Sainte Rolende

Sainte Rolende
et
deux Fontainois

par Jacques Mettens

 

Sainte Rolande(1) née au VIIIᵉ siècle et décédée à Villers-Poterie (Gerpinnes) vers 774
Extraits de la « Vie de Sainte Rolende », publiée en 1620 par Maître Crespin Paradis, curé de Gerpinnes.

L’an de Salut 1595, un enfant de 3 à 4 ans, nommé Simon du Collet, de Fontaine-l’Evêque, souffrait d’une grave hernie.
Son père, Jean, qui était charpentier, et sa mère, Jeanne, désirant à tout prix la guérison de leur fils, avaient décidé
de tenter l’amputation de la tumeur ; ils s’étaient déjà entendus, à cet effet, avec Maître Mathieu d’Anderlues.
Mais comme le Bailli du lieu, Pierre de Winkel, ne voulait pas le permettre si ce n’est devant un Docteur en médecine,
on abandonna ce projet.
Les parents se tournèrent alors vers Sainte Rolende, invoquant son patronage et promettant de porter leur enfant
à Gerpinnes.
Peu de temps après, ils se mettent en chemin pour accomplir le vœu et arrivent au tombeau de la Sainte.
N’y trouvant aucun prêtre qui pût célébrer la messe à leur intention, ils laissèrent l’honoraire à cette fin et, après avoir prié
devant la statue de Rolende, ils placèrent le petit affligé sur le tombeau.
Tandis qu’ils retournaient avec lui, l’enfant s’écria qu’il était guéri et qu’il ne sentait plus de douleurs herniaires.
De fait, il n’en souffrit jamais plus dans la suite. Il est aujourd’hui en bonne santé et a 24 ans.


Ses parents, en action de grâces, ont voulu se rendre annuellement à la procession de Gerpinnes, le second jour
de la Pentecôte, jusqu’à ce que leur fils fût en âge d’acquitter lui-même cette dette envers sa protectrice.
Déjà, sitôt la guérison obtenue, ils avaient fait représenter avec leur enfant,

« joinct en bas les venses suyvants
De son enfant estre affligé
De la rupture dont par office
Saincte Rolende, en a pitié,
A elle, par grande dévotion,
L’ont présenté avecque sa femme
Et puis soudain, leur fils Simon
Fut bien guary de son infortune ».

Jean du Collet, âgé de 58 ans, et sa femme, de même âge, ont affirmé sous serment, la vérité de ce fait devant la cour
de Fontaine-l’Evêque, le 25 octobre 1619.
Les témoins furent Michel Lottin, maïeur, les échevins Gille Goussuart et jacques Hostelart, Jean de Darmy, Jean del Bolle.
L’acte est signé par le greffier Gilles.

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L’an 1619, 16 octobre, Jean Pranguier de Leernes, résidant présentement en la ville de Fontaine-l’Evêque, âgé d’environ 22 ans, avait souffert horriblement, étant encore enfant, de la pierre ou gravelle.
C’est pourquoi ses parents, Hugues Prangier et Marie Feroulle, avaient fait vœu de se rendre en pèlerinage à Gerpinnes.
Or, tandis qu’ils accomplissaient ce vœu avec l’enfant, celui-ci fut guéri subitement.
En témoignage de reconnaissance, ils le firent inscrire dans le registre de la confrérie et promirent de revenir eux-mêmes,
chaque année, à Gerpinnes, jusqu’à ce que l’enfant pût s’y rendre en personne.
Mais le même Jean Pranguier ayant atteint sa 12e année, fut de nouveau tourmenté des douleurs de la pierre
pendant plus de 15 jours, de sorte qu’il ne pouvait plus se mouvoir qu’à grande peine.
Il invoqua donc, avec beaucoup de confiance, le secours de la Sainte, et comme il ne pouvait marcher, son père le hissa
sur un cheval pour le conduire auprès des reliques de la Sainte, en compagnie de sa mère et d’une de ses sœurs.
Arrivé au lieu de son pèlerinage, il commença à souffrir beaucoup plus horriblement et cependant, rassemblant
toutes ses forces, il voulut prier à deux genoux et bientôt il rendit un calcul semblable au fruit du cornouiller
et fut complètement délivré de toute douleur.
Le même Jean Pranguier affirma ceci sous la foi du serment devant la Cour de la dite ville de Fontaine-l’Evêque
et en présence de Michel Lottin, maïeur, Jacques Hostelart, échevin, et Gilles Goussuart, greffier et échevin.
Ce dernier a signé le dit procès-verbal revêtu du sceau, au jour, mois et année cités plus haut.
Goussuart et revêtu du sceau officiel.
Avec tous nos remerciements au Syndicat d’Initiative de Gerpinnes pour l’autorisation de reproduction.

       


1 Rolende : il ne s’agit pas du féminin de Roland mais son nom dérive d’une forme latinisée d’un prénom germanique. Fille de Didier,
le roi des Lombards, elle avait toutes les qualités, y compris une grande beauté.
Donnée en mariage par son père au roi d’Ecosse, elle faussa compagnie aux seigneurs écossais qui la conduisait vers son royal prétendant.
Elle voulut se réfugier à Cologne au monastère de Sainte-Ursule, mais elle tomba malade à Villers-Poterie où elle mourut.
Quelques années plus tard, l’évêque de Liège vint en personne lui dédier une église.
Le procès de canonisation semble avoir été brulé lors de l’incendie de Gerpinnes (au 16ème siècle), mais il est avéré qu’en mai 1103,
le prince-évêque de Liège, Otbert, est venu reconnaître officiellement la sainteté de Rolende à Gerpinnes où elle est vénérée et enterrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 4