Chapelle du Château ou Chapelle Saint-Jean-Baptiste par Roland POLIART

Cette chapelle, que l’on voit derrière la tour sans toit, du XIII S,. participait au circuit défensif de l’enceinte du château. En réalité, cette dernière fut reliée par courtines entre les tours et le donjon plus ancien, qu’on dit du XIIème siècle, rasé en 1828.

La chapelle dont les murs ont 1,75 m d’épaisseur est de style gothique, et est formée de deux travées couvertes de voûtes d’ogives et terminée par un chevet à 5 pans. La forme des nervures, la sculpture des feuillages stylisés des culots et le tracé des remplages plaident pour une réalisation de la fin du XIIIème siècle, alors qu’on serait tenté de la reculer au troisième quart de ce siècle et de l’attribuer à l’influence de Nicolas de Fontaine qui fut prélat à Cambrai pendant vingt-trois ans. La façade primitive qui tombait en ruine fut démolie de 1672 à 1678 et remplacée par une nouvelle, dans le style Louis XIV au délicat clocheton ajouré. On la décora des armoiries de la famille de Rodoan qu’on y voit encore aujourd’hui.

Chapelle château

Deux grandes fenêtres ogivales, sans meneaux, éclairent la nef vers le nord tandis que les fenêtres à meneaux ouvragés du chœur sont garnies de vitraux dont l’un représente Saint Charles Borromée, patron de ce petit temple. Au midi, une tribune ou un logis semble s’être couplé à la deuxième travée. Les combles proprement dits abritaient une salle défensive qui était reliée aux courtines par une tourelle d’escalier à vis dont les arrachements et la porte subsistent. A voir sur la droite de la chapelle, à l’extérieur. Avec celle de la même époque à Corroy-le-Château, cette chapelle demeure ainsi l’un des témoins précieux de l’architecture religieuse en milieu privé. Le lundi 11 mai 1794, Dom Norbert, dernier père abbé de l’Abbaye-d’ Aulne célébra la messe dans la chapelle du château pour les religieux et les domestiques qui l’avait suivi avec des voitures et des chariots chargés des objets les plus précieux de la sacristie et de la communauté de l’ Abbaye-d’Aulne incendiée et pillée par les révolutionnaires français commandés par Saint-Just et le général Charbonnier. La cloche qui y était restée fut enlevée à cette époque et transportée à Mons. A la fin du XVIIIème siècle, la chapelle fut convertie en salle de bal.

La triste union de la dernière héritière des Rodoan avec le marquis de Brancas vint hâter la ruine du domaine jusqu’à son rachat, le 9 mai 1864 par Monsieur Clément Bivort qui le restaura en 1869 sous l’habile direction de Mr l’architecte Cador. La chapelle fut décorée de peintures dans le goût de la Sainte-Chapelle de Paris par Charles Albert, et fut rendue au culte en 1872.

Le château sera ensuite occupé jusqu’en 1915, par des sœurs françaises qui y installèrent un pensionnat pour filles nobles.

Par la suite, le château fut occupé partiellement par des privés, une école et même par une exposition ménagère, tandis que la chapelle sera abandonnée pour enfin être restaurée en 1954 en même temps que le château.

La chapelle, désaffectée, servira de musée d’histoire locale avec l’ouverture du musée du clou en septembre 1980.

En janvier 1991, le musée du clou fut déménagé afin de libérer la chapelle, destinée à des expositions et autres manifestations culturelles.

Une exposition du peintre Ben Genaux (8 mai 1970) fut organisée pendant les fêtes du Centenaire de Louis Delattre.

Une autre exposition, « Il était une fois le gaz », pour le Bicentenaire de Pierre-Camille Montigny (1793-1861) y fût présentée en octobre 1993.

Le 09 juillet 1994, la chapelle retrouve sa destination initiale en permettant de rétablir les offices religieux, suite à la fermeture temporaire de l’église Saint-Christophe, toujours d’actualité.

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