Fridolin

Fridolin :

une histoire bien belge !

par Alain Arcq

Beaucoup de surnoms ont été donnés aux occupants allemands durant la première et la seconde guerre mondiale.
« Fritz », « Schleu », « Boche » et quelques autres sont les plus connus.
Le plus simple est « Fritz », dérivé du prénom Friedrich, le plus fréquent à l’époque du premier conflit mondial. « Schleu » ou « Chleu » est le nom des populations berbères du Maroc occidental.
Les soldats français qui combattent au Maroc à la fin du XIXème et au début du XXème siècle donnent ce surnom aux soldats des troupes territoriales.
A leurs yeux, ce sont des sauvages, des barbares qui parlent une langue incompréhensible.
Ce terme importé en France sert peu à peu à désigner les Alsaciens et autres frontaliers qui parlent une autre langue
que le français, on dit que ce sont des « chleuhs qui parle schleu », puis enfin, par transition, ce terme désigne le soldat allemand avant de désigner plus largement l’occupant allemand pendant la seconde guerre mondiale.
Enfin, le terme « Boche ».
Le mot commence à se répandre dans l’argot militaire à partir de la guerre franco-allemande de 1870.
Il sera surtout popularisé par les poilus dans les tranchées de la Grande Guerre.
Son origine serait « tête de boche » pour « caboche » et par déformation « Boche ».
Par contre, deux expressions sont à placer sous le label BELGE !
« Fridolin » et « Frisé »
Gilberte Legrand est une chanteuse et une actrice belge.
En 1910, elle crée le célèbre rôle de Mademoiselle Beulemans dans la pièce de théâtre Le Mariage de Mademoiselle Beulemans de Fernand Wicheler et Frantz Fonson. Willy Maury interprète le rôle de Séraphin Meulemeester, son fiancé.
Willy Maury est un acteur et chanteur belge né à Bruxelles en 1887 et mort à Bruxelles le premier janvier 1955.
Avant la deuxième guerre mondiale, Willy Maury et Gilberte Legrand étaient les protagonistes d’une émission retransmise en direct de la Salle Pleyel, à Paris, tous les mercredis soirs, au cours de laquelle, sous le patronage publicitaire
du « Lait Berna » (faisant suite aux « Pâtes Lustucru » et « l’Huile Lesieur » – qui rend la cuisine encore meilleure, disait-on) ils se livraient à de plaisantes scènes comiques sous les noms d’Adolphe et Adolphine (1), sous le patronage
de la société SBR.
Ce duo fait également référence par l’emprunt du nom Adolphe et Adolphine qui sont des anciens serviteurs du château d’Ittre, couple de vieux habitants très connus d’Ittre.
Mais ce couple est accompagné sur scène par un petit chien adoré du public pour son espièglerie.
Son nom : Fridolin (2) et, comme de plus il était « frisé »… Oui, j’ai bien dit « Frisé ».
Comme c’est bizarre…

(1) Les meilleures histoires de l’Agence Pipite par Adolphe et Adolphine par Gilberte Legrand et Willy Maury.
– Bruxelles : Editions Pipite, 1941. – 195 p. : ill. ; 8°.
2) Exemple d’historiette : Fridolin perd ses poils (G. Legrand – W. Maury – T. Waltham)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue N° 22