LE RAIL A FORCHIES-LA-MARCHE

PETITE HISTOIRE DU RAIL
A FORCHIES-LA-MARCHE

1 – La Ligne industrielle
– Puits n°8 au Rivage de Sambre

par Michel Madoé
Francis Rocca
Willy Colson

La Belgique industrielle – circa 1880 (1)

 En ce milieu du 19 ème siècle, le Centre et la région de Charleroi, riches de leur charbon et de leurs diverses industries,
se tournent résolument vers le progrès.
Le chemin de fer en est le premier outil.
Le charbonnage de Monceau Fontaine fut le premier à desservir Forchies-la-Marche.
Dès la mise en exploitation des puits 8 et 10, le transport des charbons gras nécessaires à l’industrie lourde se faisait
grâce à la traction chevaline.
Une dizaine de kilomètres séparait les exploitations de Forchies-la-Marche, la Sambre et la gare de Marchienne-au-Pont.
L’étude du tracé fut entamée dès 1852 et acceptée par le Conseil d’administration en mars 1853.
La ligne devait amener vers le rivage de la Sambre les charbons exploités aux différents puits, déjà en activité ou
à prévoir.
Partant de la Sambre, il passait près du puits n°2, ancienne fosse Léonard, datant de 1633.
Le Chemin de fer arrivait alors au puits n° 7, près de la rue des Piges à Monceau, puis la fosse n° 3, appelée fosse
du Grand Scapé, et atteignait le territoire de Goutroux, où fonctionnaient les exploitations des Fosses d’Occident et de Bonne Confiance.
A Fontaine-l’Evêque, il croisait le puits n° 12 avant de gagner Forchies-la-Marche, passant près de la fosse à Cloques
pour atteindre la commune de Souvret puis revenait à Forchies-la-Marche pour charger la houille aux puits 8 et 10.
Il était bien sûr nécessaire d’acheter des biens communaux ou privés pour permettre l’exécution de ces travaux.
La Commune de Forchies-la-Marche permit le passage du chemin de fer de la Société de Monceau – Fontaine et du
Martinet à travers et le long des chemins n° 5 et 7 de l’atlas des chemins de cette commune.
(30 novembre – 1er décembre 1853).
Mémorial administratif du Hainaut, 1853.
Le Chemin n° 5 était le prolongement de la rue Vanderick, allant vers la rue du Stocquy, actuellement entre le chemin
de fer et la sortie du ring à Forchies-la-Marche.
Le Chemin n° 7 est toujours la rue du Bois.

Le raccordement des puits 8 et 10 fut décidé en 1859.
Comme cette ligne devait traverser le centre de la localité, l’administration communale dut prendre, le 25 mai 1859,
les dispositions ci-après :

« Le Conseil communal réuni en séance à l’effet de donner ses avis et observations concernant l’accès à donner
aux propriétaires riverains du chemin de fer de la société de Monceau – Fontaine et du Martinet, destiné à relier
les puits 8 et 10 de ce charbonnage.»

 

Archives Communales de Forchies-la-Marche ;
Extrait de l’Echo de Forchies-la-Marche, n° 50, 18 décembre 1949.

« Attendu que ce chemin de fer doit traverser en remblai le sentier n°31, longeant le ruisseau du Moulin et celui n° 38
allant au hameau de Mouligneau ;
Attendu que le sentier des Bans n°37 doit se trouver sur le côté nord dudit chemin de fer, que par suite du viaduc
à construire à travers le remblai du chemin de fer à l’endroit où ce sentier communique avec celui n° 31, il y aurait
long détour et accès difficile ; et que, dans l’intérêt général, il est nécessaire que le sentier des Bans soit continué
jusqu’à la rencontre du sentier n° 38, dit du Mouligneau ;
Le Conseil est d’avis que le Collège des Bourgmestre et Echevins pourra accorder à la Société susdite
de Monceau – Fontaine et Martinet l’autorisation qu’elle solliciterait aux conditions suivantes :

  1.  De construire un viaduc de 2m de large et de 2.50 m. de haut, pour le passage du Sentier dit du Moulin n° 21 ;
  2.  Un aqueduc pour l’écoulement des eaux du ruisseau du Moulin de 2 m. de largeur et de 1 m.
    de hauteur, de prolonger cet aqueduc de 2 m en aval et en amont du viaduc ;

 

  1.  De construire un pont de 3.5 m. de largeur et de 3.50m. de hauteur au sentier de Mouligneau n° 38 ;

 

  1.  De continuer le sentier des Bans sur le côté nord du chemin de fer jusqu’à la rencontre du sentier de Mouligneau n° 38 ;
  2. Tous dommages causés par l’exploitation dudit chemin de fer seront à charge de la société ;
  3. Le Collège Echevinal stipulera toutes autres conditions qu’il jugera convenables dans l’intérêt des habitants.

 En séance à Forchies-la-Marche, le 25 mai 1859 à laquelle étaient présents MM Spinette, Bizet, Pierre – Paris,
Félicien- Fayt, André – Fumière, Philibert – C. Leroy – N. Henne et Esgain, Alexis.

Signé : le président SPINETTE & le secrétaire D. ESGAIN.

Ceci est le texte officiel du délibéré du Conseil Communal, mais depuis, les sentiers qui sillonnaient nos communes
ont bien changé !
Qu’est devenu le sentier 31 ?
  Prolongement de la ruelle des Prés qui aboutit dans le fond de la rue Justin Lombard.
Le sentier 38 > Jonction de la rue J. Lombard, Petit-Mouligneau et rue Mallbrough.
Le sentier 37 est devenu Forge Ferry.

 

L’inauguration se fit avec éclat. De nombreuses personnalités y participèrent et la population locale, les élus communaux,
etc… firent de cet évènement un souvenir inoubliable.
Par la suite, les charbonnages 8 et 10 furent raccordés à la ligne de chemin de fer de Piéton à Fontaine-L’Evêque.
Sans utilité, la voie partant du rivage de la Sambre fut supprimée en 1880.

 L’histoire se poursuit, malgré la fermeture de cette ligne, l’expansion ne s’arrêtera pas.

Notes :

(1) Photos : Collections personnelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 13