d’un château plus ancien a conservé, pour les Fontainois,
le nom de Château Bivort malgré le passage de 32 seigneurs portant des noms différents.

  1. Eugène Bivort

Eugène Bivort acquit le château historique de Roisin et son parc. Plusieurs de ses enfants y naquirent et il y décéda.
Roisin se trouve près de la frontière Française, au sud de Quiévrain.
Ce château subit de nombreux dégâts dus à l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale (1940-1945 )
et il avait déjà subit des dégâts lors de la première guerre mondiale (1914-1918 ).
Il fut vendu dans les années 1960 par les enfants de Eugène de Bivort, après le décès de son épouse, afin de sortir
de l’indivision lors de la succession, il rut acheté par Monsieur Maire, marchand de bestiaux, qui le transforma
mais ne le garda pas.

Répertoire par générations et repères

Nom : Bivort.
Prénoms : Clément Joseph.
Naissance: à Jumet, le 1er octobre 1819.
Décès : en son château de Fontaine-l’Evêque, le 18 septembre 1875.
Sépulture: dans le caveau de famille sis dans le cimetière de Fontaine-l’Evêque.
Mariage : à Monceau-sur-Sambre, le 28 novembre 1851.
Epouse : Lancelot.
Prénoms : Marie Amélie Joséphine.
Naissance : 1822.
Décès : au château de Fontaine-l’Evêque, le 18 mars 1899 Sépulture: auprès de son époux.
Enfants, huit :

  1. Marie Charles Henri Clément Joseph. Né à Monceau-sur-Sambre, le 9 novembre 1852. décédé célibataire, le 4 juin 1872.
  2. Alfred Marie Joseph Ghislain. Né à Monceau-sur-Sambre, le 8 avril 1854. Décédé célibataire.
  3. Edmond Marie Joseph Ghislain. Né à Monceau-sur-Sambre, le 11 septembre 1855. Décédé célibataire en 1943.
  4. Eugène Marie Joseph Henri Ghislain. Né à Monceau-sur-Sambre, le 28 mars1857. Décédé marié en 1924.
  5. Marie Amélie Hélène Joséphine Charlotte. Née à Monceau-sur-Sambre, le 12 octobre 1858
  6. Marie Emilie Hélène Joséphine Ghislaine. Née à Monceau-sur-Sambre, le 21 mai 1861

 

Documents recueillis par Danièle Delporte pour les parties 1,3 et 4 avec ajoutes
et modifications de textes par Roland Poliart pour la partie 2
concernant le rachat du château par Clément Bivort.

 

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CLÉMENT BIVORT
DE LA SAUDÉE
(1819-1875)

DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ D’AMERCŒUR
DE 1860 À 1865 (A.C.A.H.G.)

par Roland POLIART.

 

 

Par origine familiale, il était actionnaire de la Société d’Amercœur, son père Henri Bivort étant décédé en 1855, il avait donc hérité ses parts, ce qui a dû lui permettre de devenir directeur de la Société d’Amercœur au plus tard en 1860.
Dans les actes notariés des 15 mai 1860, 21 mai 1861 et 30 octobre 1862, c’est lui qui se porte fort pour ses frères
et est fondé de pouvoir pour les autres actionnaires, représentant ensemble 426/480ème des parts de la société, il est présenté comme directeur de charbonnage.
Nous pensons que c’est grâce à sa position nouvelle que l’offre de la Société a pu être formulée de la sorte : ainsi s’expliquerait ce « rebondissement » d’Amercœur passant d’un type d’offre avantageux à un autre, celui d’argent frais d’un montant de 10.000 frs en 1856 à celui d’un emplacement vendu certes 2.000 frs en 1860 mais combien plus
« stratégique » pour le projet.
Monsieur Clément Bivort acheta le château de Fontaine-l’Evêque et ses dépendances le 9 mai 1864.
L’immeuble d’une étendue de 8 hectares se décomposait comme suit : le château comprenant un vaste bâtiment
composé du corps de logis, chapelle, tours et dépendances, restant de constructions plus importantes avec grandes portes
et grilles d’entrées, avenue plantées, cour avec pelouses, bassin et plantation, jardins potagers, terrain, pelouses
et jardin d’agrément, canal, étang, clôt, pavillon, terrain planté et prairies.
Le château fut soigneusement restauré en 1869, par les soins de M. Bivort et sous l’habile direction de M. l’architecte Cador, à l’obligeance de qui nous devons d’intéressants détails sur les diverses constructions.

M. Bivort a été président de 1871 à1875 à la Fédération des Œuvres Ouvrières (MOC).

Pour plus de détails sur la Famille Bivort voir la revue du CHAF N°5 « Origines de la Famille Bivort »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 6 & N° 17