1830 Nos volontaires de la révolution

1830

par Joseph PARÉE (1920-1985)
Avec l’aimable autorisation de Hugues Parée

 

 

 

En 1830, les provinces belges se révoltèrent
contre la domination hollandaise.

La ville de Fontaine-l’Évêque prit une part active à ce mouvement :
le 12 septembre, le drapeau aux couleurs brabançonnes
flottait au sommet des deux églises.

 

 

 

Le 24 septembre, les Fontainois se réunirent sur la place communale, devant l’hôtel de ville : là, François Bélière, brigadier des gardes de la duchesse de Brancas fit appel aux volontaires pour aller à Bruxelles défendre la Belgique.
François Fauconnier, maître-tailleur, posa le même geste.
Vingt-huit volontaires furent rapidement inscrits.
Mais plusieurs d’entre eux n’avaient ni armes, ni argent.
Un appel fut fait à la générosité publique et en une demi-heure, on recueillit 400 frs.
Une partie de cet argent fut distribuée à ceux qui allaient au secours de Bruxelles, l’autre fut consacrée à l’achat
des armes.
Le lendemain, aux premières heures du matin, les 28 volontaires sortirent de la ville, précédés d’un tambour
et d’un drapeau brabançon. En tête marchaient Bélière et Fauconnier reconnus comme chefs.
Puis venait une musique dont les airs guerriers réchauffaient les cœurs.
Plus de cinq cents habitants suivirent le petit groupe jusqu’à une demi-heure de marche de la ville.
Avant de se séparer, on s’embrassa mutuellement et on s’adressa de part et d’autre des paroles d’encouragement
et de patriotisme (extrait du Courrier des Pays-Bas, du 5 octobre 1830).
Les Fontainois n’arrivèrent dans la capitale que le 26 vers quatre heures de l’après-midi. Ils se rendirent à l’hôtel de ville
d’où on les dirigea vers la prison des Petits Carmes dont on leur confia la garde.
Un certain nombre se rendit néanmoins place Royale et prit part aux dernières actions de cette mémorable journée.
Unis aux volontaires de Binche, de Gosselies et de Couvin, les Fontainois attaquèrent l’ennemi à Vilvorde le 26 septembre.
Ils les poursuivirent dans la suite jusque Sempt et Eppeghem ; ils participèrent à différents engagements à Walhem
et à Lierre et ne s’arrêtèrent que sous les murs d’Anvers.
Ils assistèrent au bombardement de notre métropole commerciale par le général Chassé et ne rentrèrent dans leur foyer
qu’après la conclusion de l’armistice signé le 4 novembre.

Le 27 septembre 1832, le bourgmestre Ghislain-Bouly accompagné de deux anciens volontaires : Fauconnier François et Rose Remy se rendirent à Bruxelles pour recevoir des mains du Roi un drapeau d’honneur portant en lettres d’or :
A la commune de Fontaine-l’Évêque. La Patrie reconnaissante.

Le 30 septembre, de grandes fêtes furent organisées; un cortège composé de l’administration communale,
des volontaires et de la garde civique attendit
à la Barrière (Nouveau-Philippe), la députation
revenant de Bruxelles avec le drapeau d’honneur.
Ils se rendirent à l’église St-Christophe puis défilèrent par la rue de Binche, le rempart, la rue de la Bouverie,
la grand-rue jusqu’à la place communale.
Là, un détachement de volontaires déposa le drapeau dans les bâtiments communaux où un grand bal
fut donné le soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 8