Chapelle Saint-Nicolas

– Leernes –
Chapelle Saint-Nicolas

présenté par Jacques Mettens

D’après Monsieur Alphonse Gosseries (monographie de Leernes, Mons 1911), il existait dans l’église paroissiale de Leernes
une chapelle dédiée à Saint-Nicolas, qui fut fondée par Jean dit « Bievene » (1).
Cette fondation fut approuvée le 13 octobre 1323, par Pierre, Evêque de Cambrai (2).
Le fondateur avait doté la chapelle des biens et revenus suivants, à savoir :

  • 33 chapons et 30 deniers de Namur de rente annuelle, assignés sur plusieurs biens situés dans la paroisse de Leernes.
    Une maison avec jardin et dépendances que le fondateur possédait à Leernes, au moment de sa mort.
  • 11 journaux de terres arables dépendant de la susdite maison.
  • 1 bonnier de terre arable, situé au lieu dit « en le campaigne ».
  • 1 bonnier moins un quartier, de terre arable qui appartint à Thomas de Bruet.
  • 2 journaux de terre, moins un quartier, qui appartinrent à Jean d’Outremer.
  • 1 journal de terre, qui appartint à Marie Grandine.
  • 1 demi bonnier et 28 verges de terre, qui appartinrent à Morgant.
  • 2 bonniers de terre, en une pièce, situés au lieu-dit à « Pommeruel » (prés du ruisseau de Davirieu-hougarde).
  • 15 journaux de terre situés au lieu-dit « à le planchète » (Prairie qui nécessitait la pose de petits ponts en planches
    à cause des marécages et des ris.
    Ce prés appartenait à l’Abbaye d’Aulne en 1787).
  • 2 journaux de terre situés au chemin de Fontaine, contigus à la terre du nommé « le Braquenier ».
  • 3 et demi journaux de terre, en deux pièces, outre Fontaines (ou les fontaines), au lieu-dit « à le Cressonnière »
    Fontaine actuellement).
  • La moitié de cinq journaux et demi de terre, contigus à la terre de Godefridus de Camba.
    Une mesure de pré, au lieu dit « Amenriwez » (il s’agirait du Sart-Amand) et, au même lieu, une mesure de terre.
  • Une mesure de pré, contiguë au bien précédent, qui appartint à Hugues à l’Oizial (oizial est un nom de lieu ou l’on élève, vend, capture les oiseaux, peut être aussi un élevage d’oies.
    Probablement la retenue d’eau des étangs Decooman).
  • Un journal de pré et un quartier qui appartinrent à Baudouin de Conriwez situé à la fontaine des chaufours
    (début de la rue de la hutte).
  • Un demi-journal de pré au lieu dit  » à Tomboit » ,qui appartint à Jean d’Outremer (dans le triangle formé par l’église
    de Leemes,le pré de l’ancien moulin et la chapelle Saint Antoine).
  • Un demi-bonnier de pré,qui appartint à Marie,fille de Johannes de Huta (hameau de la Hutte).
  • Un demi-bonnier de terre, situé prés des fossés de Fontaine.
  • Quatre journaux de terre,situé au Sart- Amand.
  • Un demi-bonnier de terre, situé à la Benicière.

L’ensemble de ces biens représentait, selon loyale estimation, 16 livres environ de petits tournois, par an.
Ces biens devaient, d’ailleurs, être dûment amortis, conformément à la coutume locale selon laquelle chacun pouvait
disposer librement de ses biens pour des fondations pieuses ou autrement.
L’évêque de Cambrai réserva, pour lui et ses successeurs, la collation de la chapellenie.
La présentation appartenant au Doyen et au Chapitre de Saint-Ursmer de Lobbes, dans le patronat desquels la chapellenie fut instituée.
Le chapelain devait être ordonné prêtre dans le délai d’un an après qu’il avait été pourvu du bénéfice.
Il devait célébrer la messe trois fois par semaine.
Le 2 janvier 1324 (n.st), Nicaise, abbé de Lobbes, accédant à la demande des exécuteurs testamentaires de Johannes
de Biévenne, amortit les biens affectés par celui-ci à la fondation de la chapelle de Saint-Nicolas.
En compensation, chaque nouveau chapelain devait, dans le délai d’un mois après le jour de son institution, payer à l’abbé
de Lobbes un cens de 20 sous tournois de même, le chapelain devait payer une semblable redevance de 20 sous, dans
le même délai, chaque fois qu’un nouvel abbé était installé à Lobbes.
L’autel de la chapelle de Saint-Nicolas étant directement opposé au maître autel, le célébrant et les assistants tournaient
le dos à ce dernier.
Comme depuis longtemps, on avait cessé, pour ce motif, d’y dire la messe, les doyens et chanoines de Saint-Ursmer,
en qualité de chapelain, demandèrent en 1671, aux vicaires-généraux du siège archiépiscopal de Cambrai, vacant, que
le titre du dit autel fût transporté au maître-autel où les messes seraient déchargées.
Leur demande fut accueillie par ordonnance du 4 mars 1671.
D’après le dénombrement des biens formé en avril 1787, par le chapitre de Saint-Ursmer, à Binche, le bénéfice
de Saint-Nicolas, à Leernes, possédait 17 bonniers, 3 quarterons de terres labourables, rapportant 145 florins 18 patards
par année.
Sur cette somme, le chapitre payait annuellement 49 florins pour la décharge des messes réunies à ce bénéfice et pour
les voyages du Récollet chargé de dire ces messes.
Il était le fils de : Gui de Lévis III dit Guyot1261-1299. qui épouse Isabelle de Marly vers 1260.
Il eurent 12 enfants.  Après sa mort ses biens sont partagés entre six enfants selon la coutume de Paris.

(1)Jean dit Bievene ou Johannne de Bievene était un habitant de Leernes.
(2)Pierre III de Lévis-Mirepoix évêque de Cambray de 1309 à 1324 transféré à Bayeux le 28 mars 1324 .

 1 – Jean de Lévis III seigneur de Mirepoix
2 – Thibaut baron de Lapenne Il devint baron de Montbrun en épousant Anglésie de Montagu.
Il est à l’origine de la branche Lévis-Montbrun.
3- Pierre seigneur de Villeneuve la Crémade et de Jouarre. Il fut évêque de Maguelonne, Cambrai, Bayeux.
4 – Philippe vicomte de Lautrec par mariage avec Béatrix de Lautrec. A l’origine de la branche Lévis-Lautrec.
5 – Eustache se marie à Béatrice de Thurey-Saissac.
6 – François seigneur de Lagarde et de Montségur épouse Hélix de Lautrec.
A l’origine de la branche Lévis-Lagarde-Montségur.

Autres enfants exclus du partage :

7 – Gui qui était l’aîné fut religieux de l’ordre des frères mineurs de Mirepoix.
8 – Mathieu mort avant 1300.
9 – Bouchard, religieux.
10- Jeanne mariée en 1278 à Mathieu de Montmorency grand chambellan de France.
11-lsabelle mariée en 1296 à Renaud de Pons seigneur de Bergerac.
12-Marguerite religieuse.
 

Petit lexique des monnaies et mesures

Monnaie :

On distinguait deux sortes de monnaies:
La monnaie de compte qui n’existait que sur papier :
1 florin = 20 sous 20 ou 24 deniers
La monnaie courante, pistole, écu :
1 écu=48 sous
La monnaie tournois = monnaie du Roi de France
Exemple : 1 livre tournois = 8,271 gr d’or fin.
La livre est l’unité de compte (parfois florin dû à la proximité de la Hollande)
Il faut : 20 patards pour faire une livre.
Le patard est synonyme de sol et il faut 12 deniers pour faire un patard.

Agraire :

Journaux : correspond à la surface labourée par un homme en une journée
Bonnier : surface agraire qui peut varier dans le Nord de 64 à 148 ares
Le quarteron valait un quart de cent de terre
Le quartier vaut 4 cents de terre
La verge vaut 1 centième de cent

Considération :

Les valeurs des mesures variant d’une région à une autre, il est difficile d’effectuer un rapport quelconque avec les mesures standardisées qui ont cours actuellement.
Exemple: aulne ou aune qui est une longueur réservée aux étoffes valait :

  • Aulne de Bordeaux 1, 190m
  • Aulne de Dinant 1, 940m
  • Aulne de fille 0, 690m etc.

Sources bibliographiques :

  • Les anciennes mesures locales du sud ouest, par A Pointrineau
  • Les anciennes mesures, par Foumeau
  • La généalogie des Lévis-Mirepoix, intemet
  • Lieux-dits de Leemes, par Michel Mairiaux
    http://www.bivort.com/histoire/Leernes08.html

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 14